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+ 7°C en 2100 ?!

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Par Bioaddict

Le réchauffement planétaire pourrait atteindre les 7°C d'ici la fin du 21ème siècle. C'est ce qu'il ressort malheureusement du document "The Copenhagen Diagnosis" de L'Institut de recherche sur les impacts du climat de Potsdam, en Allemagne. Publié le mardi 24 novembre, cette synthèse des découvertes scientifiques sur le changement climatique parus depuis le 4e rapport du GIEC, Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat en 2007, est alarmant.

+ 7°C en 2100 ?!

De nombreuses manifestations du changement climatique se produisent en effet actuellement, soit à la vitesse maximale prévue il y a seulement quelques années, soit à un rythme supérieur.

L’ensemble des glaces polaires et des glaciers du monde fondent à vitesse croissante. En Arctique la disparition de la banquise s’accélère, et le niveau des mers monte plus rapidement que prévu. Ces conclusions proviennent de la nouvelle synthèse scientifique rédigée par 26 chercheurs, dont beaucoup ont participé à la rédaction des rapports du GIEC.

 » C’est le dernier appel des scientifiques aux négociateurs des 192 pays qui vont se rencontrer à Copenhague et prendre des mesures pour la protection du climat. Ils doivent accepter la dure réalité du changement climatique et les risques sans précédents qui l’accompagnent « , écrit le Professeur Hans Joachim Schellnhuber, Directeur du PIK (Potsdam Institute for Climate Impact Research) en Allemagne et responsable du conseil allemand sur le changement
global (WBGU).

Et pour ceux qui douterait de l’origine humaine du réchauffement climatique, le document de Postdam est clair : au cours de ces 25 dernières années, les températures ont augmentées de + 0,19°C par décennie ce qui correspond aux prédictions calculées sur des augmentations des gaz à effet de serre.

Le point de non retour est très proche !

– Selon les mesures satellitaires, les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique perdent toutes deux de plus en plus de masse, contribuant à une accélération de la montée du niveau des mers.

– En Arctique, la banquise a reculé au-delà de ce qui avait été prévu par les modèles climatiques. L’étendue de glace de mer ayant fondu au cours des étés 2007 à 2009 était de 40 % supérieure à la projection moyenne prévue par les modèles dans le dernier rapport du GIEC.

– Le niveau de la mer a monté de plus de 5 centimètres au cours des 15 dernières années. C’est une élévation de 80% supérieure à celle des projections de l’avant-dernier rapport du GIEC en 2001. Si l’on tient compte des calottes glaciaires et des glaciers, la montée du niveau des mers pourrait excéder 1 mètre en 2100, voire 2 mètres. Au-delà de 2100, le niveau de la mer pourrait s’élever de plusieurs mètres pendant quelques siècles.

 » Le niveau de la mer monte plus rapidement que prévu, et la banquise arctique se résorbe plus vite que nous ne l’avions projeté. Les données récentes nous montrent que, malheureusement, nous avons sous-estimé l’ampleur du changement climatique dans le passé « , décrit le Professeur Stefan Rahmstorf, Professeur d’Océanographie Physique et Chef de département au PIK (Potsdam Institute for Climate Impact Research) en Allemagne.

– En 2008 les émissions de dioxyde de carbone par les combustions fossiles ont été d’environ 40 % supérieures à celles de 1990. Si les émissions n’augmentent pas au-delà des taux actuels, le monde aura quand même émis, d’ici 20 ans, la quantité globale de gaz à effet de serre qu’il faudrait ne pas dépasser pour limiter le réchauffement global à 2 degrés celsius. Même avec zéro émission après 2030. Chaque année de retard prise dans la mise en place de mesures adéquates accroît les chances que le réchauffement dépasse 2°C.

 » Il est plus qu’urgent de limiter l’augmentation continuelle des émissions de dioxyde de carbone si l’Humanité envisage d’éviter le risque d’un changement climatique inacceptable. Le point de non retour est extrêmement proche. Si nous voulons ne pas dépasser le seuil des 2°C de réchauffement global, ce que de nombreux pays ont déjà accepté comme objectif, alors le pic des émissions fossiles ne doit pas se produire au-delà de 2020 et les émissions devront très rapidement diminuer ensuite « , déclare dans le rapport le Professeur Richard Somerville, Scripps Institution of Oceanography, University of California, San Diego, USA.

Pour stabiliser le climat, les émissions annuelles moyennes par habitant devront diminuer à un niveau bien au-dessous d’une tonne métrique de CO2 vers 2050. Ce qui représente une baisse de 80 à 95 % par rapport aux émissions par habitant des pays développés en l’an 2000.

Télécharger le rapport  » The Copenhaguen Diagnosis « .

Emilie Villeneuve

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