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Evaluation des risques des mélanges de produits chimiques pour la santé: tout reste à faire

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Par Bioaddict

Une conférence internationale sur les effets de l’exposition aux mélanges de substances chimiques et l’évaluation des risques, organisée par L’Agence de sécurité sanitaire française (Anses) et les instituts allemand (BfR1) et danois (DTU2), vient de montrer que ce sujet est devenu une préoccupation majeure pour de nombreux pays dans le monde et représente un véritable défi scientifique à relever.
Les quelque 400 scientifiques présents à la Conférence ont certes reconnu que d’importants progrès en matière de recherche sur les expositions aux mélanges de substances chimiques et leurs effets avaient été obtenus grâce au développement de nouvelles méthodes, modèles, bases de données ou biomarqueurs pour identifier et évaluer les dangers pour la santé des mélanges de substances chimiques. Mais ils sont à leurs yeux très insuffisants alors que les professionnels et les consommateurs sont de plus en plus exposés à un grand nombre de substances, seules ou en mélanges, à travers alimentation, l’eau, l’air et les produits de consommation. Les chercheurs préconisent ainsi d’élargir les études à d’autres familles de produits chimiques que les pesticides; de faire évoluer les méthodologies actuelles d’évaluation utilisées dans un cadre réglementaire au niveau européen pour mieux prendre en compte les effets combinés de substances en mélanges; de mettre au point de nouveaux outils pour améliorer les connaissances et évaluer les risques; de créer des groupes de travail interdisciplinaires, d’une importance capitale, pour intégrer et interpréter efficacement les données, en associant toxicologues, biomathématiciens, épidémiologistes, cliniciens, spécialistes de la toxicocinétique ou encore des sciences sociales; de développer les études in vivo en plus des études in vitro, car aucune méthode in vitro n’est à elle seule suffisante pour évaluer les effets des mélanges de substances ; de soutenir des études à grande échelle au niveau européen, combinant le recueil de données de biosurveillance à des données sur les sources et niveaux d’exposition aux divers composés chimiques auxquels la population est exposée, et associant des données sur l’état de santé de la population; de sortir de l’approche d’évaluation des risques  » substance par substance  » jugée insuffisante pour évaluer les effets combinés des substances, en particulier pour les perturbateurs endocriniens; et de prendre en compte les différentes catégories d’effets néfastes sur la santé (fertilité, neurotoxicité, métabolisme, etc.) ainsi que les probabilités de co-expositions dans les critères de regroupement des substances. Un travail considérable qui aurait dû être mené depuis bien longtemps.