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La France défend la création d’un Fonds mondial de reboisement et d’adaptation au changement climatique

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La France va défendre l'idée d'un Fonds mondial de reboisement et d'adaptation au changement climatique (FRAC) alimenté par des financements innovants, proposée par le député UMP Jacques Le Guen dans un rapport remis mardi à Nicolas Sarkozy, a indiqué l'Élysée.

Quelque 13 millions d’hectares de forêt (l’équivalent de la superficie de la Grèce !), disparaissent chaque année dans le monde !

« Le temps des tergiversations est passé, place à l’action pour sauver la forêt, qui fait partie du patrimoine que nous nous devons léguer à nos enfants », a ainsi déclaré le député UMP Jacques Le Guen dans son rapport remis hier à Nicolas Sarkozy, sur la protection des forêts tropicales et de leur biodiversité contre la dégradation et la déforestation.

Passer d’une politique d’exploitation intensive à une politique de préservation

A quelques semaines du sommet sur le réchauffement climatique prévu du 29 novembre au 10 décembre 2010 à Cancun, qui doit examiner la mise en place d’un mécanisme dit REDD+ (réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts) destiné à offrir des compensations financières aux pays qui s’abstiennent de tailler dans leurs forêts tropicales (Amazonie, bassin du Congo, Indonésie), le député du Finistère Jacques Le Guen plaide ainsi pour une politique internationale de reforestation menée avec la participation et au bénéfice des populations locales.

Il propose ainsi dans son rapport l’idée d’un fonds mondial de reboisement et d’adaptation au changement climatique qui serait alimenté par des  » financements innovants « .

Jacques Le Guen suggère notamment de le financer par de « nouvelles taxes mondiales » qui pourraient viser tous les pays connaissant une déforestation nette, les carburants fossiles, l’ électricité, les huiles végétales, les flux financiers ou informatiques.

En effet, selon lui, cette politique de préservation de la biodiversité forestière ne peut aboutir « que si le secteur forestier est intégré dans le cadre plus vaste des négociations sur le climat« .

Le député propose notamment de transformer le « département forêt » de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) en un Observatoire mondial de la forêt chargé à la fois de la certification de la gestion forestière et du contrôle du taux de boisement à l’aide d’un système international de télédétection par satellites.

Nicolas Sarkozy lui a assuré que « la France endosserait ses propositions en matière de gouvernance et qu’elle porterait le débat sur la question centrale de la certification forestière dans la perspective du Sommet de Cancun en décembre » sur la lutte contre le changement climatique.

Le président a également souhaité que soit mise à l’étude la possibilité de  » flécher vers des programmes de valorisation forestière « , une partie des recettes de la taxe sur les transactions financières qu’il a proposée à ses partenaires du G20.

Le Ministère de l’Ecologie a lancé une grande campagne pour inviter les Français à prendre part au débat sur le changement climatique jusqu’au 15 octobre prochain alors n’hésitez pas à répondre au questionnaire en ligne !

Emilie Villeneuve

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Info+

"La déforestation serait responsable, d'après les spécialistes, de 20 % des émissions mondiales des gaz à effet de serre d'origines anthropiques, d'autres citent des chiffres de 23 % ou plus récemment de 15 ou 12 % ; quoiqu'il en soit, ce phénomène est très important et tout doit être fait pour limiter ou arrêter la déforestation. Il est nécessaire de s'appuyer sur les études du GIEC, et ce malgré les "climato-sceptiques".

Le secteur forestier qui avait été quasi exclu à Kyoto, ne pourra l'être des réflexions post Kyoto. Il est certes indispensable d'introduire le concept de " biodiversité " dans le souci de préserver les forêts tropicales, mais il ne faut pas prendre le risque de casser cette dynamique " climat " de financement mondial. Ce qui n'exclut pas d'inclure au mieux les intentions de la " Convention sur la diversité biologique " (ratifiée par 189 pays).

Il y a une forte convergence pour protéger les forêts du monde par suite des risques pour la planète du changement climatique. Le monde est prêt à financer pour le climat, la
biodiversité si importante n'est pas encore aujourd'hui suffisamment porteuse dans l'opinion publique. Bien souvent elle n'est encore comprise qu'au travers de la protection
des grands mammifères, éléphants, grands fauves, orang-outang ou gorilles des forêts...

Il faut donc attacher le wagon de la biodiversité à la locomotive carbone", note Jacques Le Guen dans son rapport.

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