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Réchauffement climatique : les énergies nouvelles vont-elles pouvoir l’arrêter ?

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Un rapport de l'AIE (Agence Internationale de l'Energie), le " World Energy Outlook ", précise le scénario probable de l'évolution de la consommation des différentes sources d'énergie dans les 25 prochaines années. Si les énergies renouvelables vont très nettement progresser, la part des énergies fossiles restera malheureusement encore dominante. Et le réchauffement climatique risque de continuer.

Réchauffement climatique : les énergies nouvelles vont-elles pouvoir l’arrêter ?

Pour atteindre l’objectif fixé par l’accord de Copenhague de limiter à 2°c l’augmentation de la température mondiale, et pour préparer aussi leur indépendance énergétique, les pays du monde entier ont bien compris qu’ils devaient agir sans plus attendre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation de charbon et de pétrole, et accélérer le développement des énergies locales sûres, fiables, non polluantes et écologiquement durables.

Beaucoup de mesures financières et fiscales ont donc déjà été prises et ont permis une augmentation de l’apport énergétique fournit par les sources d’énergies renouvelables.

Mais ces nouvelles sources d’énergie, éolien, solaire, biomasse, hydrolique, agrocarburants… vont-elles pouvoir remplacer le charbon et le pétrole, dans quels délais, et dans quelle proportion, pour répondre à une augmentation prévisionnelle de 36% de la demande d’énergie primaire dans les 25 prochaines années (soit un taux moyen de croissance de 1,2% par an), et quelle va être leur importance respective ?

L’Agence Internationale de l’Energie(AIE), un organe autonome qui a pour mission de promouvoir la sécurité énergétique et de conseiller les pays en matière de politiques énergétiques, vient de publier les résultats d’une étude prospective intégrant la mise en oeuvre des  » nouvelles politiques  » des Etats.

Le pétrole et la charbon resteront dominants

Tout d’abord le pétrole restera la source d’énergie prédominante pendant les 25 prochaines années. Mais sa part, qui était de 33% en 2008, passera à 28% en 2035.

Et c’est le pétrole ‘non conventionnel’ extrait des sables bitumeux qui devrait jouer un rôle de plus en plus important dans l’approvisionnement pétrolier mondial d’ici 2035, car selon les estimations, les ressources en ce type de pétrole sont considérables au Canada et au Vénézuela notamment.

Quant au charbon, la demande augmentera encore jusqu’en 2025, puis commencera à baisser.

La consommation de gaz naturel connaitra pour sa part une très forte augmentation, plus de 44% d’ici 2035, soit 1,4% en moyenne par an, et dépassera largement celle des autres combustibles fossiles en raison de ses caractéristiques écologiques et pratiques plus favorables.

Enfin concernant l’énergie nucléaire, dont beaucoup redoutent le développement, sa part n’augmentera selon l’AIE que de 2% pour passer de 6% en 2008 à seulement 8% en 2035.

Les énergies renouvelables en forte progression

Ce sont donc en toute logique que les énergies renouvelables modernes notamment l’éolien, le solaire, l’hydraulique, la géothermie, la biomasse moderne, et les énergies marines qui se développeront le plus dans les 25 prochaines années, et la part de ces énergies dans la demande totale d’énergie passera de 7% à 14%.

C’est dans la production d’électricité que ces énergies renouvelables joueront un rôle majeur. Anisi, selon l’AIE, la production d’électricité à partir des énergies renouvelables devrait tripler entre 2008 et 2035, et la part de ces énergies dans l’ensemble de la production d’électricité passera de 19% en 2008, à 30% en 2035.
Cette augmentation proviendra essentiellement de l’éolien et de l’hydroélectricité.

Quant à l’électricité photovoltaïque, bien que progressant très rapidement, elle ne représentera qu’environ 2% en 2035.

Concernant les agrocarburants, leur consommation va quadrupler entre 2008 et 2035. Ce qui permettra, par exemple, de couvrir 8% de la consommation de carburants routiers, contre 3% aujourd’hui.

Suffisant pour limiter le réchauffement climatique ?

Ce déplacement de la consommation d’énergies fossiles, très polluantes en termes de Co2 vers des énergies renouvelables plus sûres, plus fiables, et plus durables, devrait donc permettre de limiter l’augmentation de la température mondiale.

Mais les engagements annoncés par les différents pays dans le cadre de l’accord de Copenhague sont considérés par l’AIE comme insuffisants, car la demande en combustibles fossiles va continuer à augmenter fortement d’ici 2035.

Selon l’AIE, l’objectif de limiter l’augmentation de la température de la planète à 2°C ne pourra être atteint que si les engagements de Copenhague sont vigoureusement mis en oeuvre d’ici 2020, et beaucoup plus fermement encore après cette date. Et que si les Etats arrêtent de subventionner les combustibles fossiles. Ce n’est pas gagné.

Hervé de Malières

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