Carnet de Voyage n°1 : en route pour l’Inde !
C’est dans la Joie et bonne humeur que nous avons quitté Paris pour l’Inde le vendredi 28 septembre 2012 en compagnie de Edouard, Luc, Emmanuel, Pascal , agriculteurs bio de la CORAB (une coopérative située en Charente-Maritime) accompagnés pour certains par leur compagne. Un réalisateur nous a également rejoint dans l’aventure afin d’y tourner un documentaire sur notre périple.
Pour tous les agriculteurs de la CORAB, il s’agit d’un premier voyage en Inde. Pour certains comme Luc, ce voyage est aussi le premier qu’il fait à l’étranger.
Après un vol sans encombres de 7h35 pour arriver jusqu’à New Delhi, nous avons rejoint notre hôtel vers 23h (+3h30 de décalage horaire / France) où nous y avons dîner. Les agriculteurs de la CORAB ont ainsi pu s’accoutumer aux saveurs épicées des mets indiens avant de se coucher.
Les premières impressions…
La plupart ne réalisent pas encore qu’ils sont véritablement en Inde, ce n’est qu’au réveil à la vue de toute cette effervescence dans les rues de New Delhi qu’ils prennent conscience qu’ils ont bel et bien quitté leurs fermes de Charente-Maritime !
Le temps de prendre notre petit-déjeuner, nous devons déjà nous mettre en route vers l’aéroport pour prendre notre avion pour la région du Darjeeling afin d’y rencontrer des producteurs de thé. Pour aller à notre bus, nous devons traverser une petite ruelle. Malgré la courte distance, l’oeil est captivé par tant d’animations. En effet, il est frappant de voir autant de personnes se déplacer de manière si harmonieuse dans une ruelle bruyante chargée d’odeurs indéfinissables. C’est une véritable explosion des sens pour nos chers agriculteurs de Charente-Maritime. Un étonnement et un émerveillement qui se lit dans leurs regards…
En route pour Darjeeling !
Nous sommes dans notre avion en direction de Bagdogra, une ville située au pied de l’Himalaya dans la région du Bengale Occidental.
Arrivé à Bagdogra, nous déjeunons et partons avec plusieurs jeeps pour 5h de routes afin d’atteindre la ville de Darjeeling.
Les routes sont sinueuses et les agriculteurs sont impressionnés par la conduite des indiens, une conduite au son des klaxons et des faufilements… Les paysages défilent, nous traversons les routes en évitant les vaches, les singes et autres chiens errants. Nous traversons des petits villages éblouissants de vie et de couleurs ainsi que des champs de thé d’un vert profond et captivant. Les plantations de thé se multiplient au fur et à mesure que nous montons en altitude.
La brume s’installe peu à peu et renforce le côté isolé de cette région. Nous arrivons finalement à destination à la nuit tombée. Nous accédons à l’hôtel après avoir franchi une pente extrêmement raide que nos jeeps ont eu bien du mal à monter…
Après avoir dîner, nous faisons une petite balade dans la ville de Darjeeling puis nous rentrons nous reposer à l’hôtel afin d’être en forme le lendemain pour rencontrer les producteurs de thé bio de MINERALSPRING !
Carnet de Voyage n°2 : en route pour MINERAL SPRING !
Dimanche 30 septembre, il est temps pour nos agriculteurs bio de Charente-Maritime d’aller à la rencontre des producteurs de thé bio de la coopérative MINERALSPRING. Ils sont dans l’impatience de pouvoir découvrir et échanger avec les producteurs.
Après un petit déjeuner assez copieux, nous prenons les jeep en direction de la coopérative en compagnie de Sailesh qui nous a rejoint et que nous avions accueilli en France la semaine dernière. Sailesh travaille pour l’ONG indienne DLR PRERNA en charge d’accompagner la coopérative dans son développement. Il nous fait l’honneur de participer avec nous dans quelques jours à la Grande Marche Non-Violente d’Ekta Parishad …
Nous traversons la ville de Darjeeling, une ville avec une élévation d’environ 2050 mètres d’altitude sur les contreforts de l’Himalaya reconnue pour être la ville principale d’une des plus grandes régions de thé dans le monde. Cette région s’est fortement développée pendant l’époque coloniale anglaise. Les anglais en ont fait une terre de prédilection pour la culture du thé.
En traversant la ville, nous admirons ce beau contraste qui s’offre à nous, des routes avec de nombreux véhicules et piétons mais qui nous donne droit à des vues magnifiques sur des montagnes luxuriantes de végétation entourées de brume.
Nous quittons la ville pour rouler sur des routes qui sont de plus en plus étroites et qui nous font descendre légèrement en altitude. Nous croisons sur notre chemin de nombreux visages curieux et souriants ainsi que des femmes qui portent sur leur dos d’énormes paniers accrochés à leur tête remplies de feuilles de thé. En nous rapprochant de la coopérative, nous découvrons une région vraiment reculée où la population locale n’est pas habituée à voir des étrangers. Une population qui est à grande majorité d’origine népalaise et qui s’est installée dans ces montagnes il y a environ 150 ans. En effet, à cette époque la région était peuplé uniquement de quelques indigènes indiens (Adivasi), la population népalaise y migra en apportant leurs traditions et religion comme le bouddhisme tibétain.
