Une volonté de changement et des comportements qui évoluent
D’après les résultats de l’enquête Ethicity , menée en février et mars 2010 auprès d’un panel de 4 373 français, ces derniers croient toujours à une consommation plus responsable malgré un certain pessimisme lié à un contexte de crise économique.
20% des français sont ainsi toujours mobilisés en matière de consom’action, un chiffre stable depuis 2004.
En 2010, plus de 70% des Français considèrent le développement durable comme une nécessité.
60% d’entre eux déclarent ainsi avoir changé leur comportement en faveur du développement durable en 2009.
Ils sont encore 47% à déclarer avoir opté pour une consommation plus éthique en 2009, en remplaçant certains produits par des produits durables ou en privilégiant tout simplement ces derniers.
Même s’ils représentent encore une minorité, de plus en plus de français se déclarent prêts à développer de nouveaux modes d’échanges, comme louer, acheter et utiliser certains biens à plusieurs. Par exemple, 36 % (soit une augmentation de 4 points par rapport à 2009) disent être en mesure d’acheter et d’utiliser à plusieurs des outils de bricolages et de jardinage.
Des preuves, du concret et de la proximité !
Les Français affichent leur méfiance envers le discours développement durable :
– 54% d’entre eux déclarent être méfiants sur le discours des marques et des entreprises en matière de développement durable,
– 53% des Français pensent qu’il y a trop de messages publicitaires sur la consommation durable,
– 43% d’entre eux vont jusqu’à ne plus supporter les messages des marques sur l’environnement, un constat particulièrement marqué chez les seniors,
– 65% estiment qu’il y a trop de labels pour les produits durables ; cette profusion d’information tend à créer de la confusion,
– 62% disent ne pas pouvoir juger de la meilleure qualité des produits durables.
Les Français veulent une information plus claire
Des preuves de qualité : toujours considérés comme » plus chers » par 83 % des Français, les produits de la consommation responsable ne sont pas estimés de meilleure qualité pour autant : seuls 27 % considèrent que ces produits sont de meilleure qualité que les produits classiques. 45 % déclarent qu’ils achèteraient davantage de produits durables s’ils avaient des preuves concrètes que ces produits sont de meilleure qualité.
De la transparence sur l’engagement social et environnemental des entreprises qui fabriquent ces produits pour 51% de nos concitoyens ; ¾ des personnes interrogées pensent que les entreprises ne leur donnent pas assez d’information sur les conditions de fabrication de leurs produits.
De la traçabilité : 53% déclarent vouloir des informations sur l’origine des matières premières sur les étiquettes des produits qu’ils achètent, 45% sur le lieu de fabrication et 48% sur leurs impacts en matière de biodiversité qui semble les toucher davantage que les enjeux de réchauffement climatique. En effet, 52 % estiment que nos modes de vie et de consommation peuvent porter atteinte à la biodiversité et 30% déclarent être prêts à renoncer à certaines habitudes de consommation pour des raisons de préservation de la biodiversité.
Du local : Pour 26 % des Français, un produit permettant de consommer de manière responsable doit être » fabriqué localement afin de favoriser le développement de l’emploi au niveau local « . Le local est identifié comme garant d’une éthique sous son aspect social (maintien des emplois en France) et d’une plus grande proximité avec les acteurs.
Pour Ethicity, le cabinet de conseil en développement et marketing durable, les Français, spectiques face à la communication du « tout durable », expriment un besoin d’informations concrètes, montrent du pragmatisme et évoluent dans leurs comportements.
Ils sont dans une attente d’exemplarité et exigent de plus en plus des acteurs, des preuves de qualité des produits. L’étude montre un recentrage toujours plus fort vers l’individu : santé, coût, environnement local.
« Une consommation plus réfléchie se dessine mais qui doit aussi répondre à une envie de liberté et de plaisir et d’une plus grande solidarité », conclut Ethicity.
Emilie Villeneuve