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Quels traitements naturels utiliser pour un potager bio ?

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Par Bioaddict

Insecticides, fongicides, herbicides et désherbants... les pesticides tuent toute vie dans le sol et infectent les légumes. Petit tour d'horizon des traitements naturels qui évitent les substances chimiques à votre potager.

Quels traitements naturels utiliser pour un potager bio ?

Rien de tel que de manger ses propres légumes , lorsque ceux-ci ne sont pas intoxiqués par les nombreux produits que l’on trouve dans les magasins.

Cultiver son potager bio ,c’est respecter un écosystème pour de bons et savoureux légumes, sans résidus de pesticides que l’on risque de retrouver dans nos assiettes.
Il convient de nourrir la terre sans l’agresser par de multiples molécules de synthèse. Environ 8 % des pesticides sont utilisés par les jardiniers en France. Il est donc important de ne pas laisser de traces nuisibles dans le sol et d’en prendre soin.

Il existe de nombreuses méthodes naturelles pour cela. Voici quelques trucs et astuces pour vous aider à aborder un potager bio.

Des traitements au naturel contre les parasites

Les ravageurs peuvent causer de gros dégâts dans un potager. Utilisez des traitements naturels lorsqu’ils sont nombreux mais laissez les ennemis naturels s’en charger pour vous s’ils sont peu nombreux.

Lutter naturellement contre les principaux parasites des cultures

1.Les limaces et escargots

Ils dévorent les jeunes plants bien que les escargots se nourrissent principalement de déchets végétaux. Si vous travaillez une terre lourde et humide vous avez plus de chance d’en avoir dans votre potager. Ils sont particulièrement gênants au printemps et en automne.

Astuces de grand-mère :

  • Récupérez les coupes de cheveux et semez-les sur le sol à protéger. Les limaces, irritées par les cheveux, en baveront jusqu’à déshydratation.
  • Placez une barrière de coquilles d’oeufs écrasées au pied de vos plantes. Elle empêchera limaces et escargots d’y grimper et de les dévorer..
  • Déposez du marc de café aux pieds de vos arbustes.
  • Retournez 1/2 pamplemousse vidé de sa chair à proximité de la plante à protéger et les indésirables viendront s’y grouper.
  • Déposez des planches de bois ou des pots de fleurs retournés pour récupérer les limaces qui iront s’y abriter pour passer la journée.
  • Quelques feuilles de rhubarbe posées à même le sol éloignent les mollusques qui n’apprécient pas leur odeur.
  • Dans un sac en plastique, placez du son et humidifiez avec de l’alcool à brûler, puis fermez hermétiquement. Par temps pluvieux, répandez le produit.

Sinon, achetez du sulfate de cuivre neige ou en cristaux ; diluez-en 100 g pour 10 litres d’eau avant de mélanger. Pulvérisez le produit à la tombée de la nuit. Les mollusques touchés meurent mais le produit n’empoisonne pas les prédateurs. Attendez quelques jours avant de consommer les légumes traités.

Le purin d’absinthe s’utilise aussi contre les mollusques : Faites macérer dans 10 litres d’eau de pluie 2 à 2,5 kg de feuilles, tiges et fleurs fraîches hachées (ou 250 à 300 g si elles sont sèches), pendant une dizaine de jours ; filtrez et utilisez sans diluer.

Les pièges à bière sont connus. Enterrez un récipient remplit de bière et d’eau. Attirées, les limaces viendront s’y noyer.

2. Les pucerons

Courgettes, choux, laitues, carottes, betteraves, fèves, melons, soja… Rares sont les légumes qui ne sont pas dévorés par ces petites bêtes.

Astuces de grand-mère :

  • Versez 1 litre d’eau bouillante sur 100 g d’absinthe fraîche hachée, couvrez et laissez macérer jusqu’à refroidissement. Filtrez à travers un chinois et versez dans un vaporisateur. Ajoutez 1 cuillère à café de liquide vaisselle, secouez et vaporisez-en sur vos plantes.
  • Versez ½ litre d’eau bouillante sur 2 gousses d’ail hachées. Filtrez, laissez refroidir et pulvérisez-en vos plantations.
  • Plantez dans le pot de vos plantes, des allumettes, bout rouge dans la terre. Le soufre tuera tous les pucerons.
  • Passez au tamis de la cendre de bois et poudrez-en les plantes.
  • En associant les oeillets d’Inde à vos plantes, vous tenez éloignés les pucerons.
  • Pour éviter que les pucerons coupent radicalement votre plant, entourez la tige maîtresse avec du papier journal jusqu’aux premières feuilles.

