La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili et le secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques Cédric O, ont signé le 28 juillet 2021 avec plusieurs grands acteurs du commerce en ligne une charte d’engagement afin de réduire l’empreinte environnementale du e-commerce.
Plusieurs mois de concertation ont été nécessaires pour mettre en place cette charte signée conjointement entre le gouvernement et 15 acteurs du e-commerce, à savoir : Cdiscount, Ebay, FNAC-DARTY, La Redoute, lentillesmoinscheres, Maison du Monde, Millet Mountain Group, OTELO, Rakuten, Groupe Rosa, Sarenza, Showroomprive, SOS ACCESSOIRE et Veepee. On notera qu’Amazon n’a pas voulu signer la charte !
Ce que prévoit cette charte :
1/ Sensibiliser et informer le « consomm’acteur »
– informer le consommateur de l’impact environnemental de la livraison en lui proposant, à partir du 1er janvier 2023, plusieurs modalités de livraison des produits (par variation du point de livraison, du délai ou des véhicules) pour toutes les commandes dont le gabarit le permet, et en précisant le choix qui a, en moyenne, le plus faible impact sur l’environnement selon les résultats des travaux de l’ADEME sur l’évaluation environnementale des livraisons du e-commerce ;
– favoriser les bons gestes de commande en s’abstenant d’inciter le consommateur à commander plusieurs références d’un même produit (par exemple, plusieurs tailles d’un même vêtement) pour n’en garder qu’une seule et en mettant en oeuvre des actions visant à limiter les retours (par exemple : appeler l’attention du consommateur sur le bilan environnemental d’un retour de produit, améliorer l’information sur les produits vendus, proposer des outils permettant au consommateur de s’assurer qu’il commande la taille adéquate) ;
– encourager les bons gestes en rappelant les consignes de tri et de réemploi au consommateur ;
– à partir du 1er septembre 2022, offrir au consommateur la possibilité d’identifier les produits du catalogue au meilleur bilan environnemental, en raison, par exemple, de leur lieu de production, de leur lieu d’expédition, de leur performance environnementale attestée par un label, de leur indice de réparabilité ou de leur vente en seconde main (reconditionnement ou vente d’occasion).
2/ Réduire les volumes d’emballage et favoriser le réemploi
– conduire des actions de réduction du volume des emballages de livraison pour au moins 75% des produits ou des colis d’ici au 31 décembre 2024, notamment en supprimant le suremballage lorsque l’emballage fournisseur le permet, en diminuant les vides par l’utilisation d’emballages fabriqués sur mesure ou adaptés à la taille du produit ou à travers l’expérimentation de solutions de réemploi des contenants et emballages, et rendre compte chaque année, à partir de cette date, de l’optimisation des emballages de livraison ainsi obtenue ;
– n’utiliser que des emballages de livraison en matières principales recyclées, recyclables ou réutilisables, privilégier les matériaux d’emballage au meilleur bilan environnemental, et rendre compte chaque année des matériaux utilisés pour les emballages : taux de matériaux recyclés, recyclables ou réutilisables ou issus d’approvisionnements certifiés.
3/ S’appuyer sur une logistique respectueuse de l’environnement
– favoriser le développement de modes de livraison décarbonés : en rendant publique, à partir de 2023, la proportion de véhicules à faibles émissions au sens de l’article L.224-7 du Code de l’environnement, parmi les véhicules de moins de 3,5 tonnes utilisés pour la livraison dans les flottes des transporteurs, y compris les véhicules de cyclologistique ; ou en s’engageant dans la démarche fret 21 du programme EVE de l’ADEME, ayant pour objectif d’inciter les entreprises agissant en qualité de donneurs d’ordre des transporteurs à mieux intégrer l’impact des transports dans leur stratégie de développement durable ;
– regrouper systématiquement l’expédition des produits commandés en même temps par un même consommateur dès lors que l’arrivage et l’entreposage de la marchandise rendent l’opération possible, sauf demande expresse du consommateur.
Un comité de suivi réunira les signataires ou leurs représentants tous les six mois pour le suivi des engagements. Il faut cependant savoir qu’à l’inverse d’une loi, la charte n’est pas contraignante. Les signataires qui ne la respectent pas ne s’exposent donc à aucune sanction…
En attendant de vérifier que les engagements soient bien respectés, et que d’autres acteurs du e-commerce s’engagent à leur tour, voici quelques conseils pour limiter votre empreinte carbone lorsque vous commandez un produit sur internet :
– préférez les sites e-commerce locaux afin de limiter la distance de livraison (et donc l’émission de CO2) ;
– groupez au maximum vos achats sur la même boutique pour éviter le colis avec un seul produit ;
– soyez sûr(e) de votre achat afin d’éviter de faire un retour de produit et donc de doubler vos émissions de CO2 ;
– privilégiez la livraison en point relais plutôt que la livraison à domicile. Le transporteur dépose ainsi plusieurs colis en même temps au même endroit. Moins de transport, moins de pollution !
– recyclez les papiers et cartons d’emballage et de remplissage de votre colis dans la poubelle prévue à cet effet ;
– trop d’emballages pour votre produit ? laissez un commentaire sur le site du distributeur pour l’inciter à prêter plus d’attention à la question.
Et si vous voulez vraiment réduire votre impact sur l’environnement, n’oubliez pas que moins consommer reste encore la meilleure solution ! La » fièvre acheteuse » n’a que des impacts négatifs, pour le portefeuille comme pour la planète !
Romy Heisenberg