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Qui sont les Champions de la Terre 2010 ?

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Par Bioaddict

Ils sont originaires de l'Afghanistan, de la Chine, de Guyane, d'Inde, du Japon et des Maldives. Qui sont ces hommes et femmes reconnus comme étant des piliers de la transition vers une économie verte pour le 21ème siècle ?

L’économie verte à l’honneur de l’édition 2010 des Champions de la Terre

La cérémonie des prix des Champions de la Terre a été créée en 2004, par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) afin de récompenser des individus qui incarnent l’engagement et la vision vers le leadership environnemental grâce à leur action et leur influence. À ce jour, le prix a été décerné à 34 chefs de file environnementaux dont Al Gore, l’ancien vice-président démocrate américain et prix nobel de la paix.

Les différentes catégories de prix de l’édition 2010 sont la vision entrepreneuriale, la politique et le leadership, la science et l’innovation, l’inspiration et l’action. Une catégorie spéciale a été ajoutée cette année ; la biodiversité et la gestion des écosystèmes.

Découvrez les six Champions de la Terre, issus du monde des affaires, de gouvernement, de la science ou encore du secteur du divertissement, récompensés le 22 avril dernier, à Séoul en République de Corée, lors de la Journée de Terre, par Achim Steiner, sous-secrétaire général des Nations Unies et directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

 » Les six lauréats symbolisent quelques-uns des principaux piliers sur lesquels la société peut construire une croissance verte et un développement qui unit six milliards de personnes, au lieu de les diviser « , a-t-il déclaré.

Lire  » Le chef de l’ONU Ban Ki-moon appelle à une révolution verte « 

Catégorie « vision entrepreneuriale » : l’investisseur Vinod Khosla

Le lauréat est l’investisseur en capital-risque indo-américain, entrepreneur dans le secteur de l’énergie verte et co-fondateur de Sun Microsystems, Vinod Khosla, surnommé « Mr. Vert » de la Silicon Valley.

En septembre 2009, l’entreprise d’investissement en capital-risque «  Khosla Ventures « , a annoncé qu’elle avait réuni 1,1 milliard de dollars dans un fonds de financement vert qui serait utilisé pour stimuler le développement des énergies renouvelables et autres technologies propres.

Vinod Khosla a lancé plusieurs start-ups environnementales pour tenter de réduire la dépendance mondiale au pétrole.

Dans sa vie personnelle, Vinod Khosla compense ses propres émissions de carbone grâce à l’initiative TerraPass.com et Carbonfund.org.

En janvier dernier, Bill Gates a annoncé qu’il avait investi dans le fonds Khosla pour les technologies vertes. Interrogé sur Vinod Khosla, le fondateur de Microsoft a déclaré:  » Il soutient des grands entrepreneurs. En faisant partie de ce fond, je reçois une certaine exposition médiatique. L’innovation est appelée à se faire à grande échelle. « 

Catégorie « politique et leadership » : le Président des Maldives, Mohamed Nasheed

Elu président des Maldives en 2008, Mohamed Nasheed a occupé une grande place dans les médias internationaux avant, et pendant, la conférence des Nations Unies sur le changement climatique de Copenhague, en décembre 2009. Au même moment, il a même organisé une réunion de son cabinet ministériel, sous l’eau au niveau du plancher océanique, pour mettre en évidence les menaces graves liées aux changements climatiques auxquelles les Maldives doivent faire face.

Lire « Quand les minsitres des Maldives s’alarment contre le réchauffement climatique… ils plongent !« 

Le président Nasheed s’est engagé, d’ici 2020, à faire des Maldives le premier pays neutre en carbone. En raison de la menace qui pose l’élévation du niveau de la mer, il a lancé une campagne d’achat de territoires, sur lesquels il va construire un nouvel état des Maldives, pour remplacer la position actuelle de son pays quand celui-ci disparaîtra sous la mer.

