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Pollution

Déneigement : la note est trop salée pour l’environnement

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Par Bioaddict

Les millions de tonnes de sel utilisées pour déneiger les routes ont de graves conséquences écologiques qui ne sont pas prises en compte. A quand une réglementation ?

En 2010, plus de 2 millions de tonnes ont été répandues sur nos routes pour les déneiger. Bien souvent les quantités utilisées sont trop élevées. Mais faute de réglementation concernant les dosages, les municipalités préfèrent jouer la carte sécurité et répandre le sel  » à la louche « .

Les effets du sel sur l’environnement sont pourtant importants. Ils peuvent conduire à la disparition d’espèces animales et végétales. Et leurs effets sont durables dans le temps.
Mélangé à l’eau, le sel se retrouve dans les eaux de ruissellement, et finit dans les cours d’eau, les lacs et les nappes phréatiques, attaquant les écosystèmes très sensibles aux variations de salinité . Et il n’existe pas de solution efficace pour isoler ces eaux salées afin de les traiter.

Pourtant, il existe aujourd’hui d’autres méthodes plus écologiques comme le sable ou encore des copeaux de bois biodégradables du type  » Stop Gliss bio  » utilisés par des villages suisses.

Le sel ne devrait donc être utilisé qu’en dernier recours. C’est pourquoi  » France Nature Environnement  » a demandé à l’Etat d’imposer une réglementation afin de hiérarchiser les solutions à mettre en oeuvre en cas d’épisode neigeux ou de gel persistant.

Ainsi, pour Bruno Genty, Président de France Nature Environnement :  » Il est vain de vouloir s’opposer frontalement aux phénomènes naturels. La nature n’est pas notre ennemi. Nous devons faire avec elle et pas contre elle, en privilégiant l’adaptation voire une approche mécanique plutôt que se limiter a une approche chimique dont les dégâts collatéraux peuvent être très importants. « 

H de M

Info+

En France, le sel, chlorure de sodium (NaCl), est le fondant routier le plus utilisé car le plus économique et le plus rentable en ce qui concerne le rapport coût-efficacité.
Selon les conditions et le contexte, d'autres fondants sont employés : Alcools et glycols, chlorure de calcium (CaCl2), sulfates et nitrates... Ces fondants routiers ont un impact considérable sur l'environnement. " En ce qui concerne les impacts sur la faune et la flore, ils sont immédiats mais peuvent également se prolonger après la saison hivernale ", explique ainsi Benoît Hartmann, porte parole de France Nature Environnement.

Les fondants routiers, par l'action de leurs composés chimiques dont le sel, permettent d'abaisser le point de congélation de l'eau. Outres les traces de métaux lourds présents dans ces fondants, s'ajoutent ceux piégés et accumulés sur et autour des routes (2) . Il s'agit notamment du plomb (Pb), zinc (Zn), aluminium (Al)...
Ces métaux, extrêmement nocifs, sont libérés par réaction chimique au contact du sel et se répandent dans les milieux naturels et sur les terres agricoles (via l'irrigation et le ruissèlement). " La sécurité routière est capitale mais elle ne peut pas être un prétexte à une dispersion sans contrôle de produits chimiques toxiques dans le milieu naturel ", commente Michel Dubromel, responsable Transports de FNE.

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