Pendant l’époque coloniale, les anglais installèrent de grandes plantations de thé, beaucoup de ces népalais se mirent à y travailler.
Un accueil chaleureux !
Nos jeeps s’arrêtent et à notre surprise générale nous sommes accueillis par Puran, un producteur de thé que nous avions également accueilli en France avec Sailesh. Puran est accompagné de Duraj qui est en charge d’auditer les différentes fermes de la coopérative et de la gestion administrative.
Puran nous invite dans sa petite maison et nous sert le chaï, un délicieux thé aux épices que nous délectons tous avec plaisir. Il nous présente ses 2 enfants, sa femme ainsi que sa belle-mère.
Nous en apprenons un peu plus sur la culture indienne où il n’est pas rare que les grands-parents habitent avec les parents et les enfants. Nous apprenons que le mariage en Inde est traditionnellement arrangé et qu’il est difficile de déroger à cette règle… Le mariage est aussi important que la construction d’une maison. Les parents économisent depuis le plus jeune âge de leurs enfants en vue du mariage. La dot de mariage que reçoivent les mariés peut servir à payer les études de leurs enfants. Le système des castes incitent fortement les parents des castes supérieures dans le choix de l’époux/épouse afin de perpétuer au mieux les richesses et la renommée de la famille.
Après nous avoir servi le thé, Puran nous fait visiter sa maison ainsi que les alentours. Il nous accompagne ensuite au bureau de la coopérative afin que nous puissions participer à une réunion générale avec d’autres producteurs et en savoir plus sur MINERAL SPRING.
Un historique passionnant…
Puran et Duraj nous emmène faire une balade le long de la rivière MINERAL SPRING dont la coopérative porte le nom. Nous arrivons au bureau de la coopérative après une bonne demi-heure de marche.
Comme nous sommes assez nombreux, la réunion a lieu à l’extérieur. Nous commençons par une présentation de MINERAL SPRING dont l’historique est vraiment passionnant…
Depuis le départ des anglais en 1947, suite à l’indépendance acquise en Inde, les plantations de thé du Darjeeling ont été de plus en plus abandonnées dû à leur mauvais état et à l’incapacité de pouvoir en retirer des financements pour payer les salaires. En 1965, la plantation de thé dans laquelle travaillaient les parents de Puran a dû fermer. Les temps ont été très difficiles dans cette région car il n’y avait plus de travail et il était devenu difficile de pouvoir manger à sa faim. A cause de la malnutrition, beaucoup de femmes enceintes ont donné naissance à des enfants handicapés (enfants malentendants, malvoyants à la naissance, déformations physiques…). La population ne recevait aucune aide du gouvernement. Cette situation a duré 10 ans jusqu’à ce que des fermiers locaux se décident à replanter afin de pouvoir s’approvisionner en nourriture. Ils ne plantèrent pas uniquement du thé mais aussi des arbres fruités, des légumes ainsi que des épices.
En 1977, le gouvernement distribue de manière équitable les terres aux habitants de cette région. Mais la productivité n’était pas bonne du fait des autres cultures comme celle de la pomme de terre et des petits pois.
A la fin des années 80, la région manque terriblement d’infrastructures routières et électriques. L’ONG DLR PRERNA intervient auprès de 3 villages pour remédier à cette situation. En 1998, la coopérative MINERAL SPRING est créée grâce au travail d’accompagnement de l’ONG.
Aujourd’hui ce sont 11 villages qui appartiennent à la coopérative, ce qui rassemble pas moins de 573 familles qui vivent principalement de la culture du thé. La surface moyenne cultivée est de 2 à 3 hectares et nous sommes dans un système agricole basé sur la polyculture (thé, oranges, gingembre, curcuma, goyaves, ananas, tapioca etc…).
Fort de toute cette expérience, des étudiants étrangers visitent la coopérative de MINERAL SPRING afin de faire leurs thèse de Doctorat en Anthropologie ou Biologie. Cela facilite les échanges avec l’extérieur et met en confiance les producteurs qui sont fiers de leurs terres.
De nos jours MINERAL SPRING est la seule coopérative de tout le Darjeeling à être certifiée à la fois agriculture biologique et commerce équitable.
La Rencontre…
Lors de la réunion, malgré le fait que l’on soit une quarantaine, chacun est amené à se présenter devant tout le monde. Les producteurs indiens commencent à se présenter en nous décrivant leur rôle respectif dans la coopérative. En plus de leur activité de producteurs, certains appartiennent à des comités : comité en charge de la prime du commerce équitable, comité en charge du bien être des femmes, comité en charge du contrôle qualité, comité en charge de promouvoir la culture et l’éducation etc…
Nous rencontrons au passage les sept producteurs indiens de MINERAL SPRING qui viendront participer avec nous à la Grande Marche d’Ekta Parishad, certains de ces producteurs participent à la réunion et nous faisons leur connaissance. Le groupe s’agrandit et nous sommes maintenant 28 à participer à la Marche !
