Ceux qui pensent, comme Nicolas Sarkozy notre Président de la République, que l’énergie nucléaire est incontournable si nous ne voulons pas « retourner au moyen âge et nous éclairer à la bougie », vont pouvoir consulter utilement le rapport que vient d’adopter le GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du Climat) organisme fondé en 1988 à l’initiative de l’ONU.
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Ce rapport, qui analyse 164 scénarii énergétiques possibles, prévoit en effet une forte montée en puissance des énergies renouvelables. Et il précise que « La plupart des scénarii analysés estiment qu’à l’horizon 2050, la contribution des énergies renouvelables à une offre énergétique sobre en carbone sera supérieure à celle de l’énergie nucléaire ou des combustibles fossiles ».
Cette progression des énergies renouvelables permettrait d’éviter de 220 à 560 gigatonnes d’équivalent CO2 entre 2010 et 2050, et de contenir la concentration de gaz à effet de serre à 450 ppm (parties par millions), ce qui permettrait de limiter l’élévation de la température à la surface du globe à 2°C.
En 2010, les énergies renouvelables ne représentaient pas plus de 13% de l’approvisionnement total mondial, contre 85% pour les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), qui émettent une grande partie du gaz à effet de serre à l’origine du changement climatique, et 2% pour le nucléaire.
Mais comment parvenir à ce résultat ? Et quel en sera le coût ?
Selon le rapport, « ce n’est pas tant la disponibilité des ressources que les politiques publiques mises en place qui permettront ou non de développer les énergies renouvelables dans les décennies à venir ».
Ainsi l’hypothèse la plus basse dans les scénarii étudiés prévoit que seulement 15% des besoins en 2050 pourraient être couverts par les énergies renouvelables en l’absence de volonté politique.
Mais le choix français annoncé par Nicolas Sarkozy est de continuer à développer prioritairement l’énergie nucléaire.
Quant aux coûts de développement des énergies renouvelables, quel que soit le scénario, ils resteront « inférieurs à 1% du PIB mondial jusqu’à 2050 », a affirmé M. Pachauri Président du GIEC. Et pour lui « c’est un chiffre extrêmement significatif, qui montre que le coût de développement et d’utilisation des énergies renouvelables est à portée de main. »
De son côté, suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima, le Premier Ministre du Japon a déclaré qu’il allait désormais promouvoir les énergies renouvelables comme le solaire, l’éolien, et le carburant produit à partir de la biomasse pour réduire la part du nucléaire qui représente environ 30% de la production d’électricité du Japon.
La France restera-t-elle le seul pays à s’accrocher au nucléaire ?
Hervé de Malières
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