C’est à cause de la pollution particulaire dans les grandes agglomérations urbaines que deux laboratoires dépendant de l’INSU-CNRS (1) ont menés, dans le cadre du projet européen MEGAPOLI, une campagne mobilisant une vingtaine d’équipes françaises et européennes.
Cette pollution a un impact néfaste sur la qualité de l’air et sur la santé humaine, influence le climat à l’échelle globale, et probablement à l’échelle régionale. » Cependant, les sources de particules carbonées (2) restent encore aujourd’hui mal quantifiées et mal comprises. Mieux les connaître est indispensable pour, à terme, réduire ce type de pollution et son impact sanitaire » indique le Cnrs, le Centre national de la recherche scientifique.
Les scientifiques ont donc pour mission de quantifier et de qualifier ces sources qu’elles soient primaires (émissions directes comme les feux domestiques) ou secondaires (formation au cours de l’oxydation et de la condensation de composés organiques initialement volatiles). L’Île-de-France constitue un parfait terrain d’étude du fait de la densité élevée de sa population, de sa charge en polluants relativement importante et de sa situation géographique représentative aux latitudes tempérées.
Les moyens déployés sont variés : observations au sol sur sites fixes ou plate-formes mobiles, observations aéroportées depuis un avion de recherche français ou à partir d’un ballon captif…
Grâce à ces plateformes les chercheurs peuvent étudier la caractérisation physico-chimique très détaillée de la pollution particulaire (concentration, distribution en taille des aérosols, composition chimique, propriétés optiques, propriétés physiques comme la volatilité…) et de ses précurseurs gazeux.
Les données recueillies permetteront d’évaluer et d’améliorer les modèles utilisés pour la prévision et la simulation de la pollution atmosphérique à court terme et à long terme.
» Sur ce dernier aspect, des scénarii du développement démographique et urbanistique pour une dizaine de grandes agglomérations en Europe et en-dehors seront élaborés dans le cadre du projet MEGAPOLI. In fine, ce projet européen devrait permettre de mieux décrire l’impact des mégacités sur la qualité de l’air, la composition chimique de la troposphère et le changement climatique à l’échelle régionale » souligne le Cnrs.
Une seconde campagne de terrain est prévue au cours de l’hiver 2009/2010.
(1) Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques (LISA-IPSL, CNRS / Universités Paris-Est et Paris Diderot) et Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE-IPSL, CNRS / CEA / UVSQ), tous deux faisant partie de l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL).
(2) Ces particules représentent une fraction importante de l’aérosol fin (d’un diamètre dynamique plus petit que 2,5 µm).