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Réchauffement climatique : les émissions de CO2 battent tous les records

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Mauvaise nouvelle pour le climat : Les émissions de CO2 ont atteint leur plus haut niveau historique en 2010 selon l'Agence internationale de l'énergie. Un "sérieux revers" pour la lutte contre le réchauffement climatique qui fait craindre une élévation très dangereuse du niveau de la température mondiale.

L’AIE a annoncé ce lundi 30 mai que les émissions de CO2 ont atteint leur plus haut niveau historique en 2010, dépassant de 5% leur précédent record enregistré en 2008.

« Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) du secteur de l’énergie ont été en 2010 les plus élevées dans l’histoire, selon les dernières estimations de l’AIE. Après une chute en 2009 provoquée par la crise financière mondiale, les émissions ont grimpé jusqu’au niveau record de 30,6 gigatonnes, un bond de 5% par rapport à la précédente année record, 2008, quand les niveaux avaient atteint 29,3 gigatonnes », peut-on ainsi lire sur le site de l’agence.

80% des émissions du secteur de l’énergie prévues pour 2020 sont d’ores et déjà acquises!

Alors que l’objectif d’un réchauffement climatique qui ne dépasse pas 2°C a été fixé par les dirigeants du monde lors du Sommet de Cancun en 2010, ces nouvelles données « constituent un revers sérieux pour nos espoirs de limiter la hausse de la température dans le monde à 2°C au maximum », a estimé le chef économiste de l’AIE, Fatih Birol.

Selon les estimations de l’AIE, pour respecter cet objectif, les émissions de CO2 du secteur de l’énergie ne doivent pas dépasser 32 gigatonnes en 2020.

« Cela signifie que, sur les dix prochaines années, les émissions doivent augmenter moins, au total, qu’elles ne l’ont fait entre 2009 et 2010 », prévient l’agence. « Ces dernières estimations sont un nouveau signal d’alarme », estime ainsi Fatih Birol, car le monde s’est déjà approché dangeureusement « du niveau d’émissions qui ne doit pas être atteint avant 2020 ». « Etant donné l’étroitesse des marges de manoeuvre d’ici 2020, à moins que des décisions courageuses et décisives ne soient prises très rapidement, cela deviendra extrêmement difficile de respecter l’objectif de Cancun. »

Fatih Birol évoque des « perspectives lugubres », les projections du rapport supposant même qu’il y a 50% de possibilité que l’augmentation de la température dépasse 4 degrés C° vers 2100.

Nicholas Stern, auteur très connu d’un rapport sur le changement climatique prévoit ainsi le pire : « Une telle chaleur perturberait les vies et les moyens d’existence de centaines de millions de personnes à travers la planète, menant à un large mouvement de migration et au conflit ».

Ces chiffres représentent ainsi un « sévère avertissement » lancé aux plus de 190 pays qui reprennent le 6 juin à Bonn les négociations sur le changement climatique afin de préparer le grand rendez-vous de Durban (Afrique du Sud) en fin d’année, a estimé la responsable climat de l’ONU, Christiana Figueres, dans un communiqué.« Il est clair qu’ils doivent aller plus loin pour mettre le monde sur la voie qui évitera un changement climatique dangereux ».

« Je n’accepterai pas d’entendre que c’est impossible. Les Etats doivent rendre ceci possible », a-t-elle ajouté, alors que les négociations onusiennes sur le climat, censées fournir une réponse coordonnée et ambitieuse au défi du réchauffement de la planète, progressent péniblement.

L’AIE a ainsi tiré la sonnette d’alarme ! Espérons maintenant que les Etats l’entendent et agissent avant qu’il ne soit trop tard…

Pour lire le rapport de l’AIE, cliquez ici : www.iea.org

Christina Vieira

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A propos de l'AIE

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) est un organe autonome qui oeuvre pour la production d'une énergie propre, sûre et accessible pour ses 28 pays membres et pour les pays non-membres.

Fondée pour faire face au choc pétrolier de 1973/1974, l'AIE avait pour mission première d'aider les pays membres à coordonner une réponse collective aux perturbations graves des approvisionnements en pétrole, par la mise en circulation de stocks de pétrole sur le marché.

Bien que cette mission constitue toujours un des aspects clés de son action, l'AIE a évolué et s'est développée. Elle se situe au coeur du débat mondial sur l'énergie et propose des études d'experts, des statistiques, des analyses et des recommandations indépendantes.

Aujourd'hui, l'action de l'AIE se concentre sur 4 domaines :

- la sécurité énergétique : promouvoir la diversité, l'efficacité et la flexibilité dans tous les secteurs énergétiques ;

- le développement économique : assurer un approvisionnement stable en énergie pour les pays membres et promouvoir des zones de libre échange afin de favoriser la croissance économique et d'éliminer la pauvreté énergétique

- la sensibilisation à l'environnement : faire connaître, au niveau international, les options existantes pour juguler le changement climatique

- l'implication au niveau mondial : agir en concertation avec les pays non-membres, en particulier les principaux producteurs et consommateurs d'énergie, dans le but de trouver des solutions aux problèmes énergétiques et environnementaux communs

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