En outre, cet ancien journaliste emprisonné à plusieurs reprises pour ses articles, fait également campagne pour la protection des récifs coralliens qui ont aidé à sauver son pays du tsunami de 2005, en absorbant le choc de la puissante vague déclenchée par le tremblement de terre de Sumatra.

Il a reçu plusieurs prix en reconnaissance de son travail environnemental : Le Time Magazine l’a nominé comme  » Héros de l’Environnement  » en 2009, et le film The Age of Stupid, sur les effets dévastateurs du changement climatique, lui a remis une récompense lors de la première mondiale, à New York, au cours de la Semaine mondiale du climat, en septembre 2009.

Catégorie  » science et innovation  » : le scientifique japonais de la terre, le Dr. Taro Takahashi

Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur, un doctorat en sciences de la Terre, un poste de professeur au Queens College et à l’Université de Columbia, Taro Takahashi est maintenant chercheur principal à l’Observatoire terrestre Lamont-Doherty de l’université de Columbia, à New York.

Cet homme a consacré cinq années de sa vie à découvrir le fonctionnement des cycles du carbone dans les océans, sur la terre et dans l’atmosphère. Son travail constitue la fondation sur laquelle toutes les recherches sur le cycle du carbone sont maintenant construites.

Il a constaté que la majorité des émissions mondiales de CO2 résidaient dans l’océan. Il a également fait de nombreuses observations importantes sur l’absorption océanique et ses variations en fonction de la température de l’eau ou des saisons.

Taro Takahashi explique que sa recherche principale « vise à comprendre le sort du CO2 industriel libéré dans l’air » et espère que son étude « conduira à une meilleure compréhension et donc à une prévision fiable de la capacité des océans à absorber le CO2 industriel ». L’idée est d’estimer l’ampleur de la capacité des océans à réguler le climat.

Avec le soutien financier de la société Ford, qui l’a récompensé avec le prix Ford en 2004, il a étudié la façon dont le changement climatique pourrait modifier les interactions entre la terre et les océans, ainsi que les solutions pour atténuer ces changements.

Pour Richard Feely, océanographe à la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), organisme qui étudie le phénomène El Niño et le cycle du carbone :  » Il a initié les méthodes que nous utilisons tous. À peu près tous ceux qui ont travaillé avec lui, ont bénéficié de sa sagesse et de ses conseils. « 

Catégorie « inspiration et action » : le Prince Mostapha Zaher et l’actrice Zhou Xun

Le Prince Zaher Mostapha en Afghanistan

Le directeur général de l’Agence nationale afghane de protection de l’environnement (NEPA), le Prince Mostapha Zaher, âgé de 46 ans, a travaillé au cours de ses 5 dernières années pour l’environnement, dans un pays ravagé par 25 ans de guerre. Il essaye de trouver des solutions propres, efficaces et rentables pour les citoyens de l’une des nations les plus pauvres du monde.

En 2004, après la chute du régime taliban, lui et sa famille sont retournés dans leur pays natal, où il a abandonné son poste d’ambassadeur italien pour prendre celui de Directeur général de la nouvelle Agence nationale pour la protection de l’environnement (NEPA). Il s’agissait, pour lui, d’une occasion idéale d’accomplir un rêve : transformer le terrain de chasse royale en une réserve naturelle, ouverte à tous les Afghans.

Depuis qu’il a pris ce poste, il a réécrit les lois environnementales du pays, notamment un acte dans la Constitution déclarant qu’il est de la responsabilité de chaque citoyen afghan de « protéger et préserver l’environnement, et de le léguer à la prochaine génération dans un état le plus intact possible. « 

En 2008, il a assisté à la Conférence internationale sur les énergies renouvelables (WIREC), lors de laquelle il s’est engagé à améliorer la qualité de l’air à Kaboul de 10 à 12 % d’ici l’an 2012. Dans le même temps, l’agence NEPA a annoncé qu’elle allait consacrer au moins 3% de son budget de base à la recherche environnementale et au développement.

