Journées de la mer 2012 : prenez le large !
Cette 4ème édition aura pour thème la mer et le littoral, l’occasion pour tous de partir à la découverte des sentiers du littoral et de la beauté de leurs paysages, mais aussi de se familiariser avec les fragilités de nos côtes et d’adopter les bons gestes pour préserver la faune et la flore qu’elles abritent.
Le succès des Journées de la Mer est le fruit d’une participation toujours plus forte des associations, collectivités, établissements publics, professionnels de la mer, entreprises qui se mobilisent pour faire partager leur passion de la mer à travers l’organisation de portes ouvertes, expositions, randonnées, actions pédagogiques et ludiques, visites…
Vous êtes une collectivité, un établissement public, scolaire, une association, un club sportif, une entreprise et vous souhaitez organiser du 8 au 10 juin un événement pour faire découvrir la mer au grand public ? Inscrivez vous dès maintenant à l’adresse suivante : www.lesjourneesdelamer.fr
Pour découvrir le programme des manifestations, rendez-vous sur le site : www.agissons.developpement-durable.gouv.fr
Exemples de manifestations :
- Initiation à la pêche à Cagnes sur mer : journées organisées par les associations ADS, Créons ensembles, l’Amicale San Peïre dei Pescadou dou Cros avec le soutien de l’Ancre d’Or. Outre l’initiation à la pêche, les enfants sont sensibilisés à la protection du milieu marin, aux règles élémentaires de sécurité et un concours de dessin avec un thème lié à la mer est organisé. Cette journée de plein air s’achève par un concours de tir à la corde suivi d’un goûter et d’une remise de récompenses symboliques à tous les participants.
- Journée d’animation à La Rochelle autour de la mer : Des animations festives et ludiques seront proposées bénévolement par les structures participantes. L’idée est de se rencontrer et se faire rencontrer les différents publics et partenaires pour échanger nos regards sur le littoral : regard du scientifique, du naturaliste, du plaisancier, du pêcheur professionnel ou amateur, du plagiste, de l’habitant , du travailleur de la mer,…
- Nettoyage sous-marin de plage à Mandelieu La Napoule : le samedi 9 juin à 14H00 au port de la Napoule (06), nettoyage sous marin de la plage du chateau. Le centre La Cigale équipe gratuitement les plongeurs certifiés qui participent à la manifestation.
- Evènement « De l’Homme à la mer : richesses, préservations, métiers » à Bastia en Corse : plusieurs thèmes seront abordés : les métiers de la mer, l’enseignement maritime, la sécurité en mer, les sports nautiques, l’histoire maritime, l’environnement marin et le travail artisanal des produits de la mer.
Découvrir les loisirs nautiques
La mer, les lacs et les rivières sont des espaces de jeu et de sport : kayak, rafting, aviron, catamaran, planche à voile, surf, natation, plongée… peuvent être pratiqués de manière encadrés avec des professionnels pour le plaisir et pour la compétition. Durant les journées de la mer, vous avez surement un club de loisirs nautiques qui pourra vous initier à un des nombreux sports d’eaux.
Le nautisme
Le nautisme comprend de nombreuses activités comme la planche à voile, le surf, le catamaran, le dériveur, le canoe-kayak, le motonautisme, …
Zoom sur l’aviron : Cette discipline olympique peut être pratiqué à partir de 11 ans dans un des 400 clubs affiliés à la Fédération française des Sociétés d’Aviron. C’est un sport complet qui mobilise l’ensemble des groupes musculaires et exige une bonne coordination gestuelle.
L’objectif poursuivi par le rameur est de se déplacer sur l’eau au moyen d’un bateau et d’avirons. Pour y arriver, le rameur doit en permanence propulser, équilibrer, diriger son embarcation et coordonner l’ensemble » rameur – bateau – avirons « . L’aviron se pratique sur les lacs, les plans d’eau, les rivières et la mer.
Les sports nautiques de traction
Ils comprennent les sports demandant d’être tractés par la force des vents comme le wakeboard, le Wakeskate, le Kitesurf, le Barefoot, le ski nautique…
Les sports sub-aquatiques
Vous avez envie de découvrir les fonds marins, les poissons, le corail… la plongée vous permettra de profiter des profondeurs de l’océan. Bien sûr, la pratique de la plongées s’apprend et il est conseillé de s’adresser à un organisme membre de la Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM). Vérifiez votre aptitude à plonger en consultant un médecin et ne surestimez pas vos capacités physiques et techniques. Un conseil : ne jamais plonger seul.
Les sports en eau vive
Envie de sensations et de profiter de la puissance du courant dans les rivières, le rafting, le canoe ou encore l’hydrospeed sont des activités que vous pouvez pratiquer.
La mer, une source d’énergies renouvelables
L’énergie du vent, des marées, des vagues, des rivières, la chaleur de la mer sont autant de solutions d’énergies renouvelables.
