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Arcadie : quels engagements durables derrière les produits ?

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Par Bioaddict

Sous les marques Cook et L'Herbier de France, l'entreprise française Arcadie propose des épices, des aromates et des plantes pour tisanes, toutes issus de l'agriculture biologique et pour la plupart labellisées commerce équitable. Comment l'entreprise agit au quotidien pour le développement durable ? Quels sont ses engagements économiques, sociaux et environnementaux ? Arcadie répond à nos questions.

Quels sont vos engagements pour réduire les emballages et notamment le plastique ?

Évidemment, nous avons conscience que le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas, et c’est pour cela que nous avançons dans la réduction du poids de nos emballages et notamment du poids de plastique.

Nous proposons aujourd’hui une gamme d’épices et aromates en emballage éco-recharge, avec un flacon verre vide pour conserver au mieux les épices. Cet eco-recharge est composée à plus de 50% de papier et est recyclable dans la filière papier. Il nous permet de diviser par 10 le poids de plastique par rapport à notre flacon classique en PET et consomme moins d’énergie pour le transport : l’emballage nous arrive sous forme de rouleaux très denses (= moins de place prise dans le camion) et une éco-recharge est 5 fois moins lourde qu’un flacon 100ml (= moins de poids qui part de chez nous).

Nous étendons cette gamme de 10 références supplémentaires en 2022 : ce qui nous amènera à 30 épices et aromates disponibles. Nous finalisons également des tests sur une proposition d’offre en vrac pour les particuliers. Cette dernière sera déployée dans les magasins courant 2022.

Pourquoi avoir choisi de commercialiser des flacons en plastique PET plutôt qu’en verre ?

Nous avons décidé en 2003 de passer du verre au plastique pour des raisons de problèmes de régularité d’approvisionnement, mais aussi car nous avions réalisé des analyses de cycle de vie qui avaient montré des tendances favorables pour le plastique : le verre, dans notre cas, semblait globalement plus polluant que celui-ci. Et ce, à plusieurs niveaux :

• D’un point de vue environnemental : le verre est plus lourd et donc son transport consomme plus d’énergie. Mais aussi, sa température de fusion (ou de fonte) est beaucoup plus élevée que celle du plastique, ce qui demande plus d’énergie pour sa fabrication. Tout cela fait que le verre semblait avoir plus d’impact sur l’acidification de l’air et la contribution à l’effet de serre ;

• D’un point de vue social : le verre engendre des tensions pour la production : la casse était régulière, et le poids pouvait entraîner un risque plus élevé de maladies professionnelles (troubles musculo-squelettiques) ;

Pour améliorer encore le bilan environnemental des flacons PET, ceux-ci comprennent désormais 25% de PET recyclé et nous faisons des analyses pour savoir s’il est possible de passer au 100% recyclé.

Comment réduisez-vous l’impact carbone de vos produits ?

L’impact carbone (ou empreinte carbone) d’une activité mesure les émissions de gaz à effet de serre générées par cette activité. On sait que ces gaz sont en partie responsable du réchauffement climatique et que les émissions dues aux activités humaines sont beaucoup trop importantes. Le dioxyde de carbone (CO2) est le plus connu, mais il n’est pas le seul (Méthane, protoxyde d’azote, fluorocarbures etc).

Du point de vue d’Arcadie, notre impact carbone va dépendre de plusieurs facteurs principaux :

• L’impact carbone de l’agriculture sur les zones de production où nous achetons nos épices et aromates.
• L’impact du transport jusqu’à nos ateliers.
• L’impact de nos bureaux et ateliers (bâtiments, machines, éclairage, chauffage, déplacements des salariés).
• L’impact de nos fournitures et emballages (autres matières premières) sur l’ensemble de leur cycle de vie.
• L’impact du transport de nos produits.

Nous visons à réduire nos émissions à la source de la manière suivante :

• Développer une agriculture peu émettrice de gaz à effet de serre : agriculture biologique (pas d’engrais azotés de synthèse, très émetteurs de gaz à effet de serre).

