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Le mystère de la disparition des abeilles expliqué sur Arte

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Par Bioaddict

Le réalisateur Mark Daniels a enquêté sur un désastre écologique mondial qui pourrait mettre en péril l'humanité toute entière. Sur Arte, ce soir dès 20h35.

Un mystère décrypté aux quatre coins de la planète

La préservation de notre écosystème végétal dépend des 20 000 espèces d’abeilles qui existent à travers la planète (1 000 espèces en France).

 » 35 % de la production mondiale de nourriture résulte directement de la production de cultures dépendant des pollinisateurs « , précise Bernard Vaissière chercheur à l’INRA (Avignon).

Si ces insectes pollinisateurs disparaissent, 80 % des espèces végétales de notre planète risquent de disparaître, ainsi que 84 % des espèces cultivées.

Lire « Mort des abeilles, une catastrophe écologique est déclenchée« 

Or, depuis plusieurs années, des millions d’abeilles disparaissent mystérieusement. Pourquoi ? Serons-nous capables de faire face à cette catastrophe annoncée ?

Réponse avec le documentaire de Mark Daniels qui a tourné 18 mois pour lever le voile sur ce problème aux enjeux complexes. Sa caméra a fait  » le tour d’une planète apicole expressive et diverse, qui doute et s’interroge « .

Le film

 » Des ruches désertées. À l’extérieur, pas de cadavres. À l’intérieur une reine en bonne santé, des larves viables et une poignée de jeunes ouvrières affaiblies. Mais nulle trace des ouvrières. C’est le syndrome d’effondrement des colonies, un mal foudroyant qui décime les colonies d’abeilles par centaines de milliers depuis 2006. Cette situation d’urgence menace de précipiter un peu plus le déclin inexorable des abeilles. Elles constituent un rouage irremplaçable de notre agriculture. Sans abeille, pas de pollinisation des fleurs, et sans pollinisation, pas de fruits ni de légumes.

Contrainte de trouver une solution, l’humanité est confrontée à un problème aux ramifications multiples et entrecroisées, que le film de Mark Daniels décortique point par point. Il plante ainsi sa caméra dans les gigantesques champs d’amandiers de Californie, dont le poids dans l’économie locale entraîne les agriculteurs dans une perpétuelle fuite en avant. En manque d’abeilles en 2005, ils en importent en masse d’Australie; un an plus tard, le syndrome d’effondrement des colonies apparaît. Saturant leurs plantations de pesticides, obligeant des milliards d’abeilles à des transhumances éreintantes, remplaçant fréquemment leurs reines, ils jouent aux apprentis-sorciers de la biologie.

Aujourd’hui, les études scientifiques ont prouvé que nous devons faire face à une multiplicité de facteurs. Mais récemment, de nouvelles recherches ont révélé que les interactions entre ces différents facteurs amplifient fortement leurs effets. Impossible, par exemple, d’incriminer les seuls pesticides comme dans les années 1990. En revanche, combinés à un virus, ou à un champignon, les effets de ces produits pourraient être multipliés. Est-ce là la réponse à l’énigme ? « 


Le mystère de la disparition des abeilles

Mardi 18 mai à 20h35
Un documentaire de Mark Daniels
Une coproduction : ARTE France, Telfrance, Galafilm (2010 – 90 mn)
Rediffusion jeudi 20 mai à 14H45 et mercredi 9 juin à 01H20

Le DVD sort le 20 mai prochain. Vous pouvez l’acheter sur arteboutique.com

Lire « Sauver les abeilles et la biodiversité en semant des fleurs le long des routes« 

Quelles sont les causes de la mort des abeilles ?

Voici quelques notions d’Arte pour mieux comprendre le Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles qui décrit le fait que des abeilles domestiques, à n’importe quelle époque (hors hiver où la ruche est en quasi-sommeil) ne rentrent pas dans leur ruche et « disparaissent » massivement (aucun cadavre dans la ruche ou à proximité). Les pertes sont brutales : une colonie entière peut disparaître en une seule nuit. Curieusement, la reine abandonnée semble en bonne santé et,, souvent continue à pondre, alors qu’il n’y a plus assez d’ouvrières pour s’occuper du couvain. Les quelques abeilles restées à la ruche (de jeunes adultes) semblent manquer d’appétit et la production de miel chute fortement.

Plusieurs causes possibles :

Les produits chimiques

170 produits chimiques différents ont été découverts dans les ruches de colonies malades et de colonies saines.

Certains échantillons de pollen dans les alvéoles en contiennent jusqu’à 35 types! Bien qu’aucun produit chimique à lui seul ne semble être la cause du syndrome, les pesticides affaibliraient les abeilles. Ainsi, de nouveaux pesticides appelés néonicotinoïdes sont suspectés d’avoir un effet imprévu sur leur capacité à s’orienter et à mémoriser leur chemin. Sans cette mémoire, l’abeille ne peut pas rentrer à la ruche, et la colonie dans son ensemble risque de s’effondrer.

La France est le 1er utilisateur européen de pesticides, avec 70 000 à 120 000 tonnes utilisées chaque année. Au niveau mondial, elle se place au 3ème rang après les USA et le Japon !

Le Varroa

Le Varroa, et particulièrement le Varroa destructor, est un acarien présent chez l’abeille domestique. Il les affaiblit et propage des infections virales. Véhiculé sur tous les continents (sauf l’Australie) par des transferts d’abeilles reproductrices ou de ruches, il reste une des causes initiales ou partielles possibles.

Des parasites

Des champignons tels que le Nosema Ceranae et Nosema apis infectent les abeilles en envahissant leur tube digestif et provoquant une dysenterie. Mais l’infection est trop faible pour être mortelle à elle seule.

Le virus israélien de la paralysie aiguë

Avec ce virus, l’abeille est prise de tremblement, puis de paralysie. En général, elle meurt à l’entrée de la ruche. Les symptômes sont donc différents de celui du CCD, mais le virus est présent dans la plupart des colonies malades.

L’agriculture intensive

Des apiculteurs spécialisés dans la pollinisation à échelle industrielle font voyager leurs abeilles sur des dizaines de milliers de kilomètres pour polliniser d’immenses zones de monocultures (amandiers de Californie par exemple). Ces déplacements incessants provoquent stress, désorientation, infections et détruisent les notions d’espace et de saisons. Cette agriculture intensive réduisant la variété et le nombre des fleurs, les abeilles souffrent également de déséquilibre alimentaire. En 2005, cette  » économie mondiale de la pollinisation  » a été évalué à plus de 153 milliards d’euros.

Vous souhaitez faire un geste pour les abeilles ? Parrainez une ruche!

Lire « Parrainer une ruche pour sauver les abeilles ! « 

Emilie Villeneuve

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