bisphénol A

Bisphénol A : nouvelles alertes mais toujours pas d'interdiction !

Sommaire de cet article :

  1. Le bisphénol A sur la sellette
  2. " Des signaux d'alerte " mais pas " d'urgence sanitaire " selon l'Afssa
  3. L'Afssa " n'en tire pas les conséquences qui s'imposent " pour le RES

Le Bisphénol A ou Bpa est un produit chimique qui entre dans la composition de plus de 90 % des biberons de plastique. Ce produit est utilisé dans la fabrication d'un plastique dur transparent, le polycarbonate, employé également pour les bonbonnes d'eau. Sans oublier qu'on le retrouve aussi à l'intérieur des boîtes de conserve et des cannettes. Plutôt rassurant !

Les concentrations de bisphénol A augmentent notamment de façon exponentielle lorsque les biberons sont chauffés.

La Food and drug administration (FDA) avait en 2008 déclaré que le BPA était sans danger. Mais revirement de bord de la part de l'agence américaine qui vient de conclure à "des effets potentiels sur le cerveau et sur la prostate des bébés et des foetus". La FDA a donc préféré, au nom du principe de précaution, soutenir l'initiative des industriels américains de ne plus utiliser de BPA dans la fabrication des récipients contenant les aliments pour bébés.

L'Afssa veut poursuivre son travail d'expertise

De son côté, l'Afssa avait aussi conclu en 2008 à l'absence de risque du produit. Mais il semble bien que l'agence française revienne aussi sur ses positions. Selon elle, de nouvelles études ont apporté "des questionnements".

Dans un nouvel avis rendu vendredi dernier, l'Afssa relève " des effets subtils, observés en particulier sur le comportement après une exposition in utero et pendant les premiers mois de vie chez de jeunes rats " qui amènent donc l'Agence à " poursuivre son travail d'expertise, en lien avec l'Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) et le réseau international des agences, pour comprendre la signification en terme de santé humaine de ces signaux d'alerte, éclairer le consommateur et permettre aux pouvoirs publics de prendre des mesures appropriées ".

Ces effets interviennent à des doses inférieures à celles considérées comme sans effet, relève le directeur général de l'Afssa, Marc Mortureux pour qui " on n'est pas dans l'urgence sanitaire ".

L'Afssa veut surtout "poursuivre son travail d'expertise" afin de "comprendre la signification en terme de santé humaine de ces signaux d'alerte, éclairer le consommateur et permettre aux pouvoirs publics de prendre des mesures appropriées".

Les recommendations de l'Afssa

L'agence française conseille :

- d'acquérir des données françaises sur la présence de bisphénol A dans le lait maternel, chez le nourrisson et dans les laits maternisés. Elle recommande également de chercher d'autres sources d'exposition au bisphénol A que les matériaux au contact des aliments (poussières domestiques, eaux, contact avec les objets en polycarbonate) ;

- de définir rapidement une méthodologie adaptée à la détection d'une toxicité potentielle, chez l'homme et à basse dose, du BPA mais aussi des produits de substitution et plus largement des perturbateurs endocriniens ; "un objectif que l'Afssa souhaite porter au niveau européen, car c'est un pré-requis à une diminution éclairée de l'exposition du BPA".

L'agence recommande donc d'éviter de chauffer à très forte température l'aliment (eau, lait, soupes...) si les consommateurs utilisent des biberons ou des récipients en polycarbonate.