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Severn, la voix de nos enfants : respectons la Terre pour sauver l’Humanité

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Le nouveau documentaire de Jean-Paul Jaud, "Severn, la voix de nos enfants", vient de sortir dans les salles. Un film écolo plein d'espoir qui donne envie de se battre pour un monde plus bio, plus juste, plus humain,...

Severn, la voix de nos enfants

En 1992, au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, Severn Suzuki, âgée de 12 ans, interpelle les dirigeants du monde entier sur la situation humanitaire et écologique de la planète.

La voix de cette enfant empreinte de sincérité et de bon sens, portée par des mots simples et directs, bouleverse son auditoire de l’époque. Al Gore lui aurait même confié ce jour-là  » qu’elle avait livré le meilleur discours qu’il ait entendu à Rio « .

Il y a deux ans, au moment où il s’apprêtait à se lancer dans la réalisation du second volet de Nos enfants nous accuseront, Jean-Paul Jaud découvre par hasard le discours de Severn. Il est saisi par son charisme et par la puissance de son témoignage et sa triste résonance avec l’actualité. Il se lance à sa recherche et la retrouve alors qu’elle attend son premier enfant. Il décide d’en faire le personnage central de son film en lui redonnant la parole : que s’est-il passé depuis 18 ans ? Quels sont les engagements qui ont été tenus ? À quels nouveaux défis et à quelles urgences le monde doit-il faire face ?

Le réalisateur met en regard le discours de Severn de 1992 avec la vision qu’elle porte aujourd’hui sur le monde, à ce moment si particulier où elle s’apprête à donner la vie. Et même si rien n’a changé, Severn est persuadée qu’il est encore possible de changer les choses.

Alors comme un écho aux interpellations de Severn et pour répondre de manière résolument optimiste aux désillusions qu’elle pointe, le film prend le parti de mettre en lumière des initiatives positives, menées aux quatre coins de la planète par des personnes remarquables. Il nous confronte à une question universelle et essentielle : quel monde laisserons nous aux générations futures ?

Severn la voix de nos enfants est ainsi un film poignant, rempli d’humanité, d’amour, de bon sens, de fragilité et de beauté, qui éveille les consciences, qui nous montre combien il est important de respecter la Terre pour pouvoir sauver l’Humanité. On en sort la larme à l’oeil et le coeur gonflé d’une formidable envie de se battre, comme tous les intervenants du film, pour que le monde soit meilleur…

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Entretien avec le réalisateur Jean-Paul Jaud

Dans votre nouveau long-métrage, Severn, la voix de nos enfants, vous abordez des thématiques que vous aviez déjà abordées dans Nos enfants nous accuseront.

« En juin 2008, juste avant la sortie du film Nos enfants nous accuseront, j’ai découvert le discours de Severn. Celui-ci m’a bouleversé par sa force et son contenu. C’était la première fois qu’une enfant s’adressait à la planète entière et alarmait l’humanité. J’ai trouvé que du haut de ses 12 ans, Severn avait une conviction et une force que beaucoup d’adultes n’ont pas. J’ai immédiatement voulu la retrouver, je souhaitais savoir ce qu’elle était devenue. Lorsque nous l’avons eue au téléphone la prmière fois, elle nous a annoncé qu’elle était enceinte. Le cri d’alarme de Severn de 1992 prenait alors encore plus de sens à mes yeux. »

En quoi le long-métrage Severn, la voix de nos enfants est-il une suite à Nos enfants nous accuseront?

« Nos enfants nous accuseront se penchait beaucoup sur l’alimentation et notamment celle des générations. Pour bien se nourrir, il est important d’avoir une agriculture saine, il est donc nécessaire que notre politique agricole évolue. Je voulais que ce second volet aborde, d’une part, la thématique de l’agriculture notamment par le riz, aliment le plus consommé sur la planète et montre, d’autre part, des initiatives enrichissantes et concrètes. »

Lors du tournage, Severn a 29 ans et attend son pemier enfant; elle tient le même discours qu’en 1992. Pourquoi?

