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Le ministère de l’écologie révèle son plan national d’adaptation au changement climatique

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Pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique, la France devient aujourd'hui le premier pays de l'Union européenne à se doter d'un plan national d'adaptation. Au programe : 230 mesures concernant la gestion des forêts, de l'eau, de la santé et de l'aménagement du territoire.

Pour la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet,  » la météo actuelle est révélatrice des dérèglements climatiques (…). Le changement climatique est en cours. Il est possible d’anticiper les tendances avec ce plan d’adaptation. Et plus nous nous y prenons tôt, moins cela sera coûteux. »

Le plan quinquennal qui sera révisé tous les cinq ans est le premier du genre adopté par un pays de l’Union européenne. Il comporte une série de 230 mesures et recommandations ainsi que 80 actions détaillées concernant la gestion de l’eau et des forêts, l’agriculture, l’urbanisme et les infrastructures de transport, la prévention des catastrophes naturelles (inondations, …) mais aussi les catastrophes sanitaires telles que les maladies à vecteur, transmises par les insectes. La grande majorité des actions seront engagées en 2011 et 2012, et peu d’entre-elles relèvent du domaine législatif.

La ministre a ainsi précisé en fin de conférence qu’ « il ne s’agit pas de créer de nouveaux outils, mais d’intégrer ces recommandations dans les politiques publiques existantes ». 70 millions d’Euros seront directement alloués à ces nouvelles mesures. Le ministère a néanmoins précisé que d’autres moyens et d’autres plans concernant le réchauffement climatique sont également à l’oeuvre, tels que le plan d’action digues et submersion et le plan sécheresse.

Le plan s’appuie sur les scénarii établis par Météo France et l’Institut Pierre-Simon Laplace qui tablent sur une hausse des températures allant de 2 à 3,5 degrés d’ici la fin du XXIe siècle.

« En France, le réchauffement ne sera pas homogène. (…) Dans certaines région, nous passerons de 20 jours à 80 jours de canicule par an », a affirmé Jean Jouzel le Vice-Président du GIEC. Ce rallongement des périodes de sécheresse estivale sera également accompagné d’une hausse des précipitations dans les zones déjà touchées par les inondations. En clair, une aggravation des « extrèmes » climatiques déjà à l’oeuvre.

Les quatre axes d’actions considérés comme prioritaires

Concernant les économies d’eau, la ministre a annoncé une réduction de la consommation de 20% d’ici 2020 grâce à des actions pour récupérer l’eau de pluie et une meilleure réutilisation des eaux usées traitées. Le plan national évoque également l’amélioration des performances des tours réfrigérantes des centrales nucléaires ou encore une meilleure détection des fuites sur les réseaux d’approvisionnement en eau potable.

Côté santé, les hausses de température vont favoriser le développement de maladies émergentes. Aussi, la création d’un groupe de veille santé-climat devant alerter les pouvoirs publics sur les situations critiques est prévue.

Les ouvrages urbains devraient être adaptés à la hausse des températures et à la hausse du niveau de la mer. La ministre a également évoqué l’importance de revoir les infrastructures de transports pour éviter leur dégradation, avec la mise en place, entre autres, d’une méthodologie d’évaluation de la vulnérabilité des réseaux.

Enfin, les forêts françaises feront l’objet d’une attention particulière. Il est prévu de diversifier les essences plantées afin d’éviter la disparition de certaines espèces non habituées aux fortes températures. Anticiper les risques d’incendies en identifiant les zones les plus sensibles est également une des priorités du ministère.

Si ce plan montre la détermination du gouvernement français à faire face au réchauffement climatique, reste à savoir comment il sera appliqué par les collectivités territoriales…

Alicia Muñoz

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