Comme Paris, la ville de Genève connait régulièrement des pics de pollution de l’air, liés notamment à l’émission de particules fines par les véhicules diesel et aussi et à la pollution générée par les appareils de chauffage fonctionnant avec les énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole, bois). Pour lutter contre cette pollution, la Ville a mis en place plusieurs actions dans le cadre de son Programme stratégique de développement durable 2011-2014, coordonné par le Service Agenda 21 – Ville durable, récemment sauvé malgré de fortes pressions politiques pour sa suppression. Selon Chiara Barberis, Chef de service, la Ville a un rôle majeur à jouer pour combattre la pollution, tant au niveau de son parc de véhicules, que de la mobilité douce, de ses infrastructures et de ses bâtiments.
Assainir le parc de véhicules de la Ville
Le potentiel d’amélioration en matière d’émissions polluantes des 550 véhicules de la Ville de Genève est considérable. Il a donc été décidé de rationaliser et d’assainir ce parc afin d’éliminer les engins les plus polluants. Pour y parvenir, la Ville utilise un outil informatique d’aide à la gestion environnementale, qui permet d’évaluer les impacts de chaque véhicule sur la santé humaine et l’environnement tout au long de son cycle de vie. Cette évaluation repose sur 6 indicateurs : les émissions de monoxyde de carbone (CO); les émissions de particules (PM10); les oxydes d’azote (NOx); un indicateur agrégé nommé DALY’s, qui qualifie l’impact sur la santé humaine ; les émissions de CO2 (indicateur de changement climatique); et l’énergie grise non renouvelable. La Ville de Genève vise ainsi à long terme l’objectif de « zéro émission » pour toute sa flotte. Lors de l’achat, les performances environnementales du véhicule pèse fortement dans le choix. En outre les chauffeurs et chauffeuses sont formé-e-s à l’éco-conduite responsable.
Encourager l’écomobilité
Pour diminuer la pollution due aux véhicules motorisés, la Ville encourage les déplacements éco-mobiles en améliorant les conditions de déplacements des piétons et des cyclistes. Cela se traduit par l’amélioration de la qualité des cheminements et par la sécurisation des traversées. Pour les cyclistes, elle développe et consolide le réseau cyclable.
D’autre part, l’utilisation des transports publics est encouragée, notamment par le financement des lignes supplémentaires de quartier ainsi que la desserte nocturne durant le week-end.
Sur le plan de l’aménagement, la Ville poursuit la mise en place de zones 30 km/h, de zones de rencontre ou encore de zones piétonnes, qui permettent de diminuer les émissions de particules et contribuent à faire baisser la pollution sonore. Elle gère aussi le stationnement public d’une manière plus rationnelle en optimisant les places de parc entre les différents usages (résidentiels, professionnels ou loisirs). Avec la mise en place de zones macaron et un meilleur contrôle du stationnement, la Ville concilie au mieux les demandes en fonction de l’offre. Toutes ces mesures sont inscrites dans le plan directeur communal qui vise à augmenter la part modale de la mobilité douce.
Réduire la consommation d’énergie des bâtiments
Enfin, dans le cadre de sa politique énergétique et climatique visant à réduire le réchauffement climatique, la Ville de Genève s’est fixé pour objectif d’atteindre zéro émission de CO2, de réduire de moitié sa consommation d’énergie et d’utiliser 100% d’énergies renouvelables pour ses bâtiments en 2050. D’ores et déjà la Ville de Genève s’est engagée à dépasser les objectifs de l’Union européenne pour 2020, à savoir la diminution de 20% de la consommation d’énergie, la réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire et la couverture de 20% des besoins par des énergies renouvelables. La mise en oeuvre de ces objectifs s’appuie sur un partenariat innovant de 27 collectivités publiques suisses et françaises, regroupées dans le projet transfrontalier » RÊVE d’Avenir « . Par ailleurs la Ville de Genève a obtenu en 2010 le label European Energy Award ® Gold, qui place Genève parmi les villes les plus actives dans ce domaine en Europe.
Hervé de Malières