Des études effrayantes et peu de labels fiables à 100 %
L’année dernière, le magazine 60 Millions de consommateur révélait que, sur 66 jouets testés, 30 renferment des substances chimiques potentiellement dangereuses. Entre autres, l’essai mettait en évidence la présence de métaux lourds dans les maquillages pour enfants, de phtalates dans des jouets en plastique, de formol dans des jouets en bois…
Lire : Des produits toxiques dans les jouets des enfants
Tous ces produits figurent sur la liste de produits toxiques mis à l’index par la réglementation européenne ou par des études scientifiques sérieuses. Ils sont dangereux car cancérigènes, perturbateurs endocriniens ou neurotoxiques. La récente polémique sur les tapis-puzzle qui ont dû être retirés du marché en Belgique et en France, s’ajoute à une longue liste de jouets rappelés par les institutions. Selon les autorités belges, les tapis-puzzle contenaient trop de formamide (ici utilisé pour assouplir la mousse caoutchouteuse), un produit chimique cancérigène.
Alors comment choisir en toute connaissance de cause quand il est de plus en plus difficile de contrôler la provenance et la composition des jouets ?
Malheureusement, il n’existe pas encore de label français en matière de jouets bio, et les idées reçues (les jouets en bois sont plus naturels et donc moins dangereux par exemple), augmentent la difficulté d’un choix éclairé.
En réaction à la multiplication des études montrant la nocivité des jouets, le collectif international Women in Europe for a Common Future (WECF), met à disposition un guide. Celui-ci fait le point sur la dangerosité pour chaque catégorie de jouets : poupées, puzzles, jeux électroniques… avec de nombreux conseils et astuces à la clé !
Téléchargez le guide du WECF au format PDF.
En voici quelques uns :
• Eviter les maquillages pour enfants ou les poupées miniatures qui, considérées comme des articles de décoration, échappent aux règlements sur les jouets
• Débarrasser les jouets neufs de leur emballage et laissez-les s’aérer à l’air libre pour évacuer les composés volatils avant de les donner à votre enfant.
• Laver les peluches des enfants avant de les leur donner : souvent imprégnées de retardateurs de flamme, elles peuvent s’avérer toxiques.
• Choisir des jouets en bois brut non vernis, en hêtre ou en érable, ou décorés avec des peintures non toxiques, résistantes à la salive.
• Vérifier la présence de la mention « sans PVC » sur les jouets plastiques ou « sans phtalates » (mention indicative).
Le WECF dénombre 3 labels, tous allemands. Le premier, Öko-Test, note les produits en fonction de leur danger pour l’environnement et la santé. Le label SpielGut est quant à lui décerné par une association composée de praticiens (pédagogues, psychologues, médecins), de techniciens (chimie, électronique) et de parents, qui contrôlent l’absence de substances chimiques. Enfin, le label GS certifie que le produit répond aux conformités de la loi allemande, en termes d’exigences techniques.
A vos marques !
Afin de rester dans une démarche de consomm’acteur engagé pour l’environnement, mieux vaut opter pour des jouets en matières recyclables (voir même issus de matières recyclables, comme le plastique de bouteille), en tissus écologiques (coton bio, chanvre bio…) ou des jouets en bois comportant le label FSC, qui garantit l’éco-production de ce bois.
En attendant un nouveau label d’éco-jouet, le bouche à oreille et le retour d’expérience sur des marques fiables est essentiel.
Voici quelques marques reconnues :
– Jeujouethique rassemble une bonne sélection à la fois éthique et responsable dans la conception et sans toxiques.
– Brindille, spécialiste des produits bio et écolos pour enfant, propose un bon choix de jouets en bois.
– Paperpod conçoit des jouets en carton recyclable, customisable à souhait.
– Des marques comme Plantoys qui favorise l’éco-production des jouets, ou encore Mayaorganic dont les jouets issus du commerce équitable sont produits dans des petites coopératives, ont aussi des démarches globales intéressantes.
Alicia Muñoz