Se loger mieux et plus écolo : M6 mène l’enquête
Pour son 4ème numéro, Capital Terre a décidé de s’intéresser aux incroyables enjeux environnementaux de nos habitations. Une enquête pour explorer les nouvelles solutions écologiques qui nous concernent tous.
Des maisons en bois vosgiennes aux habitats groupés danois, des tours en terre du Yemen aux villas écolos australiennes, en passant par les immeubles incroyables de Singapour avec piscine à 200m d’altitude, Thomas Sotto et son équipe vous feront découvrir des lieux spectaculaires et tenteront de répondre à une question vitale : à quoi peut ressembler le logement idéal qui nous permette de vivre et d’habiter tous ensemble sur Terre sans porter atteinte à l’environnement ?
En effet, chaque année, il se construit près de 30 millions de logements . Et chaque jour, des millions d’autres sont mis en travaux pour être transformés ou mieux aménagés. Car, c’est un besoin vital de l’être humain : nous voulons tous avoir un toit sur la tête.
Toutes ces constructions – nos maisons, nos villas, nos immeubles – ont un impact inouï et insoupçonné sur l’environnement d’un bout à l’autre de la planète.
Chaque fois que nous créons un nouveau logement, nous allons puiser dans la nature de nombreuses ressources non renouvelables. Pour vivre au quotidien dans ces logements ou pour les chauffer, nous consommons beaucoup d’énergie.
Avec « Se loger mieux et plus écolo : enquête sur la maison idéale » vous verrez votre maison comme vous ne l’avez jamais vue avant… Aussi inimaginable que cela paraisse, le logement est responsable du quart des émissions de Co2 et contribue fortement au réchauffement climatique. Pourtant aujourd’hui, de nouvelles manières d’habiter mieux chez soi voient le jour. Il existe désormais des alternatives pour construire et vivre plus écolo, en dépensant moins et en étant plus respectueux de la planète. Maisons en matériaux naturels et renouvelables, isolation performante pour faire baisser la note de chauffage ainsi que les émissions de Co2, nouvelle façon d’habiter ensemble en partageant les frais et les équipements : vous découvrirez des solutions inédites, à la portée de la plupart d’entre nous.
Des solutions qui aujourd’hui, s’imposent à nous de toute urgence. Car pour loger 200 000 habitants de plus chaque jour sur la planète, l’humanité construit toujours plus : des forêts de gratte-ciels ou des kilomètres de zones pavillonnaires s’étendent chaque jour un peu plus en réduisant les terres disponibles. D’un continent à l’autre, vous verrez d’ailleurs comment certains pays n’hésitent pas à piller du sable chez leurs voisins pour continuer à s’agrandir, comme par exemple Singapour le fait au Cambodge.
Une émission en trois volets
Isoler sa maison : le meilleur geste pour la planète et le porte-monnaie ?
En France, 7 maisons sur 10 sont considérées comme des passoires à énergie. Résultat : nos habitations consomment 3 à 5 fois plus d’énergie que nécessaire pour se chauffer, contribuant ainsi au réchauffement climatique.
Pour moins polluer, la première des solutions, la plus simple, la plus économique consiste à isoler sa maison. Mais que se cache-t-il derrière ces matériaux isolants que nous croyons connaître ? « Cette enquête très surprenante nous a entrainés des volcans d’Hawaï à ceux d’Auvergne et nous a fait découvrir que pour s’isoler plus écologique, il suffit parfois de quelques vieux journaux ou billets de banque usagés » explique l’équipe de Capital Terre.
A savoir : Un ménage français dépense en moyenne 2400 euros par an pour s’éclairer, se chauffer, faire fonctionner les appareils électroménagers (Ademe / 2011). Dans une maison, ce sont les toits qui laissent passer le plus d’énergie. Cela représente 30% des déperditions de la chaleur.
La maison en terre : une solution 100% naturelle ?
Construire plus écologique, autrement qu’avec du béton, c’est possible : avec la paille, le bambou, le bois mais aussi la terre… disponible partout et gratuite!
Capital Terre vous fait découvrir les pionniers qui se lancent dans la construction de maisons originales, écologiques, construites avec ce matériau, et très agréables à vivre. « Un voyage qui nous a conduits du centre de la France jusqu’aux contrées les plus lointaines, au Yémen et en Australie » explique encore l’équipe de l’émission.
A savoir : Il y aurait 2 milliards de personnes réparties dans 150 pays qui habiteraient dans des maisons en terre soit entre 30 et 40% de la population mondiale (CRATERRE, le Laboratoire de recherche de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble / 2009). 17% des monuments inscrits au patrimoine mondial de l’humanité sont en terre crue : forteresses marocaines, pyramides d’Egypte…
Razzia planétaire sur le sable !
