Selon la firme anglo-néerlandaise, plus aucune goutte de pétrole ne s’échapperait de l’oléoduc de la plateforme Gannet Alpha, au large des côtes écossaises. Les deux fuites qui s’étaient déclarées seraient désormais colmatées.
Bilan de ce dramatique épisode ? 218 tonnes de pétrole déversées en mer du Nord, soit la pire fuite d’hydrocarbures dans la région au cours de la dernière décennie.
Shell estime dans son communiqué, cité par l’AFP, que cet incident n’a « pas eu d’impact significatif sur l’environnement », y compris sur les oiseaux de mer. Ce qui n’est pas de l’avis des associations environnementales, qui estiment que les dommages causés sur la faune et la flore sont déjà importants, et que les conséquences à venir pourraient être lourdes. D’autant plus que Shell doit encore trouver comment vidanger les 660 tonnes de pétrole qui restent stockés dans l’oléoduc endommagé.
Si l’accident s’avère toutefois sans commune mesure avec la marée noire du 20 avril 2010 aux Etats-Unis, le groupe Shell, et plus largement la sûreté des installations pétrolières en mer du Nord, sont néanmoins sévèrement mis en doute.
Les causes de l’accident restent indéterminées
Les normes de sécurité sur la plateforme ont-elles été respectées en amont ? Shell-a-t-il été suffisamment transparent sur les procédures ? Les causes exactes des déversements restent pour leur part à définir. Les autorités écossaises ont ouvert une enquête mais les médias britanniques et certaines ONG telle que Greenpeace , répondent déjà par la négative à ces deux questions.
En effet, selon une enquête publiée dimanche par le journal écossais The Sunday Herald, qui se base entre autres sur un récent décompte du Health and safety executive (HSE), l’organisme britannique de contrôle de la sécurité, la sûreté à bord de 96 % des installations en mer du Nord est insatisfaisant et 20 % d’entre elles montrent de « sérieuses défaillances ». Ainsi, Shell aurait fait l’objet de 25 blâmes pour infraction des normes de sécurité dans les 6 dernières année, ce qui en fait » la pire compagnie pétrolière britannique en termes de sûreté de ses installations « , affirme le quotidien britannique.
Après l’officialisation de sa reponsabilité dans la pollution du delta du Niger par des experts du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), sa culpabilité dans ce nouvel incident pourrait finir d’entacher sa réputation. Des évènements qui laissent présager du pire en Alaska, où la compagnie a obtenu l’autorisation d’effectuer un forage. A moins que les agences de protection de l’environnement ne s’y opposent, ce qu’elles sont encore en mesure de faire…
Alicia Muñoz