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La Bio : voie d’avenir pour les agriculteurs

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Par Bioaddict

En France, les indicateurs de la Bio sont au vert : une bonne nouvelle pour l'emploi et les zones rurales. Les produits bio ont de plus en plus de succès auprès des consommateurs et la filière se mobilise pour répondre à la demande. Ce dynamisme entraîne maintien et création d'emplois en production, transformation et distribution, contribue à dynamiser le tissu rural, à préserver la biodiversité et à diversifier les paysages des campagnes françaises.

Le bon de la consommation bio

Les produits bio ont un succès grandissant : selon l’Agence Bio, 46% des Français ont consommé au moins un produit bio au moins une fois par mois en 2009. Ils étaient 42% en 2007. En 4 ans, le marché des aliments bio a presque doublé passant de 1,6 milliard d’euros en 2005 à 3 milliards d’euros en 2009.

Le nombre des consommateurs augmente, et surtout, une fois le pas franchi, l’intérêt s’élargit et le nombre de produits bio achetés par consommateur augmente. La valeur des ventes des produits alimentaires issus de l’agriculture biologique progresse donc.

La Bio est également de plus en plus présente dans les restaurants collectifs dont les achats ont plus que doublé en 1 an, en passant de 44 millions d’euros en 2008 à 92 millions en 2009.

Lire : La bio en restauration collective

L’assurance de ces débouchés accroît la confiance des professionnels de la Bio – agriculteurs, préparateurs et distributeurs – et a un effet d’entraînement sur les autres entreprises rurales, donc sur le maintien et le développement des activités dans les campagnes.

Des professionnels de la Bio de plus en plus nombreux

L’année 2009 s’est distinguée par une forte progression des surfaces en conversion : + 86%. Cette croissance, qui va permettre de poursuivre le développement de l’offre française en produits bio, est la traduction de la mobilisation des producteurs et entreprises de stockage, conditionnement, transformation, distribution pour répondre aux attentes des consommateurs.

Entre 2008 et 2009, le nombre total d’opérateurs en bio a augmenté de 21%, pour atteindre 25 203 intervenants : 16 446 producteurs, 6 352 préparateurs, 2 233 distributeurs et 172 importateurs.

Du côté des producteurs, jamais une aussi forte hausse du nombre d’exploitations bio n’avait été enregistrée en France. En 2009, plus de 300 exploitations se sont engagées en bio en moyenne chaque mois. Fin 2009, on comptait ainsi 16 446 exploitations agricoles bio, +23,7% par rapport à 2008, et 677 513 hectares de terres conduites en bio (+16% vs 2008).

Lire : L’agriculture bio en pleine expansion

Le succès des produits bio dynamise le milieu rural

L’agriculture bio : un besoin naturel de main-d’oeuvre

Pour produire, l’agriculture bio emploie, à structure d’exploitation identique, plus de main-d’oeuvre par hectare, en raison de la mise en oeuvre de techniques alternatives aux produits chimiques de synthèse nécessitant davantage de temps.

En 2004, en France, une étude réalisée sur un panel de fermes de grandes cultures en Midi-Pyrénées a fait ressortir qu’à structure d’exploitation identique, le contenu en emploi était supérieur de 30% en bio.

Une étude réalisée en 2006 par la Soil Association au Royaume-Uni aboutit au même résultat. Elle montre que chaque ferme bio du Royaume-Uni crée en moyenne 32% d’emplois de plus qu’une exploitation non bio équivalente. L’étude a également permis de constater que les agriculteurs bio britanniques étaient, en moyenne, plus jeunes de 7 ans que leurs confrères travaillant en conventionnel. Une différence d’âge permettant aux zones rurales d’envisager positivement leur avenir.

La Bio favorise la biodiversité et à la multitude des paysages

L’agriculture bio participe également à la diversité des paysages de la campagne ainsi qu’à la préservation de la biodiversité. La nécessaire diversité des productions de la plupart des exploitations bio contribue à l’harmonie des paysages ruraux. Les producteurs protègent les cultures par le maintien de haies, favorables à la vie de la faune sauvage, et aux prédateurs naturels. Ils ont recours, en tant que de besoin, à des substances naturelles comme les plantes ou les minéraux. Ces procédés respectent, développent et entretiennent la biodiversité animale et végétale. La biodiversité est également préservée grâce aux cultures de fruits et légumes rustiques et spécifiquement locaux, voire à la remise au goût du jour de variétés anciennes et oubliées. Cette démarche est également de mise dans les élevages bio, qui encouragent le développement de la biodiversité en favorisant les races et les souches rustiques. De plus, l’élevage pastoral, mené selon les règles de la Bio est particulièrement adapté à l’entretien et à la valorisation des zones rurales.