C’est ensuite à notre tour de nous présenter, nous en profitons au passage pour les remercier de leur chaleureux accueil. Après quelques échanges sur les pratiques agricoles en Charente-Maritime et dans le Darjeeling, les agriculteurs français sont étonnés de voir autant de rapprochements dans la manière d’être et dans cette vision partagée d’une agriculture familiale de polyculture qui respecte la biodiversité.
Ils échangent ensuite sur d’autres sujets comme la condition des femmes au sein de la coopérative. Un sujet qui est revenu à plusieurs reprises.
Nous avions 4 femmes productrices lors de la réunion qui ont accepté de répondre aux questions qui étaient majoritairement posées par les femmes de notre groupe.
La plus âgée nous livre son expérience personnelle où elle nous explique en quoi sa condition s’est grandement améliorée depuis qu’elle a rejoint la coopérative. A la base, les femmes étaient considérées comme n’étant utile qu’à réaliser les tâches ménagères. C’est grâce au soutien d’ONG et d’intellectuels népalais que les femmes ont pu commencé à rejoindre et travailler dans la coopérative. Elles finissent par gagner le respect de leurs proches et de la communauté de leur village. Certaines gagnent en responsabilités et en influence en prenant place au conseil ou en rejoignant des comités.
Un autre sujet longuement abordé était celui de l’éducation des enfants. Les parents travaillent dur afin de pouvoir financer les études de leur enfants afin que leur condition s’améliore dans l’avenir. L’éducation dans les villages reste cependant difficile car les enfants doivent parcourir plusieurs kilomètres à pied pour se rendre à l’école et qu’avec la fatigue, certains peuvent avoir tendance à somnoler. La plupart des parents n’ayant pas fait d’études, ils sont dans l’incapacité de pouvoir aider leurs enfants dans leurs devoirs.
A la question des producteurs indiens de savoir si leurs enfants peuvent ou non choisir leur avenir professionnel, les agriculteurs français répondent qu’ils sont vraiment libres de leur choix. Cela étonne les producteurs indiens qui pour la plupart souhaiteraient bien que leurs enfants continuent de travailler et d’entretenir l’exploitation familiale. En Inde, traditionnellement, l’avenir professionnel des enfants est bien souvent décidé par les parents.
Les agriculteurs français répondent qu’ils aimeraient également que leurs enfants puissent reprendre l’exploitation mais que la liberté dans le choix de mener leur vie est d’autant plus important. En effet, beaucoup d’agriculteurs de la CORAB n’ont pas commencé à vivre d’agriculture comme Luc qui travaillait dans l’enseignement et Pascal dans l’informatique…
Riche de ses échanges, les agriculteurs français sont touchés par les similitudes qu’ils peuvent trouver entre l’organisation de la CORAB et celle de MINERAL SPRING (polyculture, préservation de la biodiversité, vision de l’agriculture, année de création de la coopérative etc…) et par le témoignage de ces producteurs.
Maintenant il nous faut rejoindre les villages où vivent les familles de producteurs et aller à leur rencontre…
Carnet de Voyage n°3 : à la rencontre des producteurs !
Après la réunion de présentation de MINERAL SPRING, nous partons en direction du village de Yangkhoo pour y rencontrer des familles de producteurs.
Nous sommes accompagnés de Duraj, en charge des audits terrain et de Puran, producteur de thé. Nous faisons une randonnée de près de deux heures où nous montons en altitude, les paysages sont somptueux, la nature foisonne tout autour de nous… Tout au long du chemin, Duraj et Puran nous font découvrir des plantes médicinales ainsi que des arbres fruitiers (oranges, goyaves etc…) et épices (curcumin, piments ronds, citronnelle etc…). Nous découvrons des plantes qui permettent de cicatriser les plaies, de lutter contre le diabète, d’autres pour soigner les problèmes respiratoires, la fatigue etc…
Nous arrivons au village de Yangkhoo où les maisons sont parfois bien espacées entre elles et disposent souvent de fermes avec des animaux : poulets, vaches, cochons, oies…
Nous passons de maison en maison, les villageois nous accueillent à chaque fois avec un grand sourire, ils n’ont pas l’habitude de voir des étrangers et sont heureux de notre visite.
Sur le Chemin, Duraj nous montre une maison qui a été reconstruite suite au passage d’un cyclone et dont la reconstruction a pu être financée grâce à la prime du commerce équitable.
Nous nous arrêtons ensuite chez un producteur qui nous montre la manière dont il faut cueillir le thé. Les agriculteurs français comme Pascal et Emmanuel sont invités à porter un panier sur la tête et à faire un essai ! La cueillette est très souvent réalisée par les femmes qui sont plus expérimentées. Ils manquent un peu de pratique mais s’en sortent pas trop mal pour 5 minutes de cueillette… ! Nous goûtons à quelques épices comme la cardamome dont les graines ont un goût d’anis. Il a plu, la nuit tombe, il est temps de redescendre la vallée… Le parcours est assez » épique » avec quelques glissades mais dont tout le monde sort indemne.