En partenariat avec le ministère de l’Énergie et de l’eau et la communauté internationale, la NEPA espère mettre en place des parcs éoliens et solaires de pointe, pour répondre aux préoccupations environnementales en Afghanistan.

L’actrice Zhou Xun

Zhou Xun est l’une des actrices les plus populaires de Chine, passant une grande partie de son temps à promouvoir les « Conseils pour vivre vert » à travers l’initiative « Our Part », une campagne qu’elle mène conjointement avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). L’actrice encourage les gens à réduire leur empreinte carbone grâce à de simples changements dans leur mode de vie.

Zhou Xun fait notamment remarquer que si chaque famille possédant voiture en Chine conduisait seulement 200 km de moins par an, les émissions de dioxyde de carbone annuelles seraient réduites de 460 000 tonnes. Elle indique également que des petits efforts comme celui de débrancher les appareils électriques peuvent avoir un impact énorme en Chine, un pays qui compte plus de 300 millions de téléviseurs et 500 millions de téléphones mobiles.

Elle travaille sur la réduction de sa propre empreinte carbone : elle prend ses propres baguettes, ses propres tasses et ses propres sacs de shopping avec elle, partout où elle va, de même qu’elle tente de convaincre les autres d’employer des produits réutilisables.

Elle plante trois arbres pour chaque voyage en voiture de 200 km qu’elle effectue, et beaucoup plus pour compenser ses vols depuis 2008. Quand c’est possible, elle roule à vélo ou marche pour rejoindre ses destinations.

Zhou Xun a été nommée ambassadeur de bonne volonté du PNUD pour la Chine en 2008, avec une attention particulière portée à la promotion de la durabilité environnementale, et est l’ambassadrice « verte »‘ de l’Expo universelle Shanghai 2010.

Catégorie « biodiversité et gestion des écosystèmes » : le Président de la Guyane, Bharrat Jagdeo

En tant que président d’un pays possédant 40 millions d’hectares de forêt tropicale intactes, Bharrat Jagdeo invite des bailleurs de fonds et des investisseurs à payer pour la protection des forêts grâce à la vente de crédits de carbone, ou grâce à des investissements dans l’éco-tourisme et les découvertes pharmaceutiques. Avec les bénéfices que ces projets devraient générer, le président âgé de 45 ans planifie d’améliorer les infrastructures côtières du pays pour le protéger de la hausse potentielle du niveau des mers.

Ce passionné de sylviculture a proposé que le Programme des Nations Unies pour la réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts (REDD) adopte le modèle de la Guyane en ce qui concerne la gestion forestière. Il a également encouragé le reste du monde à vivre d’une manière durable car « il est économiquement plus prudent de protéger les forêts que de les abattre ».

Lire « La biodiversité de la Guyane touchée de plein fouet par le réchauffement climatique« 

« Le dernier et non le moindre, le président Jagdeo est un ardent défenseur de la conservation et de la gestion durable des ressources naturelles de la planète. Il a défendu, plus que n’importe qui, les nombreux avantages d’une gestion durable des forêts en matière de lutte contre le changement climatique , mais aussi en termes de développement, d’emploi, d’approvisionnement en eau et en terme de conservation de la biodiversité « , a déclaré le 22 avril dernier Achim Steiner, Sous-secrétaire général des Nations unies et Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

Saluons toutes les initiatives de ces homme et femmes qui se battent à travers la planète pour un monde plus vert.

Emilie Villeneuve

Info+

Le prix des Champions de la Terre de cette année a été accompagné pour la première fois d'un prix en espèces de 40 000 dollars, pour chacun des gagnants des différentes catégories. A côté du trophée spécialement commandée et créée par le célèbre artiste chinois, Yuan Xikun, "on retrouve un prix en argent qui sert d'incitation et de ressources pour la croissance et la reconduction des travaux des lauréats et leur impact sur les communautés qu'ils desservent", note le PNUE.

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