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Samedi 13 octobre 2012, c’est le Jour de la nuit

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Par Bioaddict

"Le Jour de la Nuit" est une grande opération de sensibilisation à la pollution lumineuse, à la protection de la biodiversité nocturne et du ciel étoilé. Alors ce soir, on éteint les lumières et on profite... Plus de 500 évènements sont organisés partout en France. Au programme : balades nocturnes, observations des étoiles et sorties nature.

Cette nouvelle édition, organisée depuis 2009 par l’association Agir pour l’Environnement, est placée sous le signe de l’Année internationale de l’énergie durable pour tous. « Le Jour de la Nuit » invite ainsi le grand public, les élus et les professionnels à réfléchir à un éclairage raisonné afin de maitriser les consommations d’énergie et d’éviter les nuisances lumineuses.

De nombreuses villes vont ainsi éteindre symboliquement tout ou partie de leur éclairage public. Parallèlement, les clubs d’astronomie vont faire découvrir la beauté du ciel étoilé au grand public, et de nombreuses associations proposent des balades dans la nature pour sensibiliser à la vie nocturne de la faune.

Consulter le programme région par région

Pourquoi un Jour de la Nuit ?

Depuis quelques années, la nuit est confrontée à la montée d’une pollution lumineuse issue d’une généralisation de l’éclairage nocturne. Selon l’ANPCEN (Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne), il y a 9,5 millions de points lumineux aujourd’hui en France, contre 5,8 millions il y a 20 ans.

Le plus souvent, les systèmes d’éclairage sont mal conçus et renvoient la lumière vers le ciel, en France les villes et les villages sont sur-éclairées… Mais les effets de l’éclairage nocturne sont insidieux : il provoque la disparition du ciel étoilé et trouble fortement les écosystèmes. Attirés par la lumière, de nombreux insectes sont ainsi menacés, grillés ou capturés par leurs prédateurs. Des oiseaux migrateurs sont désorientés par la pollution lumineuse ou viennent heurter les bâtiments ou ponts illuminés, et les chauves-souris désertent de plus en plus les régions urbaines. Appeler l’attention sur la pollution lumineuse est donc une manière de sensibiliser la population au problème plus large de l’importante perte de biodiversité.

La pollution lumineuse cause aussi la disparition des étoiles ! Difficile en effet de retrouver le plaisir, le rêve et le souffle poétique inspirés par un beau ciel étoilé ! Le dôme de pollution lumineuse au-dessus des villes prive les humains du spectacle des étoiles, ce halo orangé permanent nous coupe de notre seul lien visuel avec l’Univers et les astronomes sont obligés de parcourir des kilomètres pour s’éloigner des villes.

Enfin, cette pollution lumineuse engendre une forte consommation d’énergie qui, dans un contexte mondial de réchauffement climatique, devrait pourtant être maîtrisée et réduite.

En participant à cette grande action festive et participative, les différents acteurs, collectivités locales, associations, gestionnaires d’espaces naturels et citoyens, s’impliquent ainsi dans une grande marche pour la préservation de la nuit, de la biodiversité, du climat et de l’environnement.

Une implication décevante des grandes villes françaises

Parmi les grandes villes qui participent en éteignant une partie de leur éclairage public samedi, on compte Belfort, Lorient, Besançon, Quimper, Nantes, Grenoble ou encore Metz. Cependant les plus grandes villes françaises ne participent pas cette année, triste constat ! Face aux problématiques écologiques de plus en plus importantes, il est difficile de comprendre un tel manque d’ambition des « plus grandes villes de France »… Les moyennes et petites villes sont en revanche les grandes championnes de cette édition et prouvent cette année leurs réels implication et dynamisme à amorcer des évolutions ! Évolutions qui, rappelons le, seront de toutes les façons obligatoires dès 2013*.

Eclairage public : une facture énergétique et des coûts économiques significatifs

L’éclairage public engendre des consommations d’énergie et des coûts financiers très loin d’être négligeables.

  • Pour les communes, l’éclairage public représente 47% de la consommation d’électricité.
  • 670 000 tonnes de CO2 rejetées par an.
  • 1300 Mégawatt, ça représente la puissance délivrée par une tranche nucléaire récente à pleine charge.

Ce bilan carbone pourrait être fortement diminué quand on sait que 30 à 40% de l’énergie pourrait être économisée pour les communes si les installations d’éclairage étaient de meilleure qualité, et mieux conçues avec une puissance mieux adaptée (selon l’ADEME et EDF).

Par ailleurs, l’augmentation des points lumineux entraîne des pics de consommation électrique entre 19h et 21h, en particulier en hiver. Or seules les centrales thermiques, charbon et pétrole notamment sont à même de répondre à cette forte demande, incitant ainsi la France à se doter de nouvelles capacités de production inutiles la majorité du temps.

Cette situation est ainsi en contradiction avec les objectifs politiques affichés de réduction de gaz à effet de serre. A l’heure où l’urgence climatique nous impose à tous de réduire notre consommation d’énergie, les pouvoirs publics ont en effet le devoir de montrer l’exemple en réduisant au maximum les gaspillages d’énergie.

Parce qu’il est nécessaire de revenir vers une utilisation plus raisonnée de l’énergie et donc de l’éclairage artificiel, soyons nombreux à participer ce samedi 13 octobre au « Jour de la Nuit » !

Mathilde Emery

* Pour en savoir plus :

Le site du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, partie économie d’énergie

Le site de l’ADEME, rubrique  » économie d’énergie « 

Décret n° 2011-831 du 12 juillet 2011 relatif à la prévention et à la limitation des nuisances lumineuses

Décret n° 2012-118 du 30 janvier 2012 relatif à la publicité extérieure, aux enseignes et aux pré-enseignes

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