Vous pouvez avoir recours à un insecticide végétal comme le pyrèthre ou utilisez des macérations de lavande, d’ortie, de sureau, de rue officinale, de feuilles de noyer ou de savon noir, uniquement lorsque vous repérez les parasites.

Le pyrèthre se trouve dans le commerce, sous forme liquide. Il agit par contact, donc inutile de l’appliquer en prévention. Il paralyse de nombreux parasites : les mouches blanches, l’apion de l’artichaut, les bruches, les cécidomyies, les chenilles, les criocères, les cochenilles, les punaises, les araignées rouges et jaunes, la tordeuse du pois…

La décoction de tanaisie est aussi efficace contre les pucerons : Faites tremper dans 10 litres d’eau de pluie 300 à 400 g de fleurs fraîches (ou 30 à 40 g si elles sont sèches) pendant une journée puis faites bouillir en recouvrant le récipient pendant 15 minutes. Laissez refroidir, filtrez et utilisez sans diluer.

3. Les insectes et larves

  • Mélangez 1 kg de feuilles de rhubarbe dans 8 à 10 litres d’eau de pluie à température ambiante. Laissez macérer quelques jours, filtrez et pulvérisez sur les plants à traiter.
  • Faites pousser du basilic autour des aubergines et des tomates pour un effet repoussoir.
  • Les soucis repoussent les pucerons, les doryphores, les mouches blanches et même les lapins.
  • La bourrache protège les tomates contre le redoutable sphinx de la tomate.
  • Pour tous les choux qui subissent les attaques des piérides du chou, versez 1 litre d’eau bouillante sur 80 g de feuilles de tanaisie fraîches hachées, couvrez et laissez macérer jusqu’à refroidissement du mélange. Passez au travers d’un filtre à café puis versez dans un vaporisateur. Ajoutez ½ cuillère à café de liquide vaisselle, secouez et vaporisez vos plantes.
  • La fécule de pomme de terre n’est pas toxique, mais tue les nuisibles en les étouffant. Mélangez 30 g de fécule de pomme de terre avec 1 litre d’eau chaude, jusqu’à ce qu’elle soit bien diluée. Versez dans un vaporisateur, puis ajoutez 1 cuillère à café de liquide vaisselle. Secouez et vaporisez sur vos plantes.
  • Mélangez 1 tête d’ail et 1 litre d’eau puis laissez mariner pendant 4 heures. Passez la préparation dans un filtre à café en récupérant le liquide dans un vaporisateur, avec lequel vous pulvériserez la préparation sur les plantes infestées un jour sur deux, pendant une quinzaine de jours.

Les alliés des jardiniers

1. Des prédateurs nécessaires

Un potager est une vraie source d’aliments pour les petites bêtes, friandes de parasites des cultures. Insectes, batraciens, oiseaux, petits mammifères… ne les chassez pas. Apprenez à vous en servir comme alliés car ce sont les meilleurs insecticides naturels que vous puissiez trouver.
Les insecticides chimiques tuent ces prédateurs, contrairement à certains parasites qui, au fur et à mesure des traitements, deviennent très résistants. En plus de retrouver ces produits chimiques dans vos assiettes, la chaine alimentaire ne pourra plus se faire.
Il ne faut pas non plus exterminer tous les parasites sinon les prédateurs n’auront plus de quoi manger. Laissez quelques chenilles et pucerons comme festin pour vos alliés.

2. Sauvegarder les habitats naturels des auxiliaires

Sans les abeilles et autres pollinisateurs, il n’y aurait pas de fécondation entre les fleurs et donc pas de fruits ni légumes.
Pour faire venir les insectes pollinisateurs, plantez quelques plantes mellifères comme la glycine, le baguenaudier ou encore la lavande qui vit longtemps. Le thym, le framboisier, la menthe ont toute leur place aussi dans un potager.
La consoude, ce trésor vert des jardins bio, attire abeilles et bourdons.

Les bêtes à bon Dieu, ou autrement dit les coccinelles, adorent les pucerons verts et noirs qui dévorent vos potagers. Elles dévorent également les aleurodes et parfois les cochenilles. Pour les inviter, laissez pousser des orties dans un coin un peu reculé du jardin. Et pour les garder, accrochez des sacs plastiques dans vos arbustes à feuillages persistants au fond desquels vous aurez mis des fibres de bois pour leur faire un bon matelas. On peut aussi acheter des larves de coccinelles sur internet.

Les reinettes se régalent d’insectes et d’araignées. Quand aux crapauds, ils détruisent les vers, limaces et autres mollusques nuisibles aux cultures et aux plantes.
Invitez-les à rester dans votre jardin en leur aménageant un petit abri pour l’hiver (fagots ou pierres) et une petite pièce d’eau peu profonde où ils pourront se reproduire.

