Pour que » Soient interdites la fabrication, l’importation, l’offre, la détention en vue de la vente ou de la distribution à titre gratuit, la mise en vente, la vente ou la distribution à titre gratuit de plastiques alimentaires contenant du Bisphénol A (n° CAS 80-05-7) « , telle est la proposition de loi enregistrée le 27 juillet dernier.
En effet, des études ont démontré que le bisphénol A (BPA), que l’on trouve dans le polycarbonate, un plastique rigide et transparent, utilisé dans de nombreux récipients alimentaires notamment les biberons , agissait comme perturbateur endocrinien. Ces travaux ont également établi des liens entre le BPA et les cancers de la prostate ou du sein, l’obésité, le diabète, les dysfonctionnements thyroïdiens ainsi que des troubles du comportement et de la reproduction. Il aurait également des effets néfastes sur le développement du cerveau des foetus et des nouveau-nés.
Les sénateurs rappellent que le Canada a interdit, en octobre 2008, les biberons avec BPA , ainsi que plusieurs états américains, comme celui de Californie. Cinq grands industriels l’ont alors supprimé de leur production.
» Bisphénol A : la situation évolue aux Etats-Unis mais pas en France «
» La situation évolue rapidement aux Etats Unis depuis quelques semaines. On en est loin en France où le Ministère de la Santé et l’AFSSA adoptent sans recul l’argumentaire de l’industrie chimique « , déclare le Réseau environnement santé (RES) dans un communiqué du 10 juin dernier.
Ce réseau composé d’ONG, de professionnels de santé et de scientifiques, souhaite que la France agisse pour que le BPA soit classé au plus vite dans la liste des substances prioritaires dans le cadre du règlement REACH .
Le RES rappelle que » la position de la ministre Roselyne Bachelot sur l’existence de données scientifiques fiables justifiant de ne rien changer en ce qui concerne la norme européenne pour le Bisphénol A était erronée, puisque 90 % des études scientifiques montrent au contraire un impact sanitaire du Bisphénol A (BPA), y compris à des expositions très inférieures à l’actuelle norme européenne « .
Le RES a également réclamé qu’une étude soit entreprise par les agences de sécurité sanitaire concernées (l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (AFSSET) et l’Institut de veille sanitaire (InVS)) pour évaluer le niveau et les sources de contamination de la population, afin de réduire, voire de supprimer l’imprégnation de la population.