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Déchets nucléaires: la sûreté du site de stockage de Bure contestée par des experts

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Par Bioaddict

Alors que le projet CIGEO d’enfouissement à Bure (Meuse) des déchets radioactifs de haute activité (HA) et de moyenne activité à vie longue (MAVL) arrive dans sa phase finale, les experts de l’IRSN (Institut de Recherche sur la Sûreté Nucléaire) viennent de relever de graves lacunes concernant les options de sûreté retenues par l’ANDRA.

Ces lacunes concernent l’architecture du projet, les moyens de surveillance des risques pendant l’exploitation du site, la gestion des situations susceptibles d’entrainer une contamination des infrastructures et surtout les conséquences d’un incendie dans un alvéole de stockage de colis d’enrobés bitumineux.

L’IRSN estime que « ce dernier point est le plus sensible dans la mesure où le concept retenu par l’Andra, à ce stade, pour le stockage de ces déchets ne présente pas les garanties de sûreté suffisantes. Le nombre de colis d’enrobés bitumineux concernés est d’un peu plus de 40 000 (soit environ 18 % du nombre total des colis destinés à être stockés dans l’installation Cigéo) et présentent un risque d’emballement thermique si leur température augmente, notamment lors d’un incendie ».

L’IRSN a donc demandé à l’ANDRA, en relation avec les propriétaires des déchets (CEA, AREVA), « d’étudier la possibilité d’un prétraitement destiné à neutraliser la réactivité thermique des enrobés ou, à défaut de revoir significativement les concepts afin d’éliminer la possibilité qu’un incendie puisse se propager dans l’alvéole de stockage ».

Si les modifications qui seront apportées au projet rassurent les experts de l’IRSN, l’ANDRA pourra alors déposer sa demande d’autorisation de création de l’installation nucléaire (DAC) , laquelle est prévue vers la fin de l’année 2018.

Mais ces mesures pour améliorer la sûreté du site seront-elles suffisantes en sachant que les déchets radioactifs, fournis par EDF et le CEA (Centre d’Etudes Atomique) auront pour certains une durée de vie de plusieurs centaines de milliers d’années? La réponse est évidemment non. Il est absolument impossible de savoir comment vont résister sur une aussi longue durée les colis de stockage et l’infrastructure.

Un beau cadeau empoisonné que nous allons laisser aux générations futures…