Une étude, présentée comme « l’une des premières à quantifier le taux de bisphénol A dans le corps humain après ingestion de nourriture en conserve », a été publiée mardi dans le Journal of the American Medical Association par des chercheurs de l’université de Harvard. Le verdict est alarmant : Des personnes ayant consommé cinq jours d’affilée des soupes en conserve présentaient dans leurs urines un taux du composant chimique bisphénol A supérieur de plus de 1.200% à celui de consommateurs de soupe fraîche.
« Nous savons depuis un moment que consommer des boissons qui sont restées longtemps dans certains récipients en plastique dur accroissait la présence de bisphénol A dans votre corps », explique Jenny Carwile, l’un des co-auteurs de l’étude. « Mais notre étude suggère que la nourriture en conserve pourrait être un sujet d’inquiétude plus important encore, surtout en raison de son usage très répandu », ajoute-t-elle.
Le bisphénol A est suspecté d’accroître le nombre des cancers hormono-dépendants, principalement ceux du sein et de la prostate. En France, ce composant a été interdit dans tous les contenants alimentaires à partir de 2014, suite au vote de l’Assemblée intervenu le 12 octobre dernier, et dès 2013 pour les contenants alimentaires de produits à destination des enfants de moins de 3 ans.
Mathilde Emery