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Changements climatiques : non, les Français ne sont pas écolo-sceptiques!

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Par Bioaddict

L'enquête Ipsos / France Bleu, réalisée les 14 et 15 mai derniers confirme, malgré la crise économique et l'émergence de discours écolo-sceptiques, l'importance accordée par les Français à la protection de l'environnement. Elle révèle par ailleurs à quel point cette thématique est présente dans leur vie de tous les jours.

La majorité des Français se déclare inquiète face au changement climatique

La sensibilisation des Français aux problèmes environnementaux et à leurs effets semble bien résister aux dernières polémiques (remise en cause du réchauffement climatique, taxe carbone) et plus largement à l’émergence récente de discours écolo-sceptiques.

Ainsi, même s’il ne s’agit pas de leur principale préoccupation, une large majorité de Français (69%) demeure aujourd’hui inquiète face au changement climatique, contre seulement 31% qui déclarent le contraire. La multiplication des catastrophes naturelles (séismes en Haïti, au Chili et en Chine, tempête en Vendée) contribue certainement à renforcer ce sentiment.

L’inquiétude est particulièrement marquée chez les jeunes générations (79% chez les moins de 35 ans), les personnes les plus âgées étant en revanche plus partagées (53% d’inquiets, contre 46% qui ne le sont pas chez les 60 ans et plus). Pour ces dernières, le fait d’avoir vécu par le passé d’autres situations climatiques exceptionnelles (vague de froid de l’hiver 1954, sécheresse de 1976, etc…) explique sans doute leur vision moins pessimiste.

L’écolo-scepticisme n’atteint pas les Français car la dégradation de l’environnement est une réalité vécue

La dégradation de l’environnement est une réalité vécue : cette problématique a des conséquences tangibles sur le quotidien des Français. Ainsi, plus d’un tiers d’entre eux (36 %) déclarent avoir déjà subi ou ressenti des gênes ou des troubles liés à la pollution atmosphérique.

Ce sont les habitants de l’agglomération parisienne (49 %) qui sont le plus exposés mais ce phénomène concerne également les zones rurales puisque 28 % des personnes qui résident dans des communes de moins de 2 000 habitants font également le constat d’un impact négatif de la pollution sur leur santé.

La sensibilisation des Français à l’écologie

La sensibilisation des Français à une démarche écologique se traduit par des gestes concrets au quotidien…

En plus de limiter le plus possible leur consommation d’eau (85 %) et trier systématiquement ou presque leurs déchets ménagers (85 %), les Français privilégient les produits respectueux de l’environnement (74 %). Ils font même attention à ne pas laisser leurs appareils électriques en veille (68 %).

 » Des gestes plus contraignants en terme de confort tels que le fait de prendre la voiture le moins souvent possible (58 %) ou de chauffer son logement à 19 degrés maximum (58 %) sont un peu moins répandus , souligne l’enquête.

Si ces scores, dans l’ensemble très élevés, sont certainement le reflet d’une  » sur-déclaration  » de la part des répondants (ces derniers ayant tendance à se montrer toujours plus vertueux dans leurs comportements qu’ils ne le sont vraiment), ils témoignent toutefois d’une prise de conscience bien réelle et de l’attachement des Français aux questions environnementales. « 

Soulignons enfin que les personnes les plus âgées, pourtant les moins inquiètes en ce qui concerne le changement climatique, font preuve d’un civisme plus marqué que leurs cadets, en pratiquant en moyenne 4,6 gestes sur les six testés, contre seulement 3,9 pour les jeunes de moins de 35 ans.

… et une prédisposition favorable à une augmentation modérée des impôts pour proteger l’environnement

Autre indicateur de leur attachement au sujet du changement climatique, 71 % des Français considèrent que la protection de l’environnement doit être une priorité des pouvoirs publics même si cela se traduit par une augmentation modérée des impôts. Même en période de crise, environ un tiers d’entre eux (34 %) sont même tout à fait d’accord avec cette proposition.

Assez logiquement, le soutien à cette mesure est plus marqué chez les personnes inquiètes face au changement climatique (77%) mais celles qui ne le sont pas partagent également l’avis majoritaire (57%).

 » Signalons tout de même que ces résultats reflètent un accord  » de principe  » de la part des Français. Une hausse des impôts à des fins environnementales, telle que la taxe carbone par exemple, ne peut être soutenue que si, dans ses modalités de mise en place, elle convainc de son utilité et de son caractère équitable « , souligne l’enquête.

Malgré donc la crise économique et l’émergence de discours écolo-sceptiques, les français accordent ainsi de plus en plusn d’importance à la protection de l’environnement, une thématique présente dans leur vie de tous les jours.

Visualiser l’étude Ipsos/France Bleu en diaporama.

Emilie Villeneuve

Info+

Ce sondage a été réalisé par téléphone par Ipsos les 14 et 15 mai sur un échantillon de 1 010 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.

Le solaire est la source d'énergie renouvelable préférée des Français.

Plus de la moitié d'entre eux (53%) porteraient leur préférence sur le solaire s'ils décidaient d'utiliser une source d'énergie renouvelable pour le chauffage et l'eau chaude de leur foyer. Loin derrière apparaît le bois (18 %, et 26 % des habitants des communes rurales) dont le caractère environnemental semble susciter des interrogations, juste devant la géothermie (17%, dont 34 % des cadres supérieurs, traditionnellement mieux informés), qui "souffre sans doute d'un déficit de notoriété". Enfin, seulement 8 % des Français portent leur choix sur l'énergie éolienne. "La polémique autour de son efficacité réelle pour lutter contre le changement climatique semble avoir laissé des traces", informe l'enquête Ipsos/France Bleu.

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