Les agriculteurs français ont vraiment apprécié cet échange avec les familles de producteurs dont la sérénité et la gentillesse nous inspirent et nous questionnent sur notre mode de vie…
Une belle rencontre…
Le lendemain, nous allons au Village Godam Dhura pour rencontrer Binita, la productrice de thé dont le portrait apparaîtra sur des nouveaux emballages de thé Alter Eco (disponibilité en magasin depuis novembre).
Binita a décidé de ne pas travailler aujourd’hui afin de pouvoir nous recevoir dans les meilleures conditions. Elle nous accueille chaleureusement et nous invite dans sa petite maison colorée pour nous servir le thé chaï. Nous lui montrons les nouveaux emballages sur lesquels son visage apparaît, elle est très agréablement surprise et n’en croit pas ses yeux !
Binita a 33 ans, elle a deux enfants, un garçon et une fille qui vont tous les deux à l’école. Elle a rejoint la coopérative MINERAL SPRING à sa création en 1997. Elle est aujourd’hui la leader d’un groupe de femmes et la représentante de son village. Elle a été repérée par l’ONG DLR PRERNA pour ses qualités relationnelles, et qui l’a engagée pour être animatrice de communauté. Elle est aujourd’hui souvent sollicitée par les organisations extérieures pour témoigner sur sa vie de productrice.
C’est une femme avec un très beau parcours… Après son mariage, elle a dû arrêter ses études et s’est mise à travailler dans des plantations où elle était payée 60 roupies par jour (soit 1 euro). Elle commençait sa journée de travail à 7h pour finir à 16h. En rejoignant la coopérative MINERAL SPRING, elle développa sa propre surface cultivable et finança la construction de sa maison. Elle travaille 6 jours dans la semaine et se repose le dimanche. Sa journée type : de 7h à 11h, elle cultive le thé et l’après-midi elle se consacre à d’autres cultures comme celle du gingembre ainsi qu’ aux tâches ménagères. Elle gagne en moyenne 90 roupies par jour (soit 1 € 50) pour une récolte de 1 à 5 kilos. Elle économise dans le but de pouvoir financer la location d’un appartement pour que ses enfants puissent continuer leurs études dans la ville de Darjeeling, sa maison étant à 3h à pied de la ville.
Binita est un modèle pour les femmes de sa coopérative, elle est respectée de tous et nous prouve qu’avec de la volonté et de la patience, on peut arriver à réaliser bien des choses… Un témoignage qui a beaucoup touché nos agriculteurs français.
Après avoir visité l’exploitation de Binita, nous retournons à la ville de Darjeeling pour prendre le temps de la visiter.
Nous programmons pour le lendemain une visite des plantations de thé et de l’entrepôt de transformation de SELIMBONG…
Carnet de Voyage n°4 : à la découverte de la plantation SELIMBONG
Nous quittons définitivement la poétique ville de Darjeeling pour aller visiter les grandes plantations de thé bio et équitable de SELIMBONG. La coopérative MINERAL SPRING a mis en place un partenariat avec les plantations de thé de SELIMBONG afin de pouvoir commercialiser son thé bio et équitable en grande quantité à travers des marques comme Alter Eco.
Nous roulons pendant au moins deux heures en traversant une belle forêt verdoyante entourée de brume, un paysage vraiment impressionnant.
Ce paysage fait ensuite place à d’immenses étendues d’arbustes de thé parcourues par des silhouettes colorées. Nous croisons tout au long du chemin des cueilleuses de thé au visage souriant et radieux.
Dès notre arrivée dans l’entrepôt, nous sommes accueillis par les employés de SELIMBONG qui nous font faire un tour des différentes unités de transformation. Nous avons ensuite droit à une dégustation de thé où nous avons le choix entre plusieurs échantillons en provenance des jardins de SELIMBONG ainsi que quelques uns provenant directement de MINERAL SPRING. Nous goûtons à différents thés vert et thés noir et nous en apprenons plus sur le processus de fermentation et d’oxydation qui les différencie.
Une plantation qui intègre les principes de la Biodynamie !
Nous sommes ensuite conviés par Prem, Directeur de SELIMBONG dans la région de Darjeeling à prendre un Brunch à l’extérieur, près du flanc d’une vallée qui donne sur une vue magnifique. Prem nous explique que cela fait 50 ans que la plantation SELIMBONG est passée en agriculture biologique et que depuis 1995, elle utilise des procédés biodynamiques pour réaliser des engrais biologiques à base de plantes qui permet également de protéger les théiers des attaques des nuisibles indésirables.
Certains de nos agriculteurs français s’intéressent également à cette vision holistique de l’agriculture qu’est la biodynamie, une agriculture qui prend en compte le mouvement des planètes, les saisons et des procédés qui peuvent paraître étranges pour les non-initiés mais qui auraient apparemment fait leurs preuves : mettre de la bouse de vache dans une corne et l’enterrer plusieurs semaines dans le sol pour faciliter ensuite la croissance des plantes, l’utilisation d’urine de vache, le mélange de plantes pour en faire des engrais et insecticides etc…
La plantation SELIMBONG fait 158 ha et est entourée d’une couverture forestière importante car l’ombrage qu’apporte les arbres aux théiers favorise leur croissance. Prem et ses assistants répondent ensuite aux différentes questions que se posent les agriculteurs français à propos de leurs pratiques agricoles.
