Les produits de la mer de saison à privilégier pour préserver la biodiversité
» 2 226 000 tonnes de produits de la mer sont consommés en France chaque année. Si chaque Français choisit une fois dans l’année un produit parmi les espèces pérennes, cela aura un impact positif sur 18 000 tonnes de poissons (60 millions x 300 g) « , indique Nausicaa.
Les scientifiques étudient chaque année l’état des stocks, c’est-à-dire la quantité de poissons adultes que l’on peut pêcher en préservant un nombre suffisant de poissons qui vont se reproduire.
Voici donc une liste de poissons, de coquillages et de crustacés à privilégier pour votre assiette :
• Les poissons d’origine Atlantique Nord-Est :
– Le lieu noir (35 cm)
En consommant davantage de lieux noirs, nous consommerons moins d’espèces dont les stocks sont déjà surexploités comme la morue. Attention, il faut acheter des lieus noirs dont la taille est d’au moins 35 cm (calibre minimum de consommation), car ces animaux ont eu le temps de se reproduire au moins une fois. Selon leur taille, les femelles portent de 200 000 à 4 millions d’oeufs mais bien peu d’entre eux donneront des adultes.
– Le tacaud (25 cm)
Comme le lieu noir, consommer davantage de cette espèce de la Manche permettrait de laisser les stocks de morue se régénérer. Il faut acheter des tacauds dont le poids est d’au moins 125 grammes (calibre minimum de consommation) pour que ces animaux puissent se reproduire au moins une fois.
• Dans les ports de Cherbourg à Dunkerque :
– La coquille Saint Jacques (11 cm)
Consommez davantage de coquilles Saint-Jacques, dont la taille doit être d’au moins 11 cm, et vous donnerez une chance aux stocks de poissons surexploités de se régénérer.
De plus, la coquille St Jacques offre un rendement écologique assez exceptionnel puisqu’il faut deux à trois grammes de plancton végétal pour que la coquille Saint-Jacques grossisse de 1 gramme. En comparaison, pour grandir de 1 gramme, un thon aura consommé 20 grammes de proies qui auront consommé 1 000 grammes de phytoplancton !
– Le hareng (calibre minimum de consommation : 20 cm)
– L’encornet (200g)
– Le merlan (27 cm)
– Le bar (36 cm)
Vous pouvez aussi consommer dans ces ports et pour la saison le rouget barbet (18 cm) et la petite roussette (60 cm).
Attention, il faut bien respecter le calibre minimum de consommation pour que ces animaux aient le temps de se reproduire au moins une fois!
• Espèces d’élevage d’origine France, Espagne ou Pays-Bas :
– Les huîtres
Le développement parallèle de fermes d’huîtres d’élevage est essentiel à une bonne gestion de la ressource et permet de répondre à une demande croissante de la consommation.
D’autant plus que les huitres sont excellentes à la santé ! Elles regorgent de vitamines, de fer, de cuivre et surtout d’iode, éléments indispensables à l’organisme.
Selon l’Ofimer, l’office national interprofessionnel des produits de la mer et de l’aquaculture, douze huîtres couvrent environ 80 % de nos besoins en vitamine D et ne font seulement que 70 kcalories.
– Les moules
L’essentiel de la production de moules en France provient de l’élevage. Ainsi, le développement parallèle de fermes d’élevage est elle aussi indispensable à une bonne gestion de la ressource pour que nous puissions en consommer durablement.
N’hésitez pas à imprimer le marque page Nausicaa (en image ci-contre). Dans votre poche, il vous sera utile lors de vos courses pour vous souvenir des produits de la mer à privilégier.
Les crustacés d’élevage d’origine Madagascar
L’aquaculture joue un rôle important dans le domaine socio-économique de Madagascar. L’élevage de crevettes est très développé et génère beaucoup d’emplois locaux. Il permet de répondre aux besoins alimentaires et de préserver le stock de crevettes sauvages en mer, dont la production a tendance à stagner ou à décliner.
La protection de l’environnement est une grande préoccupation : les mangroves sont préservées voire replantées, la qualité des eaux rejetées est contrôlée.
Privilégier donc la crevette » Label rouge » ou la crevette » Label bio « .
Dans les espèces sauvages d’origine Outre-Mer, achetez la crevette sauvage de Madagascar.
OSO, première ferme malgache de crevettes au monde à obtenir le label AB
Début 2006, OSO (Overseas Seafood Operations) devient le pionnier mondial de la production de gambas de Madagascar issues de l’agriculture biologique, certifiée conforme à la réglementation n° 2092/91 de l’Union européenne et au label AB français.
Au-delà du label AB, dans le cadre de sa démarche E.T.I (Ethical Trading Initiative), OSO garantit que tout son cycle de production contribue à l’intégration sociale des populations malgaches. La ferme bio participe également aux équilibres environnementaux du parc national des Tsingy de l’Ankarana, au pied duquel elle a été implantée.
Les bassins de crevettes respectent des critères d’une aquaculture propre :
– les crevettes sont nourries avec des aliments d’origine marine et végétale, eux même certifiés AB et garantis » sans OGM » et » sans organisme d’origine terrestre « .
Il existe un hic cependant : ces matières premières sont importées d’Europe et sont partiellement constituées de produits de la pêche puisant sur les ressources marines (source : Madagascar-tribune.com)
– les bassins sont construits sur de grandes étendues d’argiles vierges, alimentées par les eaux de l’Océan Indien exempts de résidus,
– la densité d’élevage est la plus basse possible avec 8 gambas par mètre carré contre 100 dans les élevages intensifs.
L’écloserie, d’une capacité de 120 millions de post-larves par an, la ferme de 425 ha, l’usine de conditionnement, d’une capacité de 15 tonnes par jour, et les unités de cuisson en Europe sont soumises aux standards officiels de l’agriculture bio.
L’Office national de l’environnement, Qualité France et Bureau Veritas veillent aux contrôles de ces étapes.
La Gambas Bio de Madagascar a été élue « Saveur de l’année 2008″ pour la quatrième année consécutive par les consommateurs français dans la catégorie » crustacés « .
Emilie Villeneuve