bisphénol A

L'Afssa recommande un "étiquetage systématique" sur les emballages contenant du Bisphénol A

Sommaire de cet article :

  1. Un produit chimique suspecté de perturber le système hormonal
  2. L'Afssa tente de rassurer... en vain ?
  3. La présence de BPA dans les récipients et ustensiles ménagers

L'Agence a donc recueilli 769 données sur les teneurs en BPA dans les aliments.

Ainsi pour les sodas, les valeurs les plus basses retrouvées sont inférieures au seuil de détection, les plus hautes allant jusqu'à 17 µg/kg d'aliment. Pour les conserves de légumes, de poissons et de plats cuisinés, les valeurs les plus basses sont inférieures au seuil de détection tandis que les plus hautes vont jusqu'à 128 µg/kg d'aliment.

Concernant la migration à partir d'ustensiles ménagers en polycarbonate, seuls les biberons ont été pris en compte. " On trouve pour les biberons et les premiers dosages sur les produits infantiles des valeurs basses ou inférieures au seuil de détection ", souligne l'Afssa.

Une dose journalière tolérable mal évaluée ?

En 2006, l'autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a défini une dose journalière tolérable (DJT) de BPA, sur laquelle s'est basée la réglementation européenne pour fixer les valeurs limites de migration dans les aliments, de 0,6 milligrammes/kilo d'aliment.

Les résultats de l'Afssa montrent aujourd'hui un niveau moyen d'exposition à environ 1µg/kg de poids corporel/jour.

" Il est donc très inferieur (en moyenne 50 à 100 fois inférieur) à la valeur toxicologique de référence (Dose Journalière Tolérable), fixée à 50 µg/kg de poids corporel/jour par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et est comparable à ceux observés dans les pays pour lesquels des données sont disponibles ", informe l'Agence.

Pour le Réseau Environnement Santé (RES), cette dose représente "un risque de santé publique considérable. Cette dose induit par exemple chez le rat des effets sur la reproduction sur plusieurs générations.

Selon André Cicolella, porte parole du RES "cela signifie que lorsque l'arrière grand-mère est exposée pendant la gestation à 1 microgramme par kilo et par jour, l'impact est observé chez les fils, les petits-fils et les arrière petit-fils. Ces données sont donc largement suffisantes pour remettre en cause la DJT qui a été fixée à 50µg/kg sur la base d'études obsolètes".

L'Afssa veut poursuivre les travaux sur le BPA, notament au niveau européen

Pour l'Afssa, les résultats paraissent donc rassurants. Il y a cependant un hic.

L'Agence souligne que " des études récentes font état d'éventuels effets toxiques après des expositions au BPA dans la période périnatale à basses doses, inférieures à la DJT fixée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments ".

Rappelons que l'Agence de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) avait reconnu en février 2010 des "signaux d'alerte"...

L'Afssa souhaite que soient examinées les mesures qui pourraient être prises au niveau européen afin de " renforcer la protection des consommateurs et réduire le niveau d'exposition de la population. Les comités d'experts de l'Afssa qui formuleront un avis définitif sur ces données d'exposition dans quelques semaines devraient préciser ces recommandations ".

Info +

 

"Sur la base des règles habituellement utilisées pour fixer les normes de contamination chimique, l'AFSSA doit donc préconiser une DJA abaissée d'un facteur d'au moins 50 000, ce qui conduit de fait à une interdiction dans les plastiques alimentaires", indique le RES dans un communiqué.