Pour la 3ème journée consécutive, la capitale est touchée par un épisode de pollution aux particules fines PM10. La Ville de Paris recommande aux Parisiens de favoriser les transports en commun et le covoiturage, et a annoncé la gratuité du stationnement résidentiel pour la journée du vendredi 23 février.
IDF Mobilités, en charge des transports a également décidé d’appliquer le forfait « antipollution » sur l’ensemble du réseau francilien. Ce forfait au tarif de 3,80€ permet d’emprunter les transports dans toutes les zones en illimité pour une journée.
« L’Île-de-France subit actuellement un épisode de pollution de l’air dû à des niveaux soutenus en particules fines (PM10), comme d’autres régions françaises et européennes » explique Airparif, l’association de surveillance de la qualité de l’air à Paris. « L’épisode actuel est caractérisé par des particules très fines (essentiellement inférieures à 2.5µm). D’après leur composition, elles proviennent principalement du trafic et de l’agriculture et sont davantage présentes à proximité des axes routiers (concentration 5 à 20 % plus élevées). »
« En fonction de l’évolution de la situation dans les jours qui viennent, d’autres mesures complémentaires pourront être prises: gratuité de l’abonnement journée à Vélib’ et gratuité de la première heure d’utilisation d’Autolib’ pour les nouveaux abonnés » précise la Mairie de Paris dans un communiqué.
La santé des Parisiens en danger
Il faut savoir que les particules PM10 sont suffisamment petites pour s’infiltrer en profondeur dans les poumons, traversant même les masques en papier.
Les médecins de l’ASEF (L’Association Santé Environnement France) expliquent : « Le problème c’est que ces particules fines que nous respirons au quotidien sont nocives pour l’organisme. Elles progressent jusqu’au bout des voies respiratoires, atteignent les alvéoles et entraînent des maladies pulmonaires. Elles pénètrent ensuite dans la circulation sanguine et provoquent aussi des problèmes cardiovasculaires en bouchant les petits vaisseaux. Au cours de leur voyage au centre de nos corps, elles peuvent déclencher: bronchites chroniques, asthme, cancers du poumon, accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou encore infarctus du myocarde »
« En moyenne sur une année, on observe que les jours où les concentrations de particules fines sont élevées, les hospitalisations augmentent, de même que les taux d’infarctus ou d’AVC. Ainsi, une hausse de 10 microgrammes par m3 de la dose journalière entraîne en moyenne deux fois plus d’hospitalisations d’enfants et de personnes âgées » explique le Dr Pierre Souvet, Président de l’ASEF.
Les dépassements de particules seraient, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la cause de 400 000 morts prématurées par an en Europe, dont environ 42 000 en France soit 5% des décès chaque année en France.
Comment se protéger ?
En cas de pic de pollution, les symptômes que vous pouvez ressentir sont : fatigue inhabituelle, mal de gorge, maux de tête, toux, essoufflement, palpitations.
– Evitez les activités physiques et sportives à l’extérieur (jogging, vélos, marche active…) afin d’éviter d’ouvrir vos bronches et de trop vous exposer à la pollution.
– Evitez de prendre votre voiture : l’habitacle d’un véhicule est l’endroit où l’on respire le plus de particules, deux fois plus qu’un piéton en moyenne. Si on est contraint de le faire, il vaut mieux éviter d’ouvrir sa fenêtre.
– Lavez vos yeux et votre nez avec du sérum physiologique.
– Evitez les travaux domestiques car la peinture et les solvants vont aggraver les réactions du corps face à la pollution.
– Evitez les sorties à l’extérieur avec vos enfants. Evitez de promener les bébés dans les poussettes et d’emmener vos enfants au parc. Les particules fines s’accumulent en effet au sol.
– Aérez votre habitat plutôt le matin tôt et le soir tard.
– Evitez de fumer pour ne pas cumuler les polluants et aggraver les réactions