Une rencontre inattendue
Nous devons quitter la plantation SELIMBONG pour rejoindre notre hôtel à Bagdogra afin que nous puissions prendre notre Vol pour New Delhi et rejoindre les producteurs de MINERAL SPRING à Gwalior en vue de notre participation à la marche.
Nous croisons de nombreux enfants au détour d’une route, Nathalie et Lucille décident de s’arrêter pour leur offrir quelques bonbons. Elles sont suivies d’agriculteurs français comme Luc qui se met à jouer au foot avec les enfants. Nous ne pouvons plus les arrêter et nous improvisons un match de foot France – Inde. Les enfants du village se regroupent dans les gradins et sont accompagnés des femmes du village qui nous offrent des concombres à la fin du match.
Les enfants nous amènent ensuite dans un coin dont ils gardent un secret, il s’agit d’un magnifique cours d’eau. Nous ne tardons pas à nous y baigner et à savourer cet instant…
Une rencontre complètement inattendue qui restera gravée dans nos mémoires…
Carnet de voyage numéro 5 : le contexte de la marche Jan Satyagraha !
Jeudi 4 octobre, nous sommes arrivés à Gwalior, une ville indienne située dans l’état du Madhya Pradesh (l’état le plus étendu d’Inde situé au Nord) avec les agriculteurs bio de Charente-Maritime ainsi que les producteurs indiens de thé de MINERAL SPRING. Il est enfin temps pour nous de participer à la Grande marche non-violente d’Ekta Parishad pour le Droit des Sans-Terres qui a débuté depuis un jour (mercredi 3 octobre).
Nous rencontrons Yann Forget, un français installé en Inde depuis une quinzaine d’années qui mène une activité dans le tourisme solidaire et qui travaille au sein d’Ekta Parishad depuis 3 ans. Il nous accompagnera tout au long de la marche et veillera à ce que tout se déroule au mieux pendant notre participation.
Sur le trajet du bus nous menant à la marche, nous en apprenons plus sur son contexte et son actualité…
Une situation critique…
Rajagopal P.V., le leader indien charismatique de l’organisation Ekta Parishad est à la base de l’idée de cette marche. L’objectif d’Ekta Parishad (Forum de l’unité en français) est d’appeler à un changement en matière de réforme agraires qui permettrait aux populations les plus marginalisées de sortir de la pauvreté. En effet, depuis 20 ans, la spéculation foncière est très importante en Inde. Des personnes aisées achètent des terres qu’ils peuvent revendre aux industriels ou à des entreprises privées pour en retirer de grands bénéfices…
En 2007, Ekta Parishad avait déjà lancé une marche afin de revendiquer le droit à la terre pour tous et notamment pour les populations tribales Adivassi (12% de la population indienne) qui pour la plupart ne peuvent justifier d’un titre de propriété et qui se retrouvent bien souvent chassés de leurs terres même si cela peut faire des dizaines d’années qu’ils l’occupent. Cette manifestation non-violente avait réunit pas moins de 25 000 personnes entre Gwalior et New Delhi. A l’issue de cette marche avait été prononcé le Forest Rights Act visant à reconnaître des droits à certaines minorités rurales sur les zones protégées qu’ils habitent et de bénéficier ainsi de titres de propriétés.
5 ans plus tard, la situation ne s’est toujours pas améliorée… En effet, le gouvernement indien n’a pas tenu ses engagements malgré les nombreuses relances d’Ekta Parishad. Le Forest Rights Act a certes était mis en place mais c’est à peine 0,5 % des paysans sans terres qui ont obtenu des titres de propriété. De plus, il arrive que seulement quelques villageois reçoivent des titres de propriété au sein d’un même village, ce qui provoque des jalousies.
Sailesh de l’ONG DLR Prerna qui nous accompagne, nous parle de la situation au Darjeeling. Une loi indienne dit qu’après 4 ans de résidence sur une terre, celle-ci appartient aux personnes qui y résident. Cela fait au moins 150 ans que des producteurs de thé du Darjeeling cultivent leurs terres et pourtant ils n’y sont pas propriétaires…
Ekta Parishad revendique le principe à ce qu’une terre n’appartenant à personne revienne à la personne qui la travaille.
Un autre problème est celui des ressources naturelles, certains Adivassi disposent de terres mais sont dans l’interdiction d’y exploiter les ressources naturelles comme par exemple des peuples indigènes vivant dans les forêts et qui ne peuvent pas faire commerce du bois. D’autres sont dans l’incapacité de construire ou d’utiliser des puits pour irriguer leurs champs, ils doivent demander l’autorisation du gouvernement.
La marche pour la Justice : Jan Satyagraha 2012
Face à ce constat qui perdure, l’organisation EKTA PARISHAD a décidé d’organiser une nouvelle » Marche pour la Justice » Jan Satyagraha d’un mois de Gwalior à New Delhi pour faire valoir les droits des sans-terres ainsi que le droit d’exploiter les ressources naturelles.
