Le projet du grand barrage de Sivens a été abandonné par l’Etat qui souhaite désormais construire une retenue d’eau moins ambitieuse. Surnommée le » Sivens light « , la nouvelle retenue pourrait être construite en amont et devrait représenter la moitié de l’ancien projet.
Le barrage initial prévoyait une retenue d’eau d’1,5 millions de mètres cubes, sur une longueur de 1,5 kilomètre et de 230 mètres de large. Il devait s’étendre sur une quarantaine d’hectares et 4 mètres de profondeur. Au total, 13 hectares de zone humide, riche en biodiversité, étaient menacés de destruction…
Ce projet a été qualifié de « surdimensionné » par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, et disproportionné par rapport aux besoins en eau du territoire. « Ce barrage, présenté comme d’intérêt général, est en fait destiné à 70% pour l’irrigation intensive d’une vingtaine de fermes et pour 30% au soutien d’étiage (dilution des pollutions). C’est un projet inadapté, dont le coût environnemental et financier est très élevé, au profit de pratiques agricoles productivistes » expliquait le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet qui trouve que » le nouveau projet (de barrage) est tout aussi aberrant que l’ancien « .
L’arrêté d’abandon du barrage de Sivens prévoyant l’abrogation de la déclaration d’intérêt général du projet a été signé le jeudi 24 décembre 2015, veille de Noël, par le préfet du Tarn et son collègue du Tarn et Garonne. Cet arrêté est susceptible d’un recours devant le tribunal administratif de Toulouse, précise le texte. L’accord transactionnel porte sur une compensation de 3,4 millions d’euros sur l’abandon du projet: 2,1 millions d’euros pour les dépenses en pure perte et 1,3 million d’euros pour réhabiliter la zone humide.
La solution d’un barrage plus petit devrait épargner plusieurs hectares de zones humides. Cepandant, ces zones humides abrite au moins 94 espèces animales protégées et 353 espèces de plantes vasculaires. Et la construction du barrage menace toute cette biodiversité.
Les écologistes demandent « de nouvelles études » pour prouver qu’il est possible d’utiliser les retenues qui existent déjà aux alentours et d’éviter ce projet de barrage coûteux et inutile.