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Cet hiver, choyez la biodiversité dans votre jardin !

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Être un jardinier responsable, c'est également favoriser la biodiversité dans son jardin. Quelques gestes simple peuvent aider plantes et animaux à surmonter la rudesse des températures hivernales.

A bas les produits chimiques, vive les espèces indigènes !

Aujourd’hui de nombreux jardiniers aménagent leurs jardins en respectant la faune et la flore. Ils s’unissent et créent ensemble des réseaux de jardins dédiés à la biodiversité. Pour participer à ces mouvements éco-citoyens, quelques gestes de base permettent de favoriser insectes pollinisateurs, lombrics, coccinelles, oiseaux (…) jouant un rôle indispensable dans les mini-écosystèmes que sont nos jardins.

A bas les produits chimiques, vive les espèces indigènes !

Ainsi, le premier des éco-gestes en faveur de la biodiversité est le bannissement des produits phytosanitaires dans l’entretien de son carré de pelouse. Pauvre en espèces animales et végétales, le gazon est un obstacle à la biodiversité dans un jardin et son entretien est à la fois coûteux et gourmand en matière de pesticides et d’engrais. Il est donc nécessaire de changer sa vision du jardin et laisser la nature reprendre ses droits. Pourquoi ne pas consacrer un recoin de nature sauvage dans son jardin, libre de toute intervention?

A l’heure où l’on parle de corridors écologiques (ou biocorridors), faciliter les continuités entre espaces naturels peut également se faire par la plantation de haies écologiques, l’aménagement d’une mare, la disposition de nichoirs et mangeoires à oiseaux (pour les mésanges, moineaux, rouges-gorges…), d’abris pour les insectes auxiliaires tels que les abeilles et micro guêpes solitaires.

Beaucoup de jardiniers pro-biodiversité conseillent également de troquer les Buddleias et Lauriers-feuilles qui ont envahis une partie du jardin par des essences indigènes. Planter des espèces locales est effectivement une démarche rationnelle car plus adaptées au climat, elles nécessitent moins d’entretien et sont plus accueillantes pour la faune locale qui y élira domicile. Parmi les espèces recommandées : le charme, le chêne sessile (végétaux marcescents, qui ont l’avantage de garder des feuilles jusqu’en mars), le fusain d’Europe, le cornouiller sanguin, l’églantier, le noisetier, l’érable champêtre, le prunellier, l’aubépine monogyne, la viorne lantane et la viorne aubier.

Protéger les plantes par un paillage écologique

Protéger les plantes par un paillage écologique

Alors que les températures passent sous la barre du zéro, comment protéger son coin de verdure de manière écolo ? Le paillage semble être la solution la plus économe en herbicides mais aussi en termes d’arrosage. En effet, il réduit les écarts de températures du sol, moins chaud en été, moins froid en hiver. Les microorganismes et les lombrics du sol restent ainsi actifs plus longtemps.

Si l’on trouve dans le commerce un grand nombre de produits de paillage, il est plus judicieux de valoriser en priorité nos déchets verts. Le résidu des tontes par exemple est un paillage idéal, de même que le compost et les feuilles mortes broyées. Les feuilles de fougères et les cendres de bois sont idéales pour les sols argileux. En utilisant des paillages organiques qui finiront par se décomposer en humus, on enrichit le complexe argilo-humique du sol, ce qui augmente sa fertilité. De plus, ces paillis organiques protègent également les insectes auxiliaires en hiver.

Quand les déchets verts du jardin viennent à manquer, il est possible de se procurer des paillis écologiques en jardinerie : le sable de rivière, les billes d’argiles, les copeaux de bois, mais aussi les fruits de cyprès, sont également utilisés.

Il est toutefois nécessaire d’être vigilant quant à l’épaisseur des paillis qui diffère selon le type de paillage et la plante protégée. Lors du redoux, attention aux surchauffes : certains paillages trop épais peuvent brûler les plants.

En hiver : nourrir les oiseaux et choyer les insectes

En hiver : nourrir les oiseaux et choyer les insectes

Pour permettre aux oiseaux de passer l’hiver et de revenir peupler votre jardin au printemps : laissez de la végétation en place, des points d’eau et choisissez vos graines et boules de graisse.

En hiver, on prend souvent l’habitude de faire le grand nettoyage et de tout élaguer. Mais il est dommage de tout couper, car de nombreuses plantes, en particulier d’ornement, conservent des graines qui font le bonheur des oiseaux en hiver : onagre, fenouil, centaurées, chardons d’ornement, helianthus, rudbeckias…

Quand le jardin est pauvre en graine, les boules de graisse et de graines en filet vendues en jardinerie peuvent être très utiles. Sur le site Internet de la LPO, on rappelle que tout aliment ne convient pas aux oiseaux :  » Ne donnez jamais d’aliments salés, de lait ou d’aliments cuits. Les aliments les plus appréciés sont les graines de tournesol, les boules de graisse végétale et les mélanges de graines. Il faut nettoyer régulièrement les mangeoires à plateau que les oiseaux salissent avec leurs déjections et qui peuvent transmettre des maladies. « 

L’hiver est également la saison idéale pour remettre à neuf ses nichoirs. Eux aussi nécessitent d’être nettoyés s’ils ont été occupés l’année précédente. Pour être certain de leur succès, les nichoirs doivent être installés entre 1,5 et 1,8 m du sol. Ils doivent être orientés dans le sens opposé des vents dominants, protégés de la pluie et des éventuels prédateurs (chats, oiseaux de proie).

Enfin, parce que les insectes jouent aussi un rôle indispensable dans les jardins, ils ont également un droit d’asile. Ces abris ont l’avantage d’être peu couteux puisqu’ils peuvent se résumer à l’installation de tas de bois découpés ou d’amas de tiges creuses. Pour des abris plus élaborés en bois, briques et pots renversés, de nombreux sites Internet expliquent la marche à suivre…

Alicia Muñoz

Info+

Deux réseaux de jardiniers oeuvrant pour la biodiversité existent : les refuges de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) et les jardins de Noé de l'association Noé Conservation.

" Les Refuges LPO des zones urbaines, périurbaines ou rurales participent concrètement à la restauration de ces corridors écologiques indispensables aux exigences de déplacement des animaux sauvages " explique la LPO sur son site Internet. Pour être membre du réseau, il suffit de s'engager à créer des conditions propices à l'installation de la faune et de la flore sauvage, en renonçant aux pesticides par exemple. Des espaces très réduits, tel qu'un balcon, peuvent suffire pour créer son refuge. Il existe aujourd'hui plus de 15 000 refuges LPO en France. Pour plus d'informations : www.lpo.fr

Le programme Jardins de Noé vise à créer un réseau national de jardins dédiés à la biodiversité et une communauté de jardiniers éco-responsables, qui s'engagent pour la préservation de l'environnement. Tous les jardiniers, qu'ils soient amateurs ou professionnels, peuvent s'inscrire sur le site www.jardinsdenoe.org
A ce jour, il existe près de 1600 jardins de Noé.

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