Aujourd’hui, nous bâtissons nos logements surtout avec du béton, la 2ème matière la plus utilisée au monde, juste après l’eau. Un matériau très polluant car il nécessite du ciment, responsable à lui seul de 5% des gaz à effet de serre, et surtout, énormément de sable.
Du littoral français jusqu’aux rivages du Cambodge, Capital Terre vous fait découvrir qu’à travers la planète, le sable est devenu l’objet d’une razzia, qui vire parfois au pillage, et occasionne de graves dégâts sur la nature.
A savoir : après l’eau, le sable est la deuxième ressource la plus utilisée en France (Union des producteurs de granulats). Pour construire une maison, il faut en moyenne 100 à 300 tonnes de sable et de gravier (enquête statistiques menée par l’UNICEM / 2009). Pour agrandir l’île de Singapour, le sable est ainsi pillé en grande quantité au Cambodge. En 2030, l’île aura augmenté de 1/3 sa superficie par rapport à 1970.
Interview de Thomas Sotto, présentateur de l’émission Capital Terre sur M6
En quoi était-il important pour vous de présenter l’émission Capital Terre ?
Thomas Sotto : « Cette émission allie la rigueur des enquêtes de Capital à une problématique générale qui me touche beaucoup. L’environnement, c’est LE sujet qui nous concerne tous. C’est déjà le cas aujourd’hui et ce sera, dans les années et les décennies qui viennent, de plus en plus le problème qu’il nous faudra régler, ensemble. C’est une révolution en cours qui peut nous amener à repenser nos modes de vie, ou nos façons de produire ou de consommer… Avec cette émission, j’ai l’impression d’être un militant, de pouvoir réellement m’impliquer. «
Pourquoi avoir choisi de traiter ce thème de la maison et des villes ?
TS : « Le logement, c’est à la fois le sujet le plus individualiste qui soit et une préoccupation que chacun partage. On veut être bien chez soi, confortable. Dans le même temps, avec 7 milliards d’individus – et 200 000 nouveaux-nés par jour, la planète est mise à mal : ressources pillées, espaces naturels dévastés, pollution… Dès lors, comment faire ? Est-il possible de concevoir des maisons, des immeubles, des villes où il fasse bon vivre, pour le bien de chacun et de tous sur cette terre ? C’est cette question passionnante qui a été le point de départ de ce numéro de Capital Terre. »
Qu’avez-vous découvert sur cette problématique au cours de votre enquête aux quatre coins de la planète ?
TS: « J’avoue que, moi le premier, j’ignorais l’impact considérable que peut avoir sur l’environnement – et sur les hommes – la construction d’un immeuble. Découvrir que pour bâtir un gratte-ciel à Singapour, il faut dévaster des rivières naturelles dans les pays voisins, c’est à la fois stupéfiant et révoltant. Et puis, au-delà de ce triste constat, nous avons aussi voulu montrer qu’il existe des solutions, au Danemark par exemple. Mais on n’est pas forcément obligé d’aller aussi loin pour en trouver. Et si l’avenir passait, par exemple, par la maison en terre ? Ca peut paraître archaïque, mais on tient sans doute là une des vraies solutions d’avenir. »
Quelles sont les innovations de réalisation développées dans ce Capital Terre ?
TS : « Lorsque nous avons mené notre enquête, un peu partout dans le monde, nous avons brassé des centaines d’informations et d’images qu’il nous a fallu vérifier et comprendre. La plupart de ces informations nous parviennent désormais via des supports numériques. Nous avons donc voulu intégrer dans notre réalisation un mur tactile… C’est une sorte de bureau high tech. Cette technologie, vraiment originale et très ludique, nous a été fournie par les sociétés françaises Adactive et Nyu Systems. Le leitmotiv de Capital Terre est de montrer qu’une action menée dans un endroit du monde a souvent un impact insoupçonné ailleurs. Or, ce mur tactile est un moyen de rapprocher des enjeux et des lieux a priori sans connexion entre eux. Par exemple, grâce à ce mur tactile, nous pouvons créer un lien immédiatement perceptible entre une tour construite à Singapour et un pêcheur impacté par cette construction au Cambodge. En plus de son utilité, incontestable, cette technologie apporte dans la forme une tonalité futuriste… Là, nous sommes vraiment déjà dans la ville du futur ! »
La chaîne M6 cherche-t-elle à s’investir davantage en programmant pour la première fois cette émission sur un créneau d’audience aussi important (début de soirée un dimanche soir) ?
TS : « C’est important de sensibiliser l’opinion publique sur un sujet aussi fondamental que l’écologie. Le budget de l’émission Capital Terre représente le plus gros budget des magazines d’info de la chaîne. Capital Terre est produit en interne, et ce dernier numéro a demandé 4 mois de tournage. M6 prend un vrai risque en terme d’audience en diffusant cette émission en prime time un dimanche soir. Mais nous pensons que les téléspectateurs seront au rendez-vous. »
Christina Vieira