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Ecocert : l’ange gardien des produits bio

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Par Bioaddict

Créé il y a 20 ans, Ecocert contrôle et labellise les producteurs bio et veille sur la qualité des produits bio français mais aussi importés.

Beaucoup de consommateurs doutent encore aujourd’hui de la qualité des produits bio et pensent qu’ils ne sont ni meilleurs pour la santé, ni plus écologiques. Et certains y voient même une arnaque savamment orchestrée par le marketing.

Pourtant il n’en est rien. Tous les produits bio d’origine française ou importés, qu’il soient issus de l’agriculture, de l’élevage, ou des industries de transformation, doivent répondre à des cahiers des charges précis et très contraignants. Et l’application de la réglementation est sévèrement contrôlée par des organismes certificateurs accrédités. Ecocert fait partie de ces organismes.

Créé il y a maintenant 20 ans par William Vidal, son actuel Président, il défend tout particulièrement les intérêts de l’agriculture biologique en France et dans 90 pays à partir de 22 filiales implantées dans 20 pays.

Aujourd’hui, globalement, il réalise 65% des contrôles et des certifications mondiales concernant l’agriculture bio et les produits cosmétiques. Il est armé pour ce faire de 493 personnes dont 110 auditeurs qui sillonnent tous les jours le terrain. Il réalise plus de 28 000 contrôles par an, contrôle et certifie près de 20 000 agriculteurs bio et près de 1000 fabricants de produits cosmétiques

En France, Ecocert s’appuie sur le nouveau règlement européen, mis en place depuis le 1er janvier 2009, qui établi les règles de production et de transformation pour les produits agricoles et denrées alimentaires dans les 27 pays de la Communauté Européenne. 80% de l’activité d’Ecocert est aujourd’hui consacrée à cette catégorie de produits.

Les étapes de la certification

Le producteur ou transformateur bio, pour être certifié en tant que tel, adresse une demande de certification auprès d’un organisme de contrôle. Celui-ci procède alors à des contrôles via des auditeurs. En France, 1,5 visites sont effectuées en moyenne par an pour un producteur, 2 pour un transformateur ou une entreprise. L’auditeur fait un relevé précis des données sur les points de contrôles à effectuer. Ensuite ce relevé est analysé par un autre auditeur afin d’éviter les éventuelles complaisances. Celui-ci vérifie s’il existe des écarts entre les données des points de contrôle et la réglementation.

Si tout est conforme, le producteur obtient la certification pour un an. Des demandes d’amélioration peuvent être demandées. Et si une faute grave est avérée, des sanctions sont appliquées : l’organisme de certification peut déclasser les productions et interdire la commercialisation des produits pendant 6 mois ou 1 an. Il existe également un risque pénal auquel cas la procédure relève du tribunal de la république.

Le contrôle des produits importés

Les produits importés doivent bien entendu se conformer à la réglementation en vigueur du pays importateur et donc répondre aux mêmes étapes de contrôles dans le pays de production.

Pour accéder au marché de l’Union européenne, soit le produit provient d’un pays qui a un règlement ou un système de contrôle reconnu  » équivalent  » par la Commission européenne (ex. la Suisse, la Nouvelle Zélande, l’Australie, Israël, l’Argentine, le Costa Rica, l’Inde et la Tunisie), soit le produit bénéficie d’une autorisation d’importation, valable un an, accordée par le Ministère de l’agriculture des Etats membres.

La forte demande des pays du Nord entraine une sensibilisation des autorités des pays en développement (Inde, Tunisie, Madagascar). Et aujourd’hui 62 pays ont mis en place leur propre règlementation en matière de produits bio dont la plupart sont sur la base du règlement européen. 38 autres sont en cours de réalisation.

Les risques majeurs rencontrés dans le bio

Une demande qui dépasse l’offre est bien évidemment une tentation à la fraude.
Il existe également un risque lié au manque d’encadrement technique (pas de conseillers en agriculture biologique, structure de développement …); les producteurs peuvent alors se trouver démunis face à un problème technique du type attaque d’insectes, lutte contre les maladies… et être tentés par l’utilisation de produits interdits.

Par ailleurs, l’opérateur peut ne pas avoir une bonne maitrise de son système de production. Le meilleur indicateur est le résultat du contrôle précédent si de nombreux écarts et/ou irrégularités ont été constatés.

Des risques peuvent également être liés à l’opération. Cela concerne par exemple les opérateurs qui ont un double secteur : risque de mélange, risque de contaminations si les mesures de séparation ne sont pas suffisantes.

Quant aux fraudes, globalement, elles ne sont pas plus liées à l’importation qu’aux productions en Europe.  » Elles ont le plus souvent lieu en Europe, là où sont réalisés les profits, et non pas au niveau du producteur « , précise Michel Reynaud cofondateur d’Ecocert et chargé du développement international.

Quant à la corruption, toujours possible, des auditeurs chargés de contrôler les producteurs bio, elle est évitée chez Ecocert grâce à la mise en place de contrôles réalisés par 2 personnes différentes pour garantir l’intégrité des résultats, voir même parfois par un inspecteur tiers. En outre, les auditeurs salariés ont un bon niveau de rémunération.

Enfin, Ecocert est lui-même contrôlé par le COFRAC (Comité Français d’Accréditation) qui fait des visites sur le terrain.

La présence du logo Ecocert sur les produits bio est donc une véritable garantie de qualité pour les consommateurs.

Retrouvez plus d’infos sur le site www.ecocert.fr

Hervé de Malières

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