Pollution : le bilan de la qualité de l'air en France est critique
Sommaire de cet article :
- L'année 2009 confirme l'état de dépassement des normes de qualité de l'air en France
- Les mesures pour améliorer la qualité de l'air extérieur
- Les mesures pour améliorer la qualité de l'air intérieur
- Une politique renforcée pour améliorer la qualité de l'air
En 20 ans, des progrès notables ont été réalisés en matière de qualité de l'air extérieur avec une diminution des émissions d'oxydes d'azote de 30% et de dioxyde de soufre de 75%.
Cependant, malgré ces efforts, la France ne respecte pas encore l'ensemble des objectifs d'émission et de qualité de l'air fixés par la législation européenne.
Les dépassements de particules seraient, selon des travaux de l'OMS, la cause de 400 000 morts prématurées par an en Europe, dont environ 42 000 en France soit 5% des décès chaque année en France.
"Malgré l'ensemble des moyens et actions mis en oeuvre en matière de lutte contre la pollution atmosphérique, l'année 2009 confirme l'état de dépassement des normes de qualité de l'air. La France fait actuellement l'objet, dans le cadre de la réglementation communautaire en matière d'air ambiant, de deux procédures d'infraction lancées par la Commission européenne", indique le rapport Bilan de la qualité de l'air 2009 du Ministère de l'Ecologie.
Ce rapport précise ainsi :

"En termes de niveaux de pollution constatés, l'année 2009 se situe dans la continuité des observations des années précédentes pour la plupart des polluants réglementés. La baisse se poursuit pour le monoxyde de carbone, le benzène et le dioxyde de soufre (SO2), pour lequel aucun dépassement réglementaire n'est constaté en 2009, pour la première fois depuis 2005, date de l'obligation de respect des valeurs limites imposées pour le SO2 par l'Union Européenne.
Toutefois, l'année 2009 se traduit pour d'autres polluants réglementés par une stagnation, voire une légère augmentation des concentrations enregistrées.
Ainsi, les tendances globales des concentrations de NO2 (dioxyde d'azote) montrent une légère augmentation entre 2008 et 2009 que nous n'avions pas connue depuis 2005, et qui se manifeste notamment sur les sites en proximité de trafic automobile. Les tendances montrent en outre une augmentation du rapport NO2/NOx, particulièrement marquée sur les sites de proximité du trafic automobile, et sensible sur les sites urbains, périurbains et industriels, reflétant une augmentation des émissions directes de dioxyde d'azote.
Par ailleurs, une augmentation des concentrations de PM10, particules fines de diamètre inférieur à 10 micromètres, est enregistrée entre 2008 et 2009 pour toutes les typologies de sites de mesure : trafics, urbains, péri urbains, industriels, ruraux."
Chantal Jouanno a ainsi déclaré qu'il est aujourd'hui " impératif de tout mettre en oeuvre pour réduire les émissions de polluants réglementés, développer la surveillance et approfondir les connaissances pour améliorer la qualité de l'air " et a ainsi mis en place la politique renforcée de la qualité de l'air.
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Les particules et leurs effets sur la santé
Les particules sont constituées d'un mélange complexe de matières solide et liquide en suspension dans l'air. Leur composition et leur taille varient en fonction de leur source d'émission et des transformations qu'elles subissent dans l'atmosphère.
Il faut distinguer :
- les particules primaires (particules résultant de la combustion par exemple) ;
- les particules secondaires (résultant de transformations dans l'atmosphère de molécules précurseurs ; par exemple, le dioxyde d'azote et l'ammoniac réagissent pour former du nitrate d'ammonium).Elles ont des effets sur la santé en fonction :
- de leur taille (elles pénètrent d'autant plus profondément dans l'appareil respiratoire et sanguin que leur diamètre est faible) ;
- de leur composition chimique (elles peuvent en effet contenir des produits toxiques tels que des métaux ou des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dont certains sont considérés comme cancérigènes).Les particules sont considérées comme le polluant de l'air le plus dangereux pour la santé en France, notamment les particules fines PM2,5, qui peuvent être inhalées plus profondément dans les poumons et au-delà. Les conséquences pour la santé sont des maladies respiratoires, cardiovasculaires, voire des cancers.
C'est avant tout une exposition chronique aux pollutions par les particules qui cause les effets les plus néfastes sur la santé, car il existe un effet d' " accumulation " des particules dans l'organisme : les expositions fréquentes à des niveaux modérés de pollution par les particules ont plus d'impact sanitaire que les pics de pollution.