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La "fish pédicure" est-elle dangereuse ?

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Par Bioaddict

Depuis quelque temps, les magazines féminins multiplient les articles incitant à tester cette pédicure d'un genre nouveau. Cette technique naturelle consiste à faire tremper ses pieds dans un bassin rempli de poissons, qui viennent les débarrasser des peaux mortes.

L’utilisation du poisson Garra Rufa, connu aussi comme le  » poisson médecin  » s’inspire d’une pratique traditionnelle turque : les malades atteints de psoriasis et d’eczéma se baignent plusieurs heures d’affilée dans de grands bassins pour se faire « nettoyer » la peau par ces poissons ventouses dépourvus de dents.

Si aucun cas de grave maladie ne permet d’affirmer que la « fish pédicure » tant à la mode en Asie, aux Etats-Unis et en Europe est dangereuse, le Centre de Prévention et de Contrôle des maladies (CDC) américain a publié cette semaine un rapport qui soulève plusieurs interrogations sur l’hygiène de cette technique de pédicure. Celle-ci pourrait entre autres provoquer des infections sur les blessures mal cicatrisées et la transmission de microbes d’un client à un autre. Le CCD rappelle que cette pratique est interdite dans 14 États américains, dont la Floride, qui interdit la présence de tout animal dans un institut de beauté ou de soins pour des questions d’hygiène.

L’équivalent britannique de la SPA française, la RSCPA (Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals), avait soulevé la question du bien-être animal indiquant que certains poissons périssent au contact des produits chimiques contenus dans le vernis à ongles et dans un espace confiné où l’eau est insuffisament renouvelée. Des remarques d’autant plus pertinentes que la réglementation des  » fish spa  » reste encore floue dans de nombreux pays.

Développement de bactéries

Pour le CDC le problème provient en autres de la qualité de l’eau et de l’hygiène. Le rapport explique ainsi que « les poissons ne peuvent être désinfectés entre deux clients » et « en raison du coût des poissons, les salons utilisent souvent les mêmes poissons pour différents clients, augmentant le risque d’infection. »

De plus, l’organisme sanitaire affirme que le poisson pourrait être lui-même vecteur de bactéries telles que les Aeromonas, qui se développent en eau douce, entre autres chez les sangsues, les anguilles et les grenouilles, et qui sont transmissibles à l’Homme. En Avril 2011, des Streptococcus agalactiae, un groupe de bactéries qui peut conduire à des cas de septicémie, méningite ou pneumonie, ont été détectés sur des Garra rufa importés d’Indonésie dans des salons et spas britanniques.

En revanche, aucun cas n’a été signalé en France. Mais en attendant que les agences sanitaires françaises nous donnent des informations sur l’état de cette pratique, peut-être vaut-il mieux s’en tenir à l’usage d’une bonne crème hydratante bio.

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