« Même virtuellement on peut quitter une négociation ou plutôt un simulacre de négociation. C’est ce que nous avons décidé de faire ce matin en quittant le Conseil Supérieur d’Orientation (qui se tenait en visio-conférence) présidé par le Ministre de l’agriculture et annonçant officiellement les premiers arbitrages de la prochaine PAC. D’autres organisations défendant une vraie prise en compte de l’environnement dans le fléchage des fonds publics agricoles sont aussi parties (France Nature Environnement, la Plateforme pour une autre PAC, le WWF France et la Confédération paysanne) » a déclaré la FNAB, le réseau des agriculteurs bio en France, dans un communiqué évoquant « le pire quinquennat pour le développement de la Bio ».
« L’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir a sonné la fin du développement de l’agriculture biologique par l’action de l’Etat, laissant les consommateurs seuls tirer la dynamique et assumer le coût final » explique la FNAB qui évoque les problèmes suivants :
• Trois années de retard de paiement des aides bio pour les agriculteurs jusqu’en 2020
• Le refus d’indemniser les fermes bio pour ces retards qui ont entraîné des faillites malgré la reconnaissance de la faute de l’Etat par le ministre de l’agriculture de l’époque
• La suppression du financement de l’aide au maintien dès 2017
• Le refus de réunir les groupes de travail sur les paiements pour services environnementaux dans le cadre du travail pour la prochaine PAC
• L’objectif de 15% de surfaces bio en 2022 abandonné
« Ce matin lors du Conseil Supérieur d’Orientation, le ministre a confirmé qu’il va aligner les aides à la Bio sur les aides à la HVE (Haute Valeure Environnementale), et l’arbitrage de 70 euros par hectare annoncé par le cabinet n’est pas remis en question ; ça veut dire 66% d’aides en moins pour les agriculteurs bio, une perte moyenne de 132 euros par hectare et par an ! » explique la FNAB.
» Quand on a commencé cette négociation on a travaillé dur pour proposer quelque chose de réaliste dans un contexte de baisse du budget global. Le gouvernement nous a toujours dit que jamais nous ne serions mis au même niveau que la HVE. Notre seule erreur ça a été d’y croire et de jouer le jeu de la négociation, pas celui de l’opposition. Cet arbitrage est une insulte aux agriculteurs et agricultrices bio » commente Loic Madeline, secrétaire national PAC à la FNAB. Et d’ajouter : « La communication sur une enveloppe augmentée pour les paysans conventionnels qui veulent se convertir à la Bio n’est que poudre aux yeux, ce budget est fictif et ne sera jamais dépensé, personne n’ira se convertir sans soutien durable. »
La FNAB appelle les agriculteurs bio à manifester le 2 juin prochain à Paris sur la Place des Invalides.
Pour soutenir les agriculteurs bio et le développement d’une agriculture qui préserve la santé de tous ainsi que l’environnement, une pétition a été créée « On veut la Bio pour tous » à signer ici : www.change.org/p/emmanuel-macron-on-veut-la-bio-pour-tous
Un simulateur a également été créé qui permet à chaque agriculteur d’évaluer le montant des pertes financières qu’il pourrait connaître avec la future PAC. Cet outil de calcul est disponible ici : www.labiopourtous.org.
SG