Plus de 80 ministres et vice-ministres du monde entier, ainsi que 2 000 acteurs de l’éducation et de l’environnement, se sont engagés à prendre des mesures concrètes « pour transformer l’éducation en vue de la survie de notre planète » en adoptant la Déclaration de Berlin sur l’Éducation au développement durable (EDD) à l’issue d’une conférence mondiale virtuelle de trois jours organisée par l’UNESCO qui s’est tenue du 17 au 19 mai depuis Berlin.
« Il faut que la formation au développement durable ne soit pas un privilège mais qu’elle soit accessible à tous », a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel dans son discours de bienvenue.
La Déclaration de Berlin mentionne une série de politiques visant à transformer l’éducation au sens large et englobant l’enseignement, l’apprentissage, la formation professionnelle et l’engagement civique. Elle souligne également la nécessité de mettre en oeuvre l’Éducation au développement durable en mettant l’accent sur les aptitudes cognitives, l’apprentissage social et émotionnel, les compétences en matière de collaboration, de résolution de problèmes et de renforcement de la résilience, entre autres.
» La lutte contre le changement climatique commence à l’école «
« Aujourd’hui, l’éducation ne donne pas les connaissances suffisantes pour s’adapter, agir et répondre au changement climatique et au crises environnementales », note une étude publiée par l’UNESCO à l’occasion de cette Conférence mondiale.
Le rapport, intitulé » Apprendre pour notre planète « , a analysé les plans d’éducation et les cadres des programmes scolaires dans une cinquantaine de pays de par le monde. Résultats : Plus de la moitié d’entre eux ne font aucune référence au changement climatique, tandis que 19% seulement mentionnent la biodiversité. L’étude note « un manque d’attention aux compétences socio-émotionnelles ainsi que celles orientées vers l’agir, pourtant essentielles à l’action environnementale et climatique ».
Dans une enquête en ligne menée pour les besoins de l’étude auprès de quelque 1 600 enseignants et responsables de l’éducation, un tiers des répondants ont indiqué que les questions liées à l’environnement ne faisaient pas partie de la formation des enseignants.
« La lutte contre le changement climatique commence à l’école » a déclaré Laurent Fabius (qui a présidé la COP21 ayant permis l’Accord de Paris sur le climat) lors de cette conférence. Rappelant les engagements de cet accord en matière d’éducation, il a appelé à redoubler d’efforts pour améliorer la formation des enseignants sur l’Éducation au développement durable, tout en augmentant les financements : « 2021 est l’année où nous allons surmonter la pandémie et nous lancer dans un modèle de développement durable pour l’avenir qui doit inclure l’EDD. Si nous ratons cette occasion, nous perdrons des décennies. Il s’agit d’une course contre la montre ».
« L’éducation doit préparer les apprenants à comprendre la crise environnementale actuelle et à façonner le monde de demain. Pour sauver notre planète, nous devons transformer notre façon de vivre, de produire, de consommer et d’interagir avec la nature. Intégrer l’éducation au développement durable dans tous les programmes d’apprentissage doit devenir partout fondamental » a également déclaré Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.
10 000 personnes ont suivi cette conférence mondiale en ligne sur l’éducation à l’environnement, dont de nombreux jeunes qui ont interagi sous le #ApprendrePourLaPlanète.
Rajwa Pandhita, une étudiante indonésienne, a notamment commenté : « Construire un tout nouveau style de vie n’est pas chose facile mais, lentement et ensemble, je suis sûr que nous pouvons y arriver. L’éducation doit nous donner les outils pour y parvenir. Apprendre non seulement sur notre planète mais aussi pour notre planète doit faire partie de l’éducation de chaque jeune, partout dans le monde ».
L’UNESCO a donc fixé un nouvel objectif : faire de l’éducation à l’environnement une composante essentielle des programmes scolaires dans tous les pays d’ici 2030. L’Organisation va ainsi travailler avec ses 193 États membres pour soutenir la réforme des programmes scolaires et suivre les progrès accomplis afin de garantir que chacun acquiert les connaissances, les compétences, les valeurs et les attitudes nécessaires pour introduire des changements positifs et protéger l’avenir de notre planète.
Après Berlin, l’année 2021 devrait offrir aux États d’autres occasions de concrétiser cet engagement, notamment lors de deux conférences de l’ONU, la COP15 sur la biodiversité à Kunming (Chine) puis la COP26 sur les changements climatiques à Glasgow (Royaume Uni).
ME