Les gros insectes et les petits rongeurs sont des mets appréciés des chouettes. Ne la délogez pas. Au besoin, confectionnez-lui un perchoir assez haut.

Le hérisson nettoie tout sur son passage. Aménagez-lui un tas de pierres ou de fagots pour l’hiver, il s’y installera. Servez-lui du lait et des fruits, il adore ça. S’il est content du service, il vous le rendra bien en éliminant de nombreux animaux parasites.

Les perce-oreilles sont souvent victimes d’un mauvais procès. Pourtant ils mangent pucerons et cochenilles. Placez des boîtes de conserve ou des pots de fleurs renversés et garnis de mousse près de vos plantes, ils y éliront domicile. N’hésitez pas à les relever pour que les perce-oreilles se déportent à distance du potager.

Des traitements au naturel contre les principales maladies des légumes

Les maladies des légumes sont d’origine virale, bactérienne ou cryptogamique (maladie provoquée par un champignon). Mais les conditions climatiques peuvent en être aussi la cause. Ce sont deux champignons, le mildiou et l’oïdium, qui ravagent le plus un potager.

Le mildiou

1. La maladie

Suite à un excès d’humidité, le mildiou peut détruite une récolte. Les feuilles se dessèchent et portent des taches jaunes puis brunes. Les fruits se tachent de jaune puis de brun pour ensuite pourrir. Ils dégagent alors une odeur désagréable et forte.
La pomme de terre et la tomate sont les plantes les plus sensibles au mildiou. Celui-ci assaille aussi les épinards, la laitue, les choux, les aubergines, le cerfeuil, les poivrons, les carottes, la fève, les céleris, les oignons, les pois…

Le premier geste à faire : Supprimer les parties atteintes. Coupez et mettez de côté les parties touchées pour éviter une propagation.
Suite à une maladie cryptogamique, respectez les distances de plantation pour éviter que les légumes ne se contaminent entre eux. En effet, le mildiou se propage d’un plant de légume à un autre par les stomates, dont les petites ouvertures sont situées sur les feuilles et les tiges. Ce sont elles qui assurent les échanges vers l’extérieur.

La tomate ‘Maestria’, les pommes de terre ‘Belle de Fontenay’, ‘Charlotte’, ‘Mistral’ et ‘Pompadour’ sont réputées pour ne pas succomber au mildiou.

2. Les traitements  » verts « 

A titre préventif, le soufre et le cuivre, seuls fongicides autorisés en agriculture biologique, peuvent être pulvérisés pour lutter contre ces maladies. Cependant, en parfait écolo, répandez principalement des sels de cuivre pour lutter contre le mildiou en cas d’importants ravages.

Entièrement biodégradable, la bouillie bordelaise est autorisée en jardinage bio. Achetée dans le commerce, il vous suffit de diluer avec de l’eau la dose indiquée sur l’emballage, de mélanger pour ensuite pulvériser au tout début de la maladie. Vous pouvez l’appliquer lorsque le temps est humide puis chaud.
En culture bio, la bouillie bordelaise ne doit contenir que du sulfate de cuivre neutralisé à la chaux éteinte.

Le conseil de grand-mère : Pulvérisez une décoction de prêle diluée, 2 fois à 24 h d’intervalle, ou d’un mélange eau/bicarbonate de soude ou d’extraits d’algues.

Préparation d’une décoction de prêle des champs : Faites tremper pendant 24 heures 200 g de feuilles fraîches, ou 40 à 50 g de feuilles sèches en poudre, dans 1 litres d’eau de pluie ou de source. Faites ensuite bouillir environ 20 minutes en couvrant le récipient ; laissez refroidir pendant 24 heures, filtrez et utilisez sans diluer.

L’oïdium

1. La maladie

L’oïdium, appelée aussi  » blanc « , apparait à la fin de la vie végétative lorsque la récolte a déjà commencé. Un sol sec, lorsque les nuits deviennent humides ou quand les feuillages sont délibérément mouillés, contribue à son apparition. Sous un aspect farineux, les feuilles sont tachetées de blanc puis se dessèchent avant de brunir et de tomber.
Les cucurbitacées sont particulièrement touchées : carotte, aubergine, chicorée Witloff, mâche, melon, haricot fraisier, pissenlit… Certains fruits sont parfois infectés comme la pomme et le cognassier.

Le premier geste à faire : Supprimer toutes les parties touchées. En cueillant courgettes et concombres avant qu’ils ne parviennent à maturité, le jardinier retarde le moment où la plante commence à dégénérer.

2. Les traitements  » verts « 

Des pulvérisations d’extrait de prêle, de poudres végétales riches en silice ou de soufre sont efficaces. Quand un tel traitement est envisagé, toutes les cucurbitacées doivent être traitées, atteintes ou non.