Pendant 1 an, Rajagopal ainsi que des ONG indiennes partenaires du projet ont parcouru l’Inde à la rencontre de villageois et paysans sans-terres pour évaluer leur situation et recenser les nombreux cas d’injustices et de corruption. Ils les ont également sensibilisés sur leurs droits à la terre et les ont invités à rejoindre la marche Jan Satyagraha.
Désormais des villageois comprennent l’importance de garder leurs terres. Comme à l’image d’un village indien qui s’est vu proposé le rachat de ses terres pour la construction d’une Université et qui a refusé malgré le prix exorbitant qui lui était proposé. En effet, le village est situé près d’une route et son emplacement en fait un lieu stratégique et convoité par des entreprises privées. Ils tiennent à garder leurs terres et adoptent ainsi une vision à long-terme en assurant la pérennité du village.
Coup de théâtre, à une semaine du début de la Grande Marche, le gouvernement indien annonce à EKTA PARISHAD qu’ils sont prêts à accepter leurs revendications. EKTA PARISHAD est alors prêt à annuler la manifestation pour en faire une marche de célébration. Cependant le gouvernement ne tient une nouvelle fois pas ses promesses et refuse de signer les revendications. La marche pour la Justice est maintenue et commença le mercredi 3 octobre avec pas moins de 50 000 personnes…
Carnet de voyage numéro 6 : en marche pour un Nouveau Monde !
Notre bus arrive près du cortège, nous y voyons une étendue à n’en plus finir de drapeaux aux couleurs vert et blanc d’Ekta Parishad. Nous sommes impressionnés par le nombre de personnes qui participent à la marche, il y en a jusqu’à l’horizon…
Nous descendons du bus et n’attendons pas plus longtemps pour les rejoindre dans le cortège. Beaucoup d’hommes sont vêtues de blanc, les femmes sont tout autant nombreuses sur le cortège et portent de beaux saris de diverses couleurs. L’émancipation des femmes est une cause importante aux yeux d’Ekta Parishad qui revendique à ce que les titres de propriété soient délivrés à la fois au mari et à la femme. Dans chaque village, les femmes sont invitées à se mettre en groupe pour faire valoir leurs Droits.
La marche !
Dans le cortège nous observons que la grande majorité des personnes sont des Adivassi et des Dalits (Intouchables) mais on trouve aussi des petits producteurs, des membres d’ONG indiennes, des intellectuels ainsi que des Brahmanes (prêtres indiens).
Les étrangers sont quasi inexistants sur le cortège. En effet, les autorités gouvernementales refusent à ce que des étrangers s’impliquent dans la politique de l’Inde. Les étrangers qui veulent montrer leur soutien à la marche comme notre groupe peuvent participer à seulement deux jours de marche et ne doivent pas émettre quelques slogans que ce soit. De beaux slogans et chants indiens que scandent les manifestants et les haut-parleurs des bicyclettes : » Jai Jagat » (Victoire du Monde) » Fight without Violence » (Combattre sans violence), » Ekta Parishad » (Forum de l’unité) etc…
Nous sommes transportés par l’élan et la noblesse de ces personnes qui marchent fermement plusieurs kilomètres et parfois pieds-nus… Leur bravoure se lit dans leurs regards.
Ils sont ravis de voir des étrangers participer au cortège, le signe pour eux que le Monde s’intéresse à leur cause. Ils n’hésitent pas à nous prendre par la main et à nous entraîner dans de joyeuses danses. Des tracteurs tirent des remorques avec des citernes d’eau pour abreuver en eau les marcheurs, des ambulances sont réparties tout au long du cortège. Nous sommes tous touchés par tant de bienveillance et de solidarité…
Le deuxième jour de marche auquel nous participons, nous rejoignons le cortège qui prend une route qui passe près des villages. De nombreux villageois se trouvent au bord de la route et soutiennent les marcheurs en leur offrant notamment de l’eau.
Nous nous avançons à l’avant du cortège où nous rencontrons Jill, la compagne de Rajagopal qui prend le temps de nous servir le Massala Chai (un thé au lait avec des épices).
Nous approchons enfin de Rajagopal que nous prenons le temps d’interviewer en vidéo (l’interview dans le documentaire » Un Nouveau Monde en Marche » de Julien Paumelle disponible début 2013).
Il est entouré de brahmanes qui nous remettent des colliers de fleurs autour du cou.
Touché par cette belle rencontre, nous aimerions pouvoir nous entretenir plus longuement afin de lui présenter le projet » un Nouveau Monde en marche « . Cela nous sera permis dans l’après-midi…
Rencontre avec Rajagopal
Vers 16h, un entretien nous ait accordé avec Rajagopal, nous le rejoignons dans un camp à même le sol sur un bout de route. Sur le chemin nous croisons des marcheurs au repos entrain de manger, Ekta Parishad leur offre un repas par jour. Les assiettes sont très bien remplies malgré que l’organisation manque de financements pour nourrir autant de marcheurs jusqu’à la fin de la marche.
