Des cas hypercalcémies néonatales et des hypothyroïdies congénitales pouvant être liés aux compléments alimentaires riches en vitamine D et en iode ont été signalés à l’Agence de Sécurité sanitaire (ANSES). l’Agence met donc en garde contre la multiplication des sources de vitamines et minéraux, en l’absence de besoins établis.
L’hypercalcémie peut entrainer chez le nourrisson une anorexie, un reflux digestif, des nausées, des vomissements, une léthargie, des convulsions, une irritabilité généralisée, et une HTA, une constipation, des douleurs abdominales, une déshydratation, une intolérance alimentaire et un retard de croissance. Dans certains cas d’hypercalcémie très élevées le pronostic vital peut même être engagé.
Quant à l’iode, si elle est indispensable au bon développement neurologique et comportemental du nouveau-né, un apport excessif, oral ou transdermique, pendant la grossesse augmente le risque d’hypothyroïdie, d’hyperthyroïdie ou de goitre chez le nouveau-né.
Au-delà des cas de la vitamine D et de l’iode, qui ont spécifiquement fait l’objet de déclarations dans le cadre du programme de nutrivigilance, l’ANSES met donc en garde contre la multiplication des sources de vitamines et minéraux en l’absence de besoins établis afin d’éviter de dépasser les limites de sécurité, et elle émet des recommandations dans son avis publié ce mercredi 7 juin 2017.
Ainsi, elle conseille aux femmes enceintes de ne pas consommer de compléments alimentaires sans l’avis d’un professionnel de santé et leur recommande de signaler à leur médecin, pharmacien ou sage-femme, la prise de tout produit (médicament ou complément alimentaire), qu’il soit délivré sur prescription ou pris en automédication.
Elle demande aussi aux professionnels de santé de protéger les femmes enceintes contre l’exposition simultanée à de multiples sources d’iode provenant de médicaments ou de compléments alimentaires, et de ne pas cumuler les sources de vitamines et minéraux sans suivi biologique régulier.