La Convention des maires : une coalition pour lutter contre le réchauffement climatique
Plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre sont générées par les villes. Or 80 % de la population vit et travaille en milieu urbain, où sont consommés plus de 80 % de l’énergie.
L’Union européenne a pour objectif de diminuer de 20 % d’ici 10 ans ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990. Mais certains pays trouvent cette limite insuffisante.
Les représentants de 1 600 villes de 36 pays se sont réunis lundi 4 mai 2010 au Parlement européen pour échanger sur la façon dont ils comptent lutter contre le changement climatique au niveau local.
La Convention des maires, conférence annuelle créée par la Commission européenne en 2009, réunit en effet des villes engagées à réduire leurs émissions de CO2 et à augmenter leur efficacité énergétique.
» Nous sommes à l’aube d’une révolution verte, et les maires sont en première ligne « , a déclaré Jerzy Buzek, le Président du Parlement européen .
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Pas moins de 21 capitales sont signataires de la Convention des maires qui compte de grandes villes comme Barcelone, Paris, Lyon, Londres et Munich. On trouve également des villages comme Suflí, en Espagne, qui compte 288 habitants par exemple.
Des exemples concrets
En signant cette convention, la ville allemande d’Heidelberg a diminué les émissions de CO2 provenant des bâtiments publics de près de 40 % grâce à des stations de maîtrise de l’énergie et à la mise en place » d’équipes de l’énergie » dans les écoles. La capitale de la Lettonie, Riga utilise le méthane produit par la décharge municipale pour produire de l’électricité. La ville d’Anvers quant à elle a reconverti un entrepôt industriel en bâtiment durable témoin et hall d’exposition pour ses administrés.
500 villes de plus signent la Convention des maires en 2010
Cette année, ce sont 500 maires de villes européennes qui se sont engagés, à travers la signature de cette Convention, à faire plus dans leurs plans d’actions. Les pays les plus engagés sont l’Italie et l’Espagne. En France, les villes de Brest, Chamonix, Metz, Sète, Caen et Chambéry ont émis leur souhait de réduire de plus de 20 % leurs émissions de C02. En Allemagne, Munich participe au projet. Par contre, le Royaume-Uni en revanche ne compte qu’une seule ville ; Aberdeen en Ecosse.
Les maires signataires se sont engagés à économiser de l’énergie, accroître la part des énergies renouvelables et à sensibiliser leurs habitants.
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Les villes devront soumettre un plan d’action énergétique durable dans l’année suivant leur adhésion à la Convention.
Pour Günther Oettinger, membre de la Commission responsable de l’énergie : » La Convention des maires est aujourd’hui un élément essentiel de la politique de l’UE en faveur d’une énergie durable. Les régions et les villes font la preuve que la lutte contre le changement climatique est l’une des meilleures stratégies de relance économique. Les investissements dans des actions visant à réduire les émissions de CO2 et à accroître l’efficacité énergétique créent des emplois qui ne peuvent pas être délocalisés en raison de leur nature. «
Emilie Villeneuve