L’énergie hydraulique
L’hydroélectricité récupère la force motrice des cours d’eau, des chutes, voire des marées, pour la transformer en électricité. On distingue les installations hydroélectriques » au fil de l’eau « , qui font passer dans une turbine tout ou partie du débit d’un cours d’eau en continu, et celles nécessitant des réserves d’eau ( » par éclusées » ou » de lac « ) : les deux types d’installations nécessitent des barrages, qui sont bien plus importants pour la 2ème catégorie ( » grands barrages « )
Quelques chiffres sur l’hydroélectricité en France :
- C’est la première source d’énergie électrique renouvelable en France aujourd’hui.
- La France dispose du deuxième parc installé en Europe (après la Norvège).
- Puissance installée de 25 000 MW en 2007
- Production annuelle de 70 térawatt-heure par an
- 95% de la production d’électricité de source renouvelable et environ 12% de l’électricité produite en France
Zoom sur l’énergie des courants
Il s’agit d’utiliser la force des courants. Plus la vitesse du courant est rapide, plus le système est rentable. Les sites intéressants sont ceux où la vitesse du courant dépasse 1,75 m/seconde. En France, la plupart, les côtes atlantiques et de la Manche ont des courants de l’ordre de 2m/seconde. Le littoral de la Bretagne et de la Normandie possède plusieurs sites où les courants atteignent des valeurs importantes : la chaussée de Sain (3m/sec), le Fromveur à Ouessant (4m/s), le raz Blanchard (5m/s). Ce procédé permet de produire 2 mégawatts à partir d’une trubine de 10m. Les courants étant réguliers et prédictibles, ils permettent aux industriels de prévoir leur production d’électricité. Plusieurs projets sont à l’étude en France.
L’énergie éolienne offshore
Le Gouvernement a pour objectif l’installation de 1200 éoliennes en mer à l’horizon 2020, soit une puissance totale installée de 6 000 MW produisant 3,5 % de la consommation française d’électricité. Un premier appel d’offre sera lancé en mai 2011 représentant un investissement de 10 milliards d’euros. 5 zones ont été sélectionnées pour les premières éoliennes : le Tréport, Fécamp, Courselles-sur-Mer, Saint-Brieuc, Saint-Nazaire.
L’énergie thermique des mers
L’océan reçoit chaque année du soleil une quantité d’énergie équivalente à plus de 1 000 fois la demande mondiale en énergie. Une énergie contenue sous forme de chaleur dans la couche d’eau de surface. Il s’agit de la transformer en électricité !
Le moyen pour prélever une fraction de cette énergie thermique des mers (ETM) consiste à jouer sur la différence de température entre les eaux chaudes de surface et les eaux froides des profondeurs.
Lorsque les eaux de surface sont entre 25 et 28°C, on parvient à récupérer par évaporation la vapeur d’eau qui va alimenter une turbine, et le froid nécessaire à sa condensation est fourni par l’eau pompé dans les profondeurs. Le procédé est donc dans ses grandes lignes identique à celui de nos centrales électriques modernes.
Seules les conditions de fonctionnement changent : le faible écart de température entre les eaux de surface et les eaux profondes rend le procédé moins efficace. L’énergie que l’on peut extraire atteint néanmoins 5 fois la puissance nécessaire à son fonctionnement. Le système est donc viable et rentable économiquement.
On estime aujourd’hui à 60 millions de Km² la surface de l’océan tropical où les différences de température entre l’eau de surface et l’eau à 1 Km de profondeur est supérieure à 2°C. C’est dire combien cette énergie marine, totalement renouvelable, est source d’avenir en particulier pour l’Outre-mer.
L’énergie » houlomotrice » : utiliser l’énergie des vagues
Les projets de recherche n’en sont pas encore au stade de développement industriel : des maquettes ont été testées comme celle mise au point par l’Ecole centrale de Nantes (projet SEAREV pour système électrique autonome de récupération des vagues) et attendent désormais d’être testées en grandeur nature.
Préserver la biodiversité marine
Si les espèces terrestres sont assez bien recensées, la biodiversité marine s’apparente encore à une Terra Incognita. Moins de 20 % du fond des mers ont été explorés alors qu’ils représentent près des trois quarts de la surface terrestre.
Une biodiversité inestimable
Au dernier pointage, 274 000 espèces marines étaient recensées, soit 15 % du nombre d’espèces décrites à ce jour sur Terre. Toutefois, des experts estiment le nombre d’espèces de petits invertébrés vivant dans les grands fonds océaniques à 10 millions, et certains avancent le chiffre de 100 millions simplement pour le nombre de nématodes (vers).
L’océan constitue une réserve de biodiversité équivalente ou supérieure à celle des forêts tropicales. Et cette grande profusion de la vie marine, comparée à la vie terrestre, est due pour l’essentiel à l’ancienneté de la vie marine : elle remonte à quelque 3,8 milliards d’années contre seulement 400 millions d’années pour les espèces terrestres. La vie marine a donc eu le temps de connaître une évolution beaucoup plus poussée.
