Selon l’Union Européenne, les dioxines sont » essentiellement des « sous-produits non intentionnels » de réactions chimiques et de procédures de combustion. Les dioxines sont plus toxiques que les PCB mais les quantités de PCB libérées dans l’environnement sont plus importantes. La consommation d’aliments est la principale voie d’exposition de l’homme à ces substances. Le cancer n’est pas le seul effet des dioxines et il n’est donc pas nécessairement l’effet principal à considérer: les dioxines peuvent aussi entraîner des troubles cognitifs, l’immunosuppression, l’endométriose….
La dioxine est donc un cancérigène connu et un perturbateur du système endocrinien, produit principalement lors des procédés de combustion comme l’incinération des déchets, la combustion des déchets ménagers, la métallurgie et des procédés industriels y compris la fusion, le blanchiment du papier sans chlore et la fabrication des pesticides. Ce polluant, qui possède une action toxique rémanente et un grand pouvoir de bioaccumulation dans la chaîne alimentaire, se trouve partout dans l’environnement et chez les individus.
» Une fois que les dioxines ont pénétré dans l’organisme, elles s’y maintiennent longtemps à cause de leur stabilité chimique et de leur capacité à être absorbée par les tissus adipeux, dans lesquels elles sont stockées. On estime que leur demi-vie, le temps nécessaire pour perdre la moitié de son activité dans l’organisme, va de sept à onze ans. Dans l’environnement, elles tendent à s’accumuler dans la chaîne alimentaire. Plus on monte dans cette chaîne, plus les concentrations en dioxines augmentent « , note l’OMS qui a évalué la dose journalière admissible (DJA) entre 10 à 12 g/jour/kilo de poids.
Selon l’association de défense de l’environnement américaine EWG, l’exposition débuterait dans l’utérus lorsque les dioxines traversent le placenta et lorsque les nouveau-nés commencent à les ingérer des les premiers jours de leur vie dans le lait maternel !
Les recherches de l’EWG ont révélé que la quantité de dioxines qu’un nourrisson ingère quotidiennement est jusqu’à 77 fois plus élevé que le niveau que l’EPA a proposé pour protéger les systèmes endocriniens et immunitaires.
» Le fait que le lait maternel et la formule soient contaminés par la dioxine souligne le besoin urgent pour l’EPA de finir son évaluation. Pour le risque de cancer, la situation est également alarmante: le public en général est exposé jusqu’à 1 200 fois plus de dioxines que les taux considérés sûrs par les organisations de réglementation « , informe EWG dans le contexte de la révision de la valeur maximale quotidienne d’absorption humaine par l’EPA qui doit rendre son rapport le 20 septembre prochain.
» Chaque jour que l’EPA passe sans prendre de mesures sur la dioxine est un jour de plus où des millions d’Américains, y compris les bébés nourris au sein, ingèrent ce contaminant à un niveau que l’agence juge dangereuse », informe une scientifique d’EWG, Olga Naidenko.
Emilie Villeneuve