Économies d’énergie : cet hiver, de quel bois vous chauffez-vous ?
Mardi 14 décembre à 18h45 exactement, la France a battu son record de consommation d’électricité, selon les données publiées par le Réseau de transport d’électricité (RTE). En effet, la consommation a atteint 94 200 mégawatts aux alentours de 19 heures, dépassant le précédent record de 93 080 mégawatts, qui remontait au 11 février dernier. Avec le froid qui fait son grand retour ce week-end, RTE prévoit encore une consommation d’électricité très élevée.
En hiver, une baisse de 1°C de la température entraîne une augmentation de la consommation d’électricité d’environ 2.300 MW, soit le double de la consommation de la ville de Marseille. La consommation d’électricité atteint son pic les soirs d’hivers, quand chacun rentre du travail et allume les différents appareils électriques. Les journées sont plus courtes, le taux d’ensoleillement aussi !
Ces pics de consommation en hivers augurent des factures plus lourdes pour le consommateur. Ils présentent aussi le risque de coupures d’électricité dans les régions comme la Bretagne qui atteignent le maximum de leurs capacités de production.
Le chauffage à lui-seul représente de 70 à 80 % du montant de nos factures et malheureusement, le suréquipement en France en matière de chauffage électrique très consommateur d’énergie nucléaire, est loin d’améliorer les choses pour la planète. Dans les périodes de grand froid, il est donc indispensable d’être plus rigoureux, en éteignant les radiateurs la nuit par exemple, en optant pour une température de 18-19 °C dans les pièces à vivre et de 16°C dans les chambre, ou encore en fermant les volets la nuit pour conserver la chaleur.
Mais au-delà de ces simples écogestes, si nous faisions le choix d’une alternative de chauffage durable ? Voici quelques conseils pour mieux se chauffer en hiver tout en respectant la planète :
Conseils écolos pour mieux se chauffer en hiver
– La meilleure des économies d’énergie est bien-sûr une parfaite isolation de l’habitation, du sol à la toiture. Une bonne isolation évite le refroidissement des murs et diminue donc la condensation intérieure. L’isolation extérieure des murs est très performante et permet de supprimer les ponts thermiques. Faire poser des doubles ou triples vitrages limite également les pertes de chaleur.
– Si votre chaudière a plus de 20 ans, changez-là ! Cette mesure permet d’économiser au moins 15 % de la consommation de chauffage, et jusqu’à 30 ou 40 % en optant pour un modèle » à condensation » (ou « basse température » si la condensation n’est pas possible). Troquer sa vieille chaudière par un nouveau modèle permet de moins polluer et de d’émettre moins de gaz à effet de serre en raison des nouvelles règlementations. D’après l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), » En France, le remplacement de toutes les chaudières qui ont plus de 20 ans économiserait le rejet de plus de 7 millions de tonnes de CO2. »
– Moderniser son installation par la régulation automatique et un système de programmation permet d’éviter le gaspillage et d’accéder à un confort certain. La régulation permet de maintenir la température ambiante à une valeur choisie (la température de consigne) en prenant en compte les évolutions de la température extérieure et les apports gratuits de chaleur (soleil, appareils de cuisson, etc.). Des thermostats adaptés à tous types de chauffages (planchers chauffants, électriques…) et à chaque pièce de la maison existent.
– L’énergie solaire est de loin l’alternative la plus durable. Son utilisation (hors énergie d’appoint) ne génère pas de pollution ni de rejet de gaz à effet de serre et permet d’éviter le recours à l’énergie nucléaire. Grâce à des capteurs solaires thermiques posés sur le toit, cette énergie peut-être transformée en chauffage. Il existe principalement deux types de système de chauffage solaire : le chauffe-eau solaire individuel (CESI) et le système solaire combiné (SSC). Le SSC permet un chauffage à la fois de l’eau sanitaire et de l’habitat. Cependant, sous nos latitudes, il est recommandé de conserver une chaudière classique pour prendre le relais en cas de besoin. Les chauffages à énergie solaire est la solution la plus écologique mais aussi la plus coûteuse, et ce, malgré les aides de l’Etat, dans le cadre du » Plan Soleil » mis en place par l’ADEME.
– Le bois est un combustible abondant et son prix attractif en fait de loin l’alternative la plus simple. Différents types d’installations existent (poêle, chaudière, cheminée à foyer insert ou fermé), tout comme les formes de combustibles (bûches, granulés, plaquettes…). Ses principales contraintes sont une difficile régulation de la température et la place nécessaire au stockage du bois (abri, silo). Toutefois, de réels progrès ont été réalisés sur les équipements manuels et automatiques pour diminuer les rejets polluants. Si bien que le bois est considéré comme une énergie neutre en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre. En effet, si le bois rejette du CO2 au moment de sa combustion, cette quantité équivaut à celle qu’il stocke lors de la croissance de l’arbre. 1.000 tonnes de bois consommées = 250 tonnes de fioul économisées
– Enfin, la chaleur stockée dans le sol, les nappes phréatiques et l’air peut également être captée et valorisée à l’aide d’une pompe à chaleur électrique. Il en existe 2 types : à capteurs verticaux et à capteur horizontaux. L’installation d’une pompe à chaleur géothermique à capteurs horizontaux requière cependant une surface habitable minimum et un climat doux de préférence. Un autre inconvénient réside dans le coût d’une telle installation, mais celui-ci est vite amorti par le gain lié à la consommation et l’accès au crédit d’impôt.
Alicia Muñoz