Le nucléaire, une solution pour lutter contre le réchauffement climatique
Face à l’épuisement des énergies fossiles et au réchauffement climatique lié à l’activité humaine, l’énergie nucléaire présente un avantage considérable : elle n’émet pas de gaz à effet de serre.
Par ailleurs, et cela n’a pas échappé à Nicolas Sarkozy, elle pourrait rapporter gros à notre pays, l’un des leaders mondiaux de cette technologie. Alors pourquoi ne pas la développer davantage encore, en France, et partout dans le monde? Pourquoi ne pas aider tous les pays à se la procurer ? Elle permettrait de remplacer le pétrole, le charbon et le gaz, de réduire les émissions de CO2 et de continuer à consommer sans frein pour assurer la croissance économique dont le capitalisme a impérativement besoin.
Que du plus !
La France compte un parc important de centrales nucléaires, construites il y a plus de trente ans et toujours en fonctionnement, sans qu’il y ait eu d’accident grave… Elle est ainsi bien placée, avec le groupe AREVA, pour exporter son savoir- faire et faire rentrer beaucoup de devises…
Nicolas Sarkozy a donc demandé que soit organisée une Conférence Internationale sur l’accès au nucléaire civil avec pour objectif de » diffuser le plus largement possible dans le monde les avantages de la technologie nucléaire à des fins pacifiques « . Ce qui fut fait le 9 mars à Paris au siège de l’OCDE.
Ses objectifs sont clairs et pleins de bonnes intentions :
-contribuer à la réduction des inégalités d’accès au développement grâce au nucléaire : » tous les pays ont un droit égal au développement et à la croissance. Tous ont un droit égal à l’énergie qui en est la condition. » a-t-il souligné ;
– pousser les Institutions financières internationales à financer les projets nucléaires civils ;
-faire bénéficier les programmes nucléaires du dispositif de crédits carbone à partir de 2013 ;
-développer la formation des ingénieurs et techniciens français et étrangers en créant un Institut International de l’énergie nucléaire et des centres de recherche offshore en partenariat avec différents pays (Jordanie, Chine pour commencer …).
Les risques liés au choix du nucléaire
Mais le nucléaire n’est pas une solution sans risque. Loin de là.
–Tout d’abord, même si les accidents dans les centrales nucléaires sont rares, ils peuvent survenir. Les accidents de Three miles Island en Pennsylvanie (USA) et de Tchernobyl (Ukraine), dont le nuage radioactif a contaminé toute l’Europe, sont là pour nous le rappeler. Et ces accidents ont des conséquences potentielles considérables en termes de mortalité, de maladies et de pollution de l’environnement. L’uranium ayant une durée de vie très longue les zones polluées par la radioactivité ne peuvent plus être habitées pendant des centaines d’années. Un cadeau empoisonné pour nos descendants.
–Ensuite nous ne savons toujours pas comment traiter les centaines de milliers de tonnes de déchets radioactifs ne pouvant ni être réutilisés, ni retraités, qui s’accumulent dans des entrepôts en surface ou sous terre. Depuis que les centrales nucléaires ont été mises en fonctionnement, il y a plus de 40 ans, malgré tous les progrès scientifiques, aucune solution efficace et définitive n’a été trouvée pour traiter ces déchets. On n’a pas trouvé mieux que d’attendre, pendant des siècles, que la radioactivité baisse avec le temps.
-Par ailleurs les réserves mondiales d’uranium seront- elles suffisantes pour alimenter les centaines de centrales nucléaires et éviter une crise en approvisionnement ?
-Quant à l’interruption de la fourniture d’uranium par les pays fournisseurs, elle ne peut être écartée. Ni même l’inflation démesurée des prix de cette matière première.
–Enfin l’accès à cette technologie ne manquera pas de donner à certains pays des envies d’exploitation militaire de cette énergie.
François Fillon est bien conscient de ce risque de dérapage. Mais il compte sur » le respect des obligations qui vont de pair avec la nécessité de prévenir la prolifération des armes nucléaires à des fins militaires « . Quelles seront ces obligations ? Et de quels moyens dissuasifs disposerons-nous vraiment pour les faire appliquer ? L’exemple de l’Iran qui fait ce qu’il veut malgré les menaces internationales réitérées en permanence est très inquiétant.
Le Gouvernement doit aujourd’hui faire des choix énergétiques difficiles qui vont engager l’ avenir de notre planète pour longtemps. La situation actuelle ne permet pas le droit à l’erreur. En dépit de ses avantages l’énergie nucléaire est une arme à double tranchant.
Le développement durable ne peut pas se faire à n’importe quel prix. Les avantages environnementaux du nucléaire doivent être mis en balance avec les inconvénients qui sont en l’occurrence de taille. Et ce qui est bon pour nos finances n’est pas forcément bon pour l’équilibre du monde.
Hervé de Malières