Les poudrages foliaires en périodes sensibles sont recommandés : à la rosée, saupoudrez la végétation humide avec un mélange de 50 % de lithothamne et 50 % de fleur de soufre.
Maintenez le sol suffisamment frais à l’aide d’un paillage. Supprimez les feuilles atteintes et brûlez-les.

La rouille

1. La maladie

Elle apparait surtout en été et en automne, et en périodes humide. La maladie existe sous différentes forme et selon le champignon, les feuillages se recouvrent de pustules blanches, orange, brunes, ou grisâtres.
Les champignons attaquent l’ail, l’asperge, l’échalote, le persil, la rhubarbe, le fuchsia, la jacinthe, la rose trémière, le groseillier, la menthe, la pomme de terre, le salsifis, le navet, la fève, le cerfeuil, la chicorée, la betterave.

Le premier geste : Détruire les pieds atteints.

2. Les traitements  » verts « 

Les fertilisations foliaires renforcent la fertilisation des plantes.

Le conseil de grand-mère : Pulvérisez une décoction de prêle diluée à 10 %, 2 fois à 24 h d’intervalle ou une solution d’extraits d’algues ou de la bouillie bordelaise.
Appliquez la rotation des cultures et évitez une humidité excessive.

Les décoctions de prêle se font sur les plantes sujettes à la rouille, la bouillie bordelaise en prévention ou au tout au début de la maladie. Vous pouvez aussi utilisez du purin ou une macération de prêle, disponible dans le commerce.

Préparation de purin de prêle : La prêle des champs se cueille du 15 juin au 15 juillet ; faites-la sécher à l’ombre, réduisez-la en poudre et conservez-la dans des sacs en papier ou en toile, entreposés au frais, au sec et à l’abri de la lumière. Faites macérer pendant 2 ou 3 jours 300 g de feuilles fraîches, ou 40 à 50 g de feuilles sèches en poudre, dans 10 litres d’eau de pluie ou de source ; filtrez et utilisez ensuite sans diluer.

Sélection de livres utiles pour traiter au naturel son potager bio

 » Un petit potager bio  » de Victor Renaud
Editions Rustica
Collection Planète jardin
Février 2009
Prix conseillé : 15 euros

Spécialiste reconnu des légumes anciens et des techniques bio au potager, collectionneur de plantes potagères, Victor Renaud vous invite à apporter des fertilisants naturels, à pratiquer rotation et association des cultures, à intervenir à bon escient pour prévenir et limiter les attaques des parasites et maladies.

 » Ce n’est pas un retour en arrière, mais au contraire un mode de culture moderne, de progrès, basé sur l’application des connaissances scientifiques les plus récentes, respectant la vie du sol, des insectes, des animaux, des plantes pour le plus grand bien du jardinier et de sa famille « , écrit l’auteur.


 » Un coin potager bio : débuter simplement  » de Fanny Dupré

Editions Eugen Ulmer
Mars 2007
Prix conseillé : 19,90 euros

Ce livre vous aidera à cultiver légumes, petits fruits et plantes aromatiques même si vous ne disposez que de quelques mètres carrés et d’aucun  » savoir vert « .

 » Jamais je n’ai envisagé utiliser le moindre produit de traitement chimique. Sans vouloir renoncer à une récolte raisonnable. Un peu par paresse – les après-midi consacrés à manier poudres et pulvérisateur ne m’enchantent pas – beaucoup par conscience écologique, je suis devenue une jardinière biologique « , inscrit l’auteur.

 » Ma grand-mère faisait pareil au jardin  » d’Anne Dufour et de Catherine Dupin
Editions Hachette Pratique
Collection Medium
Février 2009
Prix conseillé : 19,90 euros

Exit les produits chimiques pour faire pousser les légumes, éloigner les maladies ou éradiquer les mauvaises herbes… Ce livre vous fait redécouvrir les idées ingénieuses de nos grands-mères : les déchets se transforment en engrais, le marc de café repousse les fourmis… Les auteurs rappellent les astuces écologiques de nos grands-mères pour profiter de tous les bienfaits d’un jardin 100 % naturel.

 » Ceux qui ont la main verte comme ceux qui manquent de doigté trouveront là mille et un  » trucs  » pour aménager, protéger, entretenir, embellir leur jardin : certaines astuces relevant du bon sens, d’autres qu’il faut voir pour y croire […] Alors poussez la porte du jardin, entrez et servez-vous : toutes les ficelles sont là pour jouir d’un potager élevé au naturel, de fleurs en pleine santé, d’arbres accueillants pour les oiseaux, de potirons gros comme ça et de plantes bienfaisantes « , livrent les deux auteurs.

Tous au jardin!

Emilie Villeneuve

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