• Diminuer les distances de transport pour nos épices et aromates : plus difficile pour pas mal d’épices qui ne poussent pas sous nos latitudes, c’est possible pour certaines et plus encore pour les plantes aromatiques et médicinales. Nous avons mis un indicateur spécifique en place et nous sommes en mesure d’affirmer que nous avons actuellement 52% des matières productibles en France que nous achetons effectivement en France. C’est à la fois peu et beaucoup, car trouver des volumes suffisants pour des productions bio et de qualité de plantes aromatiques et médicinales demande beaucoup de travail. Il faut parfois créer une filière de toutes pièces : trouver des agriculteurs intéressés, mettre en place de nouvelles cultures, les infrastructures nécessaires. Cela prend du temps. Cela fait par exemple 10 ans que nous oeuvrons pour constituer une filière agricole de production de PAM (plantes aromatiques et médicinales) en Occitanie et Sud, avec à ce jour une petite centaine d’hectares en production.

• Trouver des modes de transport moins émetteurs : nous nous interdisons le transport par avion qui est largement le plus émetteur. Mais le transport maritime n’est pas parfait. Nous souhaitons participer à le faire évoluer vers des solutions meilleures. Ainsi, nous projetons de construire un voilier-cargo à faible émission pour notre provenance principale qu’est Madagascar (20% de tous nos volumes). Nous espérons aboutir d’ici 2 ans, avec environ 90% d’économie de carburant par rapport à un bateau classique ! Sans parler des conditions de travail des marins, souvent très mauvaises dans ce milieu.

• Réduire l’impact de nos bâtiments : nos bâtiments actuels ont un bon bilan écologique (beaucoup de matériaux naturels comme le bois, une bonne isolation), que nous allons renforcer d’ici 2 ans, à l’occasion d’un nouvel agrandissement.

• Nous travaillons également avec nos fournisseurs pour réduire l’impact de nos emballages, que ce soit sur les emballages eux-mêmes (comme nous l’avons expliqué auparavant), mais aussi sur la logistique pour optimiser les transports. Nous cherchons globalement à réduire l’impact à la conception, à allonger la durée de vie et à permettre un recyclage en fin d’utilisation.

• Pour diminuer l’impact du transport de nos produits, nous sollicitons nos partenaires transporteurs sur les actions qu’ils mettent en place pour participer à leur échelle à la réduction des émissions.

Quant à la compensation carbone, nous réfléchissons à cette possibilité même si nous savons que ce moyen est parfois employé comme solution de facilité pour les entreprises qui n’essaient pas de réduire à la source leurs émissions.

Comment sélectionnez-vous vos producteurs d’épices et plantes bio et majoritairement issues du commerce équitable ?

Notre première volonté est de travailler avec nos fournisseurs actuels. Donc, si nous avons un besoin, nous demandons à nos producteurs s’ils peuvent y répondre. La question de la fidélité est très importante pour nous. Nous travaillons beaucoup sur la confiance et voyons les producteurs comme des collaborateurs primordiaux. Grâce à cela, nous avons construit de nombreux partenariats de plus de 10 ans !

Cependant, si un de nos producteurs ne peut répondre à un nouveau besoin, nous faisons appel à d’autres. Nous avons un processus d’achat responsable bien défini et une grille que nous espérons la plus objective possible. Elle se base sur les 3 piliers du développement durable (économique, social et environnemental). Pour chacun, nous mettons en place des critères que nous évaluons au moyen d’un questionnaire que nous envoyons à nos potentiels nouveaux fournisseurs. En fonction de leur réponse, nous accordons une cotation plus ou moins élevée. Si la note globale est correcte, nous passons à la phase suivante : demande d’envoi d’un échantillon pour analyses. S’il nous convient, nous faisons une première commande et, toujours après analyse, nous conditionnons et mettons en vente. Ce n’est que lors du second achat que nous pouvons dire que nous avons un fournisseur avec lequel nous pensons pouvoir construire une relation solide.

La question du prix, si elle est importante, n’est pas vue avec anxiété chez nous. D’ailleurs, nous avions, il y a quelque temps, demandé à un de nos fournisseurs d’augmenter le prix au kilo de sa matière car, après analyses des coûts de production, il nous semblait qu’il ne pouvait pas se rémunérer correctement. Nous faisons ensemble ces calculs et discutons du tarif juste, pour eux et pour nous.

Dans tous les cas, même si le contrat que nous signons n’est pas labellisé Commerce Équitable, il est néanmoins équitable à nos yeux car nous voyons cette relation durable et juste pour chacun. Mais la réglementation ne nous permet pas d’utiliser le terme commerce équitable si une labellisation reconnue n’est pas rattachée au produit.