Rajagopal nous demande de nous rapprocher et de nous installer autour de lui. Nous lui parlons des raisons de notre venue en Inde, de la rencontre des agriculteurs bio français avec des producteurs de thé du Darjeeling au nom de la défense d’un modèle agricole en polyculture à taille humaine qui respecte la biodiversité. De l’importance pour nous de soutenir les paysans sans terres et de l’admiration que nous avons pour cette marche.
C’est au tour ensuite des agriculteurs bio français et des producteurs indien de se présenter et de faire part de leur ressenti.
Rajagopal écoute attentivement tout ce que nous lui disons. Une fois que nous avons terminé, il se lève afin de pouvoir mieux se faire entendre et s’exprime d’une voix calme et déterminée.
Il évoque plusieurs pouvoirs qui ont un impact positif sur le monde comme le pouvoir de la jeunesse où pas moins de 12 500 jeunes participent à la marche, ils sont les garants de l’avenir et s’occupent de l’encadrement et de la sécurité des marcheurs afin de s’assurer que tout se passe bien. Il insista également sur le pouvoir de la Solidarité dont notre groupe en est le bon exemple, cette rencontre entre producteurs du nord et du sud prouve qu’il existe une solidarité internationale, il salue également la solidarité dont fait preuve le groupe avec la cause des paysans sans-terres indiens. Une solidarité qu’on retrouve chez les marcheurs où nous trouvons des petits producteurs qui ont des terres mais qui se sentent concernés par cette problématique des paysans sans-terres, ils comprennent leur souffrance et marchent en solidarité avec eux. Une solidarité également de la part de la classe moyenne indienne dont la participation et le soutien à la marche est beaucoup plus important que durant celle de Janadesh en 2007.
Finalement il parla du pouvoir qui est pour lui le plus essentiel qu’est le pouvoir de la non-violence active. Il s’oppose à la non-violence passive qui est de rester silencieux en s’apitoyant sur son sort. Il promeut une action non-violente qui se traduit par cette forte mobilisation afin de réveiller les pouvoirs publics et la société civile. Il souligne au passage que notre projet peut avoir un écho positif au niveau international.
Il finit par nous dire qu’il sera en France en 2013 et qu’il sera ravi de nous retrouver pour échanger plus longuement sur tous ces sujets et nous tenir au courant des avancées d’Ekta Parishad.
Nous sommes tous sous l’admiration de ce leader charismatique rempli d’humilité qui inspire confiance. Une personne qui défend une cause honorable et qui mérite le soutien de tous…
Carnet de voyage numéro 7 : à l’Aube d’un Nouveau Monde ?
Après avoir participé pendant deux jours à la Marche pour la Justice Jan Satyagragha et avoir eu l’honneur de rencontrer Rajagopal, le leader d’Ekta Parishad, nous partons en direction d’un village Adivasi près de Gwalior afin d’en savoir plus sur les conditions d’existence de ces paysans marginalisés. Grâce au soutien de l’organisation, ce village a réussi à obtenir à la fin des années 90 des titres de propriété.
Une réalité déroutante…
Notre bus se gare au bord d’une route et des villageois s’empressent de nous attendre en bas du bus. Des femmes et des enfants viennent à notre rencontre pour mendier tout en faisant des signes de la main comme quoi elles ont besoin d’argent pour se nourrir.
Nous sommes très sollicités et contraints de devoir continuer notre chemin vers le village que nous devons visiter.
Nous entrons dans le village. Nous sommes déstabilisés à la vue des conditions sommaires dans laquelle vivent ces villageois. Les enfants ont à peine de quoi porter, les toitures des maisons sont en paille et les potagers sont désertiques. Le chef de village nous reçoit autour d’un grand arbre situé sur ce qui semble être la place du village et nous présente la situation…
Le village existe depuis 40 ans et est composé d’une trentaine de familles Adivasi. Les Adivasi sont une population tribale de l’Inde, ils sont majoritairement présents dans les Etats du Nord Est de l’Inde comme le Bihar, l’Orissa ou le Mizoram. Les autres Indiens non aborigènes ont tendance à les considérer comme des » primitifs « , ils sont classés dans la caste des » Intouchables » bien qu’eux ne suivent pas le système des castes. Le gouvernement indien a mis en place des mesures de discrimination positive envers ces populations notamment en termes d’éducation où des places leurs sont réservées dans les collèges, lycée et dans l’enseignement supérieur. Cependant, bien peu arrivent au collège, l’enseignement dispensé en primaire n’étant pas approprié à ces populations qui ne comprennent et ne parlent pas forcément les langues régionales. Le chef du village nous informe qu’il a dû arrêter l’école à l’âge de 12 ans et qu’il est encore difficile pour les enfants du village de pouvoir continuer leurs études au-delà de cet âge. En effet, pour l’école primaire des professeurs se déplacent jusqu’au village mais ils sont souvent en retard et ne restent pas plus de deux heures, ce qui ne permet pas aux enfants d’avoir un niveau suffisant pour pouvoir continuer leurs études au collège. Les professeurs se sentent impuissants et les parents alors même qu’ils n’ont pas beaucoup de ressources préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles privées.