« Pour moi, les choses ont finalement très peu évolué, voire même régressé. Néanmoins, on sent que depuis 1992, il y a une prise de conscience très forte quant à la nécesité de faire évoluer la situation. Celle-ci s’est faite grâce aux ONG, aux militants, aux associations, etc, qui, depuis 20 ans, oeuvrent sur le terrain pour que les mentalités changent. Maintenant, il est temps de passer à l’action. Ce second volet est vraiment là pour reprendre une phrase forte de Severn : « Make your actions reflect your words » (« Faites que vos actes reflètent vos mots »). »

Dans Severn, la voix de nos enfants, votre vision du monde est duelle. Vous montrez les comportements et désastres engendrés par l’Homme et vous êtes en même temps résolument tourné vers l’avenir.

« Nos enfants nous accuseront était un constat dur mais réel de la situation, un moment de vérité. Dans ce second volet, je souhaite montrer que l’on peut agir, qu’il y a partout dans le monde des hommes et des femmes, soucieux de l’environnement, qui portent des actions concrètes et réussies. Tel paysan au Japon qui a su mettre en place une riziculture saine, tel paysan en France qui travaille son domaine sans pesticide, etc. »

Le long-métrage, en s’arrêtant au Japon, en France et au Canada, apporte une vision internationale sur des initiatives menées par des particuliers et des institutionnels. Etait-ce une réelle volonté de votre part de montrer que des choses se passent un peu partout dans le monde ?

« Le discours de Severn s’adresse à toute la planète. Je me devais moi aussi d’avoir ce regard international. Le constat est partout le même : tous les pays ou presque, souffrent de ces sols morts et d’une agriculture intensive. Je me suis arrêté volontairement au Japon, en France et au Canada, parce que pour moi ces trois pays sont emblématiques de leurs continents. »

Dans le film Severn, la voix de nos enfants, les notions de lien intergénérationnel, de transmission aux enfants, sont extrêmement présentes. Ces thématiques vous sont-elles chères ?

« L’Homme est sur la planète pour transmettre un savoir. Si l’Homme a évolué depuis toutes ces générations, c’est parce qu’avant tout il transmet son savoir. Il devient urgent de transmettre une terre saine à nos enfants, car c’est elle qui va les nourrir et les faire grandir. »

Y a-t’il une anecdote, une rencontre, un moment particulier lié au film que vous aimeriez partager avec nous ?

« Ma rencontre avec Severn a été un moment très particulier. Avant de la rencontrer, j’avais très peur, notre équipe était là, nous n’avions pas fait de repérage, je n’avais vu d’elle que quelques photos, nous ne savions pas ce qu’elle était devenue et ce qu’elle souhaitait nous dire. Nous n’avions échangé que par email ou par téléphone. Nous l’avons rencontrée un matin sur un quai de Queen Charlotte City, elle m’est apparue splendide, pleine de grâce. C’était une image magnifique. En quelques secondes, j’ai su d’évidence qu’elle serait le personnage central du film. »

Le prochain Sommet de la Terre, prévu en 2012, devrait se tenir à Rio.Vingt ans après, si vous deviez interpeller les plus grands dirigeants du monde, que leur diriez vous ?

« Ce nouveau Sommet de la Terre doit justement avoir pour thème principal l’émergence d’une  » économie verte  » et le renouvellement d’engagements internationaux, qui occupent une place de plus en plus importante dans l’agenda politique mondial. À cet instar, je dirais aux dirigeants exactement la même chose que ce que Severn leur a dit en 1992 :  » Arrêtez de faire pleurer les enfants la nuit et faites que vos actes reflètent vos mots! « 

De plus en plus de documentaires environnementaux sont produits pour le cinéma. Selon vous, d’où vient cet engouement ?

Le film d’Al Gore, Une vérité qui dérange, a confirmé la force du cinéma à toucher profondément le public et a renforcé ma conviction de cet impact cinématographique. Nos enfants nous accuseront, tout comme les films de Yann Artus-Bertrand, de Nicolas Hulot ou de Coline Serreau ont rempli les salles de cinéma et ont généré de véritables prises de conscience auprès des spectateurs. Au cours des débats animés à l’issue des projections, il m’arrive souvent de demander au public quel est leur film préféré et où ils l’ont vu. Même si la télévision diffuse des chefs d’oeuvre, les spectateurs répondent inexorablement :  » Au cinéma ! « . La preuve irréfutable que le cinéma pénètre en profondeur le spectateur…

