C’est un fait indéniable, la crise sanitaire a levé le voile sur la précarité alimentaire des étudiants.
De nombreux étudiants en université ou plus largement en formation post-bac doivent en effet aujourd’hui composer avec un reste à vivre quotidien compris entre 1,80 € et 7,50€ : c’est ce que révèlent les travailleurs sociaux du CROUS de Bourgogne qui ont mené des entretiens individuels afin de repérer les étudiants dans le besoin.
Face à ce constat alarmant, la Fédération étudiante de Bourgogne inter-associative (Febia) a créé une épicerie solidaire à Dijon (avec le soutien d’un réseau de partenaires comprenant des mairies, des épiceries sociales et solidaires et autres associations comme la Croix Rouge) grâce à laquelle plus de 200 étudiants en situation de précarité profitent de produits à prix réduits : des denrées alimentaires et produits de première nécessité proposés à 30% moins cher (voire moins) du prix moyen observé sur le marché.
Depuis février 2021, cette épicerie solidaire propose également des paniers de légumes bio et de saison en circuit court à 5 euros. Les légumes proviennent des producteur locaux Les Prés verts de Quétigny et de la Ferme Le Charmoi.
Cette offre a été mise en place par Isaline, 23 ans, étudiante en agro et chargée de mission agriculture durable au sein de la Febia, qui « souhaitait faciliter l’accès à une nourriture saine et abordable ».
Si le projet s’apparente dans l’esprit à celui d’une AMAP version étudiante, il diffère toutefois un peu dans son fonctionnement, puisque la souscription à un abonnement à l’année n’est pas obligatoire pour bénéficier de l’offre. Il suffit aux étudiants intéressés de commander leur panier via une billetterie de la plateforme Helloasso (une plateforme de paiement pour les associations). Les caisses de légumes, livrées une fois par semaine sur site, sont préparées par des bénévoles des associations adhérentes à la Febia. Cela représente en moyenne 50 paniers de 3 à 4 kilos de légumes d’une valeur 12 euros et vendus 5 euros aux étudiants. Un différentiel pris en charge par les différents partenaires qui apportent un soutien financier au projet (l’université de Bourgogne, le CROUS de Bourgogne-Franche-Comté, la Ville de Dijon, la Région Bourgogne-France-Comté et la fondation FNH via son aide octroyée aux jeunes de Génération Climat).
Pour sensibiliser davantage les étudiants bénéficiant des paniers bio solidaires, de nouvelles actions sont envisagées pour l’année à venir : des visites de terrain afin de mieux comprendre l’intérêt de consommer local, non seulement pour la santé, la préservation des sols et biodiversité mais aussi pour l’économie locale, puisque la vente d’une cinquantaine de paniers hebdomadaires assure au producteur local une part de revenus fixes. Des conseils, des recettes en live sur les réseaux sociaux, des buffets organisés par le CROUS avec des recettes zéro déchets et les produits locaux, la mise en place d’un système de consigne ou la confection de tote-bags pour composer les paniers, sont autant d’actions qu’Isaline souhaite perpétuer ou développer pour l’année universitaire à venir.
Si comme Isaline vous aussi vous souhaitez mettre en oeuvre un projet qui lie climat et solidarité, postulez à l’appel à projets Génération Climat de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme. Vous pourrez bénéficier d’un financement allant jusqu’à 10.000€.
Alexandre Sieradzy