Quels sont les engagements sociaux que vous avez mis en place au sein de votre entreprise ?

Depuis toujours, les dirigeants d’Arcadie accordent une grande importance au fait que chaque collaborateur trouve sa place au sein de l’entreprise. Chez nous, le développement durable est aussi synonyme de qualité de vie au travail. Pour cela, nous avons mis en place plusieurs choses :

• Des horaires individualisés : dans la mesure du possible, chaque arcadien peut adapter ses horaires en fonction de sa vie personnelle. Par exemple, certaines personnes préfèrent travailler un vendredi sur deux, d’autres font leurs 35h sur 4 jours, etc ; cela demande encore plus d’organisation mais les salariés sont plus sereins au travail ;

• Facilitation de la mobilité interne : il n’est pas rare qu’un Arcadien passe d’un service à un autre, se formant sur le tas ou grâce à un collègue qui lui cède sa place pour partir vers de nouvelles aventures, en interne ou en externe. Et cela se fait de manière assez naturelle, en fonction des envies de chacun et des besoins de l’entreprise ;

• Redistribution des bénéfices : les actionnaires ne reçoivent qu’une faible part de nos bénéfices, et il y a d’ailleurs un certain nombre d’Arcadiens qui font partie de ces personnes. Mise à part cela, nous avons différentes primes qui récompensent le travail de nos collaborateurs : intéressement, 13ème mois et participation ;

• Crèche d’entreprise : la possibilité des arcadiens jeunes parents d’avoir leurs enfants en bas âge tout près d’eux facilite l’organisation des familles ;

• Ergonomie : nous sommes vigilants quant au respect des normes de sécurité pour éviter les accidents et maladies professionnelles, et à l’écoute de tout ce qui pourrait améliorer les conditions de travail des Arcadiens.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le système de management « Holacracy » mis en place chez Arcadie ?

Nous avons en effet adopté un système de gouvernance assez atypique depuis 2017 : Holacracy. Ce fut un véritable changement puisque nous avons remis en question tous nos processus et notre manière de travailler. Globalement, Holacracy permet à chacun d’être plus autonome et responsable dans son travail. Ce système part du principe que la personne en charge d’une certaine mission est la plus à même de décider de la direction à suivre. Cela permet d’être réactif et empêche une certaine forme d’inertie. On peut ainsi expérimenter et commettre des erreurs. C’est une forme de management horizontal où chaque collaborateur est en quelque sorte le chef de sa propre petite entreprise au sein d’Arcadie. La hiérarchie est encore présente, sauf que l’autorité suprême n’est plus une personne, mais la raison d’être de l’entreprise.

Vous êtes également engagés dans des projets de mécenat, pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous accompagnons en effet des projets qui sont importants pour nous. Des projets qui, nous l’espérons, participeront à changer le monde. C’est pourquoi la plupart de nos actions de mécénat se font sur l’éducation et le culturel.

En 2020, nous avons investi 0,92% de notre CA dans le mécénat. Nous espérons atteindre enfin notre objectif de 1% l’année prochaine ! Parmi ces actions de mécénat, voici celles dont nous souhaitons vous parler :

– Jardins du Monde est une association qui aide les populations n’ayant pas ou peu accès à la médecine conventionnelle à se soigner grâce aux plantes médicinales de leur bassin ; www.jardinsdumonde.org
– Douce France, le film est un film documentaire qui rassemble les jeunes de banlieue et le monde agricole. De nombreuses projections-débats sont organisées avec l’équipe du film. La bande annonce est disponible ici : https://vimeo.com/413286646
– Bio Consom’acteurs propose, au travers de Ludobio, des jeux dès 6 ans, pour comprendre ce qu’il y a dans notre assiette, pourquoi cela a une incidence sur notre environnement et notre santé. A commander ici : www.ludobio.fr

Un message pour nos lecteurs ?

Chez Arcadie le développement durable est extrêmement lié à notre raison d’être. Notre manière de travailler, au sein de chaque service, tire vers un idéal qui est celui des trois piliers du développement durable : économique, social et environnemental. C’est aussi ces engagements qui font toute la spécificité des marques Cook et L’Herbier de France que nous commercialisons.

Pour découvrir tous les engagements de la société Arcadie, et les produits Cook et L’Herbier de France, rendez-vous sur le site www.arcadie.fr.

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