Le cheval, un instrument de développement durable ? Eh oui, le retour de la bonne vieille charrette pour assurer des services municipaux tels que le ramassage d’ordure ou la navette école-domicile, devient un phénomène de mode écolo! Certaines villes, comme Lille ou Bièvres, ont choisi les moutons et les chèvres pour débroussailler certains sites enclavés, trop pentus pour y employer une tondeuse traditionnelle. Certains y verront un retour en arrière emprunt de nostalgie, d’autres vous diront que c’est un moyen d’économiser de l’argent et de moins polluer !
En tout, plus de 70 villes et villages français sont à l’origine de projets qui réintroduisent les animaux en ville !
Dans une partie de la ville d’Hazebrouck (59), le SMICTOM des Flandres et Veolia Propreté expérimentent depuis le début de l’année un nouveau mode de collecte des déchets ménagers : le cheval de trait remplace le camion et le bruit du moteur fait place au martellement des sabots. Quelques mois plus tard, après vérification de la compatibilité avec l’environnement urbain, de la performance technique et du matériel, les élus ont décidé de valider l’expérience et d’étendre la collecte hippomobile à l’ensemble de la ville dès le mois de septembre.
« Les villes qui ont choisi [la collecte hippomobile] ont observé une progression du tonnage des emballages collectés comprise entre 15 et 17% », explique-t-on chez Sita France, qui a développé un partenariat exclusif avec les Haras nationaux, mettant à disposition des collectivités un ramassage des ordures en « hippomobile ». La filiale de Veolia insinue ainsi qu’au-delà du gain environnemental lié à l’emploi du cheval, ce genre d’initiative sensibilise davantage la population au tri sélectif.
Développer le lien social
Selon les différentes enquêtes de satisfaction menées localement, les habitants seraient plus que ravis du retour du cheval qui donne une image sympathique à leur commune, tout en réduisant les nuisances sonores. De plus, ces hippomobiles permettent de créer des emplois et d’améliorer l’environnement de travail des éboueurs.
Dans certains cas, l’emploi d’hippomobiles ou d’animaux débroussailleurs permet même de protéger les espèces menacées par le déclin d’anciennes pratiques agricoles. C’est le cas des races de chevaux de trait et de certaines races d’ânes et de moutons.
Si les initiatives fleurissent un peu partout en France, espérons que ce concept s’incrive dans la durée pour que la nature s’invite toujours un peu plus dans l’espace urbain.
Alicia Muñoz