Sur la place nous avons l’impression que tous les habitants du village sont venus à notre rencontre. Les nombreux enfants nous fixent avec des yeux grands ouverts et assistent calmement à notre réunion.
Yann qui travaille avec Ekta Parishad et qui nous accompagne depuis quelques jours nous fait visiter un champ à quelques mètres de la place. Les villageois y cultivent principalement des légumes et légumineuses, une culture qui est uniquement de subsistance. La région dans laquelle ils sont situés est assez désertique et les récoltes ne sont pas forcément fructueuses. Nous constatons que la terre est en surface très sèche et pourtant l’ensemencement aura lieu dans 3 jours, ils espèrent que les précipitations arriveront prochainement. Ils utilisent de plus des pesticides et semences hybrides, ce qui oblige les hommes à aller travailler dans des carrières de pierre afin de pouvoir financer l’achat de ces produits. Les femmes restant au village pour s’occuper des tâches ménagères.
En creusant la terre, on découvre un sol avec un peu d’humidité. Une source d’eau est située à quelques mètres en-dessous, mais les villageois ne peuvent pas y accéder. En effet, la construction d’une station de pompage pour exploiter la source d’eau requiert une autorisation du gouvernement, une autorisation qu’ils attendent depuis un certain temps… Les villageois sont solidaires entres-eux, l’entretien des terres se fait à plusieurs et un tracteur est loué collectivement pour labourer les champs.
Nous profitons du temps qu’il nous reste pour aller à la rencontre de ces populations. Ils vivent certes dans ce qui pourrait nous paraître comme une certaine misère mais pourtant nous ne ressentons pas foncièrement de découragement en eux. Au contraire, nous sommes touchés par cette maturité et noblesse qui s’exprime à travers leurs regards. Une rencontre qui nous a beaucoup marquée et qui nous a permise de mieux comprendre le combat que mène Ekta Parishad pour faire valoir les Droits de ces populations marginalisés.
Vers un Nouveau Monde !
Dimanche 7 octobre, c’est notre dernier jour en Inde. Pour finir en beauté notre voyage, nous décidons d’aller visiter le Taj Mahal avant de rejoindre l’aéroport de New Delhi.
Les producteurs indiens de Mineral Springs sont toujours avec nous et pour la plupart d’entre eux cela va être également la première fois qu’ils le verront.
Nous arrivons à Agra et visitons le monument tant attendu. Certains sont éblouis par sa majestuosité, d’autres sont déçus de voir toute cette industrie touristique omniprésente mais tous sont touchés par cette belle et triste histoire d’amour qui entoure le Taj Mahal.
L’histoire d’un homme qui par passion amoureuse fit ériger un immense mausolée à la mort de son épouse adorée, qui une fois emprisonné par l’un de ses fils eu pour dernière requête d’avoir une cellule avec une vue sur le Taj Mahal pour ensuite finir enterré dans un tombeau situé près de celui de son épouse !
Ce projet » Un Nouveau Monde en Marche » est aussi né de la Passion, la Passion qui nous anime au quotidien de défendre un modèle agricole à taille humaine en polyculture qui respecte les sols, les hommes et la biodiversité.
Il nous a apporté du Plaisir, le Plaisir d’assister à cette improbable rencontre d’agriculteurs français avec des producteurs indiens et de découvrir un pays surprenant qui tient tous nos sens en éveil.
Mais surtout il a vocation au Partage, le Partage de connaissances et de pratiques agricoles entre le Nord et le Sud, ce Partage qui nous a amené à développer une solidarité pour ceux qui n’ont pas de terres, de marcher avec eux pour les soutenir et d’arriver au sentiment d’appartenir à une seule et même famille.
Il est temps pour nous de quitter les producteurs de Mineral Spring, nous avons tous un pincement au coeur après tout ce que nous avons vécu ensemble. Ces producteurs nous touchent par leur gentillesse, bienveillance et leur humilité, des vrais Militants du Bonheur avec qui nous avons tant appris… Nous échangeons nos emails, numéros, profils Facebook et nous nous promettons de rester en contact.
Dans l’avion du retour, nous sommes nombreux à dormir tout au long du trajet.
Le retour à Paris est quelque peu déstabilisant par le contraste que nous ressentons en arrivant, c’est à se demander si nous n’avions pas rêver pendant 10 jours.
Après quelques jours que nous soyons revenus d’Inde, nous apprenons que suite à la Marche Jan Satyagraha, le ministre du développement rural Indien s’est engagé à une réforme agraire majeure et qu’un accord a été finalement signé ! C’est une belle Victoire pour ces milliers de paysans sans terres et autres Intouchables que relaya LeMonde.fr : http://bit.ly/W08iaw
Une heureuse nouvelle qui nous confirme que ces 10 jours passés en Inde n’était pas un rêve, que nous avions bien assisté à la lutte non-violente et persévérante de ces milliers d’hommes et de femmes n’ayant bien souvent plus que le choix d’Agir. Une belle aventure humaine à laquelle nous sommes fiers d’avoir participé et qui restera longtemps gravée dans nos mémoires.
Un Nouveau Monde est bel et bien en Marche, à nous d’y croire…
William, d’Alter Eco