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Puissante mobilisation citoyenne pour l’interdiction des gaz et huiles de schiste

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Plusieurs milliers d'opposants à l'exploration et l'exploitation des gaz et huiles de schiste ont manifesté ce samedi un peu partout en France. Refusant de se contenter des récentes annonces du gouvernement, ils demandent un renoncement ferme et définitif à ces hydrocarbures.

Pas moins de 4 propositions de lois ont été déposées au mois de mars, dont 3 à l’Assemblée nationale et une au Sénat pour interdire l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels par la technique de fracturation hydraulique. Mais les propositions issues des députés n’ont de chance d’aboutir que si le gouvernement ne s’y oppose pas. Le fait que le gouvernement ait engagé, vendredi 8 avril, pour le texte issu des rangs de l’UMP une procédure d’urgence, permettant un seul examen du texte par l’Assemblée nationale et le Sénat, démontre qu’il s’agit d’un sujet nécessitant une réponse rapide et que le gouvernement vient lui aussi de faire un grand pas.

Lire : Gaz de schiste : la mobilisation a fini par payer

Mettre un peu de transparence dans le gaz

Pour Maryse Arditi, pilote du réseau Energie :  » l’exploration et l’exploitation de ces hydrocarbures ont des conséquences néfastes pour l’environnement et sont porteuses de risques pour la santé. On commençait déjà à entendre la chanson bien connue que, chez nous, tout aurait été propre et sûr, pas comme aux Etats-Unis. Cette chanson qu’on nous assène aussi aujourd’hui de façon indécente par rapport au nucléaire et aux évènements de Fukushima, alors même que cette année voit le 25ème anniversaire de Tchernobyl. « 

Pour Bruno Genty, Président de France Nature Environnement :  » Il est essentiel qu’une telle absence de toute information, de concertation et de considération à l’égard des citoyens comme des élus ne puisse se reproduire. L’exigence d’une enquête publique et d’une étude d’impact avant tout octroi de permis de recherche, exigence prévue dans les mêmes termes dans les 4 propositions de lois, doit aussi être votée. « 

Rester vigilant jusqu’au vote définitif

Les propositions de loi seront examinées le 10 mai à l’Assemblée nationale avant de passer devant le Sénat probablement début juin. Il est donc aujourd’hui nécessaire de rester vigilant jusqu’au vote définitif.

Ainsi, à l’appel du collectif Stop Pétrole de schiste 77, les manifestants parmi lesquels Eva Joly, candidate aux primaires d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), ont appelé à plus de vigilance et au maintien de la mobilisation, sans se contenter des dernières annonces du gouvernement à ce sujet.

Ce puissant mouvement de contestation contre les gaz et huiles de schistes rappelle aujourd’hui combien il est urgent de réviser de fond en comble notre politique énergétique, la priorité devant être donnée aux économies d’énergie, aux énergies renouvelables et à la sortie du nucléaire.

Pour lire la proposition de loi visant à abroger les permis exclusifs de recherches d’hydrocarbures non conventionnels et à interdire leur exploration et leur exploitation sur le territoire national, cliquez ici.

Stella Giani

A lire aussi : Gaz de schiste : le Gouvernement confirme le blocage des explorations

Gaz de schiste : manne énergétique ou calamité écologique ?

Info+

Le gaz de schiste est un gaz non conventionnel dont la technique d'extraction est nouvelle pour les entreprises françaises. Non conventionnel car il ne concerne pas comme d'ordinaire des poches de gaz présents naturellement dans le sous-sol. Dans ce cas, après avoir foré pour atteindre la couche de schiste située entre 2000 et 3000 mètres de profondeur, on explose la roche à l'aide d'eau, de sable et de produits chimiques propulsés à très haute pression. Le gaz prisonnier de la roche est alors libéré puis évacué vers des réservoirs ou pipelines en vue de produire in fine de l'électricité.

Outre la pollution visuelle induite par la multiplication des puits de forage dans le paysage (ces derniers doivent être nécessairement rapprochés), il faut considérer les impacts sur les nappes phréatiques, la faune et la flore ainsi que les émissions des gaz à effet (GES) engendrées par la production. L'eau d'abord : chaque explosion ou " fracturation " de la roche demande 15 à 20 millions de litres chargés de produits chimiques dont on ne maîtrise pas le risque de dissémination dans les nappes phréatiques (sans compter l'armada de camions-citernes nécessaire pour l'acheminer et qui augmentent la pollution de l'air). Quid ensuite de l'eau ayant servi, elle ne peut revenir dans le circuit classique des eaux usées et est stockée dans des grands bassins.

Pour signer la pétition, cliquez sur ce lien : http://www.petitions24.net/gaz_de_schiste__non_merci

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