Modifier nos modes de vie pour limiter le réchauffement climatique
L’Ademe a dévoilé hier l’analyse comparative effectuée sur 10 ans de résultats depuis la première édition lancée en juin 2000. » Cette comparaison met en évidence la forte évolution de la perception des Français du changement climatique et leur prise de conscience de l’impact des activités humaines sur l’effet de serre « , indique l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
En 10 ans la lutte contre l’effet de serre est devenue la première préoccupation environnementale
Et cela pour la majorité des répondants (28 % en 2009 contre 19 % en 2005), devançant depuis 2007 la lutte contre la pollution de l’eau et de l’air.
Cette évolution s’explique par une meilleure compréhension de la problématique environnementale. » Si près d’un tiers des Français ne savait donner aucune définition (juste ou non) de l’effet de serre il y a 10 ans, ils ne sont maintenant plus que 10 % « , explique l’Agence.
» Certaines contrevérités persistent : par exemple, l’attribution erronée de l’effet de serre au trou de la couche d’ozone est depuis 2002 la première des explications données par les Français (environ 25%). «
En 10 ans, les Français ont aussi pris conscience que le réchauffement climatique est lié à l’activité humaine
Même si, selon l’Ademe, ce lien reste confus.
Les Français estiment que les activités industrielles (93 %), les transports (89 %) et la destruction des forêts (90 %) sont les principales causes humaines du réchauffement climatique.
76 % des Français considèrent cependant que les bombes aérosols ont un rôle important dans le réchauffement climatique (confondant ainsi l’impact sur la couche d’ozone et celui sur le réchauffement).
» De même que les centrales nucléaires qui sont citées, sans changement depuis 10 ans, par près de 60 % des répondants « , estime l’Ademe.
Des actes quotidiens qui peuvent se révéler utiles à la lutte contre le changement du climat
D’après l’enquête, » Les Français se sont progressivement rendu compte que leur comportement quotidien avait un impact essentiel sur l’environnement « . 70 % des répondants citent le chauffage des bâtiments comme l’une des causes de l’effet de serre, contre moins de 40 % en 2000. Et 20 % des Français plébiscitent l’isolation des bâtiments contre 8 % en 2001.
Une mobilisation croissante pour limiter le réchauffement climatique
Depuis 2005, 10 % des Français pensent que ce phénomène est » inéluctable » tandis que près des 2/3 estiment qu’il faudra modifier de façon importante nos modes de vie pour empêcher son augmentation.
Les Français sont par contre de moins en moins nombreux à estimer que c’est seulement aux États de réglementer au niveau mondial l’augmentation de l’effet de serre (18% en 2009, contre 25% en 2006) ou au progrès techniques (10% en 2009 contre 14% en 2000) d’enrayer ce phénomène.
» Ces chiffres semblent souligner une mobilisation des Français autour de démarches individuelles de changements des comportements : c’est la mobilisation de tous les individus qui permettra d’atteindre des résultats. «
Parmi les mesures que les Français pourraient accepter pour agir au quotidien contre le changement climatique :
– la limitation de la vitesse des automobiles dès leur fabrication,
– l’interdiction des 4×4 en ville,
– l’obligation pour les propriétaires de rénover et isoler les bâtiments arrivent en tête, avec près de 80% d’acceptation pour chacune de ces solutions.
A un niveau individuel, les Français sont prêts à changer leur comportement vis-à-vis des transports : favoriser l’utilisation des transports en commun plutôt que la voiture et acheter une voiture moins consommatrice en carburant sont les deux actions jugées les plus efficaces pour réduire l’effet de serre. Viennent ensuite l’isolation du logement et l’utilisation d’appareils ménagers moins gourmands en énergie.
Emilie Villeneuve