Stella Giani

Les intervenants du film

SEVERN CULLIS-SUZUKI

Fille de l’écrivain et ancien professeur à l’université de Harvard, Tara Elizabeth Cullis et du généticien canadien David Suzuki, Severn Cullis-Suzuki est le fruit de la diversité et revendique ses origines. Severn milite activement pour l’écologie depuis son plus jeune âge notamment par le biais d’émissions télévisées et de conférences qu’elle anime de par le monde. Dès l’âge de 9 ans, Severn fonde The Environmental Children’s Organization (E.C.O), un groupe d’enfants dédié à la sensibilisation des plus jeunes aux questions environnementales. Mais c’est en 1992, alors âgée de 12 ans, que son combat humaniste et écologiste débute véritablement. Elle assiste avec des camarades de l’E.C.O au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro et prononce un discours à la tribune d’une session plénière pour interpeller et alerter les dirigeants de la planète. L’intervention de Severn, par son charisme et sa sensibilité, va bouleverser le monde entier. Severn cherche avant tout à responsabiliser les individus pour qu’ils agissent pour le bien des générations futures. C’est dans cet esprit qu’elle publie en 1993 un fascicule pour que les familles puissent aisément mettre en place des actions écologiques dans leur foyer. En 2002, la jeune femme participe au lancement d’un Think tank, organisation d’experts, nommé The Skyfish Project. De leur réflexion va naître un projet nommé « Recognition of Responsibility », lequel est présenté à l’occasion du Sommet de la Terre de Johannesburg en 2002 au cours duquel Severn est membre du comité consultatif de Kofi Annan. Elle présente depuis 2002 plusieurs émissions de télévision dont le Suzuki’s Nature Quest, un programme destiné aux enfants et diffusé sur la chaîne Discovery Channel. Dans le film, Severn est mariée à un indien Haïda avec qui elle s’apprête à avoir un enfant.

TAKAO FURUNO

Takao Furuno habite sur l’île de Kyushu, au sud de la péninsule japonaise. Il utilise des pratiques agricoles ancestrales en les modernisant afin de mener une agriculture bio respectant la nature. La lecture d’un des livres majeurs du mouvement écologique mondial, Le Printemps Silencieux de Rachel Carson, biologiste américaine, qui dénonce les effets néfastes de l’industrie chimique sur l’environnement, déclenche son engagement. Il se lance dans l’agriculture biologique dès 1978 ; mais très rapidement le défrichage des rizières se révèle être une tâche éreintante. En 1988, il redécouvre une méthode traditionnelle oubliée qui suggère de laisser des canards faire ce travail harassant. En se nourrissant, les canards débarrassent les rizières des insectes parasites. En remuant les fonds, ils détruisent les mauvaises herbes et oxygènent l’eau ; et leurs déjections sont d’excellents engrais. Il essaie cette méthode et va plus loin en y associant la pisciculture.
Les résultats sont étonnants : sans engrais ni pesticides, les rendements de production de riz augmentent de 30%son best-seller Le Pouvoir du Canard (The Power of Duck paru en 2000). Il a également eu l’occasion d’exposer les conclusions de ses expériences à l’un des derniers forums de Davos.

EDOUARD CHAULET

Profondément attaché à sa région, Édouard Chaulet est maire de Barjac depuis 21 ans et conseiller général du Gard. Soucieux du bien-être des enfants de la commune, ce professeur d’histoire à la retraite a décidé d’introduire l’alimentation biologique dans le restaurant scolaire de l’école. Afin d’assurer un approvisionnement de proximité pour la cantine de Barjac, Edouard Chaulet implique sa commune dans le rachat et la conversion en bio du domaine de « La Grange des prés » situé à trois kilomètres. Cette remarquable initiative a suscité un véritable engouement qui ne se limite plus à la seule commune de Barjac : une pratique de coopération intercommunale s’est instaurée avec les villages voisins.Tout un état d’esprit local favorable au basculement vers un autre type d’alimentation se met en place localement : le boulanger sert des boules de pain bio, l’épicerie locale commercialise des légumes provenant de maraîchers locaux et sur le marché, les agriculteurs bio vendent leur production. Édouard Chaulet était le personnage central dans Nos enfants nous accuseront, le précédent film de Jean-Paul Jaud.