Des fondamentaux durables

Viabilité économique, responsabilité sociale et protection de l’environnement constituent les trois piliers du développement durable. Trois piliers sur lesquels repose l’agriculture biologique qui, au-delà de sa contribution majeure à la préservation de l’environnement, avec des normes élevées de bien-être animal, et à la biodiversité, s’inscrit dans une économie durable en développement (un marché de 3 milliards d’euros en 2009 / 1,6 milliard en 2005) et contribue au renforcement des liens sociaux en participant au développement de l’emploi et à la revitalisation des campagnes.

Promoteurs d’une agriculture durable, les producteurs bio, dont les activités sont régies par un strict cahier des charges, préservent et entretiennent la fertilité des sols, assurant ainsi la durabilité du système alimentaire. Les transformateurs vont dans le même sens.

Fondée sur le respect de l’Homme et de la Nature, l’agriculture biologique se distingue par un mode de production particulier. Elle s’appuie sur le recyclage des matières organiques, la rotation des cultures et la lutte biologique. Les élevages sont de type extensif. Ils s’appuient sur le respect du bien-être animal et, en cas de besoin, font en priorité appel aux médecines douces.

Les professionnels de la Bio produisent :

• sans utilisation de produits chimiques de synthèse : pesticides, engrais, désherbants, colorants, conservateurs…
• sans utilisation d’Organismes Génétiquement Modifiés.

De la ferme à la PME : parcours d’un producteur de lait bio

A Maulévrier, dans le Maine-et-Loire (49), Bernard Gaborit a débuté son parcours dans la Bio en 1979, avec 13 vaches jersiaises. Son cheptel en compte désormais une centaine et il dirige, avec sa femme Geneviève, une entreprise dédiée à la transformation du lait bio employant 35 personnes. La marque  » Bernard Gaborit  » regroupe aujourd’hui une soixantaine de produits laitiers frais bio et des fromages bio à base de lait de vache vendus dans toute la France en magasins spécialisés et chez les fromagers.

Comment passe-t-on d’un petit élevage de vaches bio à une PME ?

 » L’activité a grandi avec la demande bio, tout simplement. Aujourd’hui, le succès de la Bio donne raison à tous ceux qui ont toujours pensé que l’agriculture biologique était l’agriculture de l’avenir ! Dès le départ, nous avons transformé le lait de nos vaches jersiaises, une race mondialement reconnue pour la qualité de son lait, dans une petite fromagerie, à côté de la salle de traite. On a commencé par fabriquer du beurre cru puis, poussés par la demande des consommateurs, nous avons élargi notre gamme en proposant des yaourts, fromages blancs, desserts lactés, beurre doux, etc. Le nombre de produits proposés a augmenté, le troupeau aussi. En 1987, on a créé un entreprise de transformation pour répondre à la croissance de la demande et de la production. »

Quelles ont été les conséquences de la création de cette entreprise de transformation bio dans l’économie de votre région ?

 » La bonne santé de notre activité a convaincu d’autres professionnels de se lancer dans le lait bio et de devenir nos partenaires. Aujourd’hui, l’entreprise transforme le lait de 7 éleveurs de jersiaises bio des environs et, depuis 2004, elle fabrique également des produits à partir de lait de chèvre bio issu de 4 élevages de la région. Bien sûr, l’entreprise a également une influence directe sur les recrutements puisque notre équipe est constituée de 35 personnes soit 32 équivalent temps plein, dont deux enfants associés, Marie, fromagère, et Pierre-Yves, agriculteur. Notre activité offre donc de nouvelles perspectives aux jeunes de la région et, aujourd’hui, nous avons la chance de travailler avec une équipe de jeunes, compétents et très motivés par l’agriculture bio ! « 

Votre activité de transformation de lait bio continue-telle de croître aujourd’hui ?

 » Oui ! Nous traitons chaque année environ 10% de lait supplémentaire. Aujourd’hui, l’entreprise transforme environ 2,5 millions de litres de lait de vaches jersiaises bio et de chèvres bio pour fabriquer les produits commercialisés sous la marque  » Bernard Gaborit « .

H de M

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Info+

Fin 2009, le nombre de producteurs bio était en hausse de 23,4% par rapport à 2008, portant le nombre total à 16 446 fin 2009, contre 13 298 en 2008, dans un contexte marqué par une baisse généralisée du nombre d'exploitations agricoles en France. Cette progression va de pair avec la hausse du nombre de préparateurs de produits bio : 726 se sont nouvellement engagés en Bio en 2009 portant le nombre total à 6 352.

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