La très grande majorité du monde marin animal et végétal vivrait le long du littoral et à faible profondeur (moins de 200 m). Mais quelle que soit la profondeur, l’océan est peuplé d’animaux. Un poisson a été remonté (Careproctus amblystomopsis) de 7 200 m de profondeur. Il y a aussi des amphipodes (puces de mer) récoltés par des Japonais dans la fosse des Nouvelles-Hébrides (océan Pacifique) à plus de 10 000 m de profondeur. Et des poissons non identifiés ont été aperçus à plusieurs reprises dans les plus grandes fosses connues.
Le plus grand animal que la Terre ait jamais porté est encore vivant. Il s’agit du rorqual bleu ou baleine bleue : 25 m de long, 140 tonnes, 3 tonnes de crevettes ingérées par jour. Le record de vitesse sous l’eau est détenu par l’espadon voilier avec 110 km/h (presque aussi vite que le guépard sur Terre). Le cachalot détiendrait, lui, le record de plongée depuis la surface (1 000 m).
La France intimement concernée par la biodiversité marine
En raison de son histoire et de sa situation géographique, la France possède une biodiversité marine extrêmement riche. Elle dispose ainsi de la 2e zone économique marine (ZEE) au monde en terme de surface (11 035 milliers de km2), après les États-Unis (11 351) et devant l’Australie (8 232). Elle est présente dans trois océans et en mer Méditerranée. Elle gère 10 % des récifs coralliens mondiaux (4e rang) soit 13 000 espèces endémiques et 20 % des atolls, répartis au sein de huit collectivités d’outre-mer.
Une source d’alimentation à préserver
La consommation de poisson est bénéfique pour la santé. Mais 80 % des stocks de poissons vendus dans le monde sont surpêchés ou menacés de l’être. Alors comment continuer à profiter des délices de la mer tout en préservant la biodiversité marine ?
Le poisson, c’est bon !
Le poisson est un produit de grande consommation : en 30 ans, la demande mondiale en produits de la mer a plus que triplé et chaque Français consomme aujourd’hui 29 kilos de poissons, coquillages et crustacés par an, dont 57 % sont produits dans l’Hexagone.
Or aujourd’hui, 80 % des stocks de poissons vendus dans le monde sont surpêchés ou menacés de l’être selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Les 10 espèces de poissons les plus péchées représentent 30 % de la production totale des pêches. Les zones de pêche les plus exploitées sont l’Atlantique nord-est, l’océan Indien occidental et le Pacifique nord-ouest. (La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture – FAO – 2008)
Alors comment continuer à profiter des délices de la mer tout en préservant la biodiversité marine ?
1. En variant les plaisirs. Il est important de ne pas toujours acheter les mêmes espèces.
2. En consommant des espèces de saison
3. En n’achetant pas d’espèces en danger d’extinction
4. En achetant les produits péchés dans sa région
5. En privilégiant les produits issus d’une pêche durable.
Quelques pistes pour vous orienter dans vos courses et faire le bon choix
Depuis dix ans, plusieurs initiatives ont vu le jour en France pour aider le consommateur à mieux choisir ses produits via notamment des actions de labellisation et de certification.
Les actions et labels publics
- FranceAgriMer a développé une marque collective » Pêcheur responsable » qui valorise les bonnes pratiques de la pêche. Cette marque s’adresse à toute entreprise de pêche qui met en oeuvre à bord de son ou ses navires des pratiques respectueuses de la ressource, de l’environnement, des produits pêchés, ainsi que de la sécurité et des conditions de travail des équipages. Les produits » Pêcheur responsable » sont reconnaissables au logo de la marque.
- Le site du Centre national de la mer Nausicaä participe à la campagne » Mr Goodfish » en proposant une liste de poissons de saisons actualisée chaque trimestre avec des idées de recette. Car comme pour les fruits et légumes, il existe des calendriers des saisons pour les poissons.
- Le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Pêche travaille actuellement en étroite collaboration avec la filière pêche à la mise en place d’un écolabel » Pêche durable » afin de certifier la nature durable des produits et rassurer le consommateur sur le caractère responsable de ses achats.
Les actions et label privés
Depuis mars 2010, l’association France filière pêche regroupe des professionnels français (pêcheurs, transformateurs, distributeurs) et a pour objectif de créer une marque collective hexagonale qui valorise la provenance locale des produits et fait la promotion des circuits courts (limitation des émissions de CO2 liées aux transports).
Le MSC (Marine Stewardship Council) est une organisation à but non lucratif qui a pour objectif de valoriser les produits issus d’une pêche responsable. Crée en 1997 par le WWF et l’entreprise Unilever, le MSC repose sur trois grands principes : préservation de la ressource, respect de l’écosystème et suivi des normes et législation locales et internationales.
Le label atteste que la pêcherie qui a prélevé le poisson certifié s’inscrit dans un principe de durabilité et de respect de l’environnement. La certification est basée sur le code de conduite pour une pêche responsable de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et est conforme aux directives de la FAO pour l’étiquetage écologique du poisson.
En savoir plus :
– La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction
– Le Comité français de l’UICN (réseau des organismes et des experts de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature en France.)
– L’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
– Le site de WWF dédié à la pêche
Stella Giani