GILLES-ERIC SERALINI

Gilles-Éric Séralini est professeur de biologie moléculaire à l’interface de cancérologie et d’endocrinologie de l’Université de Caen depuis 1991 et chercheur à l’Institut de biologie fondamentale et appliquée (IBFA) de la même université. En 1998, jugeant les études sur l’innocuité des OGM insuffisantes, et remettant en cause leur évaluation scientifique, il fonde avec Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement, et Jean-Marie Pelt, pharmacien et botaniste écologiste français, le CRII-GEN, Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le Génie Génétique, dont il est président du Conseil Scientifique. Son expertise sur les OGM et ses activités en faveur d’une évaluation scientifique indépendante et éthique lui confèrent le statut d’expert : le gouvernement français, l’Union Européenne et plus récemment le Canada et l’Inde font appel à lui. Il s’intéresse aux causes du cancer, aux perturbations de la reproduction, à la pollution de l’air, de l’eau, et des aliments, aux risques génétiques et aux effets sur la santé de cette pollution de toutes origines. La sécurité alimentaire est son véritable cheval de bataille pour lequel il donne de nombreuses conférences publiques. Il publie de nombreux ouvrages tels que Génétiquement incorrect en 2003, Ces OGM qui changent le monde en 2004, Après-nous le déluge ? en 2006 et Nous pouvons nous dépolluer en 2009. L’ensemble de ses activités lui a valu d’être sacré Chevalier de l’Ordre National du Mérite en 2008.

SJOERD WARTENA

Sjoerd Wartena quitte la ville d’Amsterdam à la fin des années soixante pour s’installer dans un petit village de l’arrière-pays drômois. Son but : retourner à la nature. Au contact des anciens du village, il décide de veiller à la survie de leur culture, leur manière de travailler, leur connaissance de la nature et de la terre. Très vite, il observe que les agriculteurs rencontrent des difficultés pour s’installer. En association avec la Nef, coopérative bancaire et les magasins Biocoop, il crée l’association Terre de Liens, dont il est le président. Il vit en France depuis plus de trente ans mais a gardé l’accent et le pragmatisme de son pays natal. À travers son association, Sjoerd Wartena souhaite changer le rapport à la terre, à l’agriculture, à l’alimentation et à la nature, en faisant évoluer l’accessibilité à la propriété foncière.

GUY KASTLER

Agriculteur bio dans l’Aude, Guy Kastler défend aujourd’hui le libre-échange des semences non-inscrites au Catalogue Officiel entre les producteurs. Il est coordinateur du réseau Semences Paysannes et chargé de mission à la Confédération Paysanne et chez Nature & Progrès.

PAUL FRANCOIS

Agriculteur conventionnel à Ruffec en Charente, Paul François a été victime d’une grave intoxication aux pesticides le 17 avril 2004. Après des années de procédures judiciaires, le Tribunal des Affaires de Sécurité Social (Tass) a enfin considéré en novembre 2008 qu’il avait bien été victime d’un accident du travail sur sa ferme ; et son accident a été reconnu comme maladie professionnelle le 28 janvier 2010 par la chambre sociale de la Cour d’Appel de Bordeaux. Il mène aujourd’hui de front un combat judiciaire et sa conversion à l’agriculture durable. Depuis son accident, Paul François se bat pour mettre en place une jurisprudence qui protège les agriculteurs. La France est en effet le 3ème pays utilisateur de produits phytosanitaires au monde. Il incite les agriculteurs à utiliser moins de produits chimiques de synthèse et soutient désormais la pratique d’une agriculture biologique qui respecte la biodiversité. Son exploitation de 400 hectares est menée en agriculture durable : en semant du trèfle après chaque moisson, en pratiquant la rotation des cultures et en remettant du fumier sur ses terres, il a réussi à diminuer de 30 à 40% l’emploi des produits phytosanitaires sur les champs de maïs et de tournesol. Aujourd’hui vice-président de la communauté de communes de Ruffec en Charente, il est en charge de l’environnement et applique le programme  » Terre saine-zéro pesticide « . Il a ainsi banni l’usage de désherbants dans les espaces publics (cours d’école, squares et trottoirs) des communes environnantes.

NICOLAS WISSER

En 1995, après avoir parcouru une partie de la France en roulotte et à cheval à la recherche d’un site où s’installer, Nicolas Wisser découvre une ferme abandonnée depuis 40 ans à Bioussac, petit hameau charentais. Avec un BTS production animale en poche, il décide cependant de privilégier le maraîchage, activité la moins coûteuse pour un début d’installation. L’agriculture biologique et la culture bio-dynamique sont ses préceptes, il est maître de stage agréé par la Direction Départementale de l’Agriculture (DDA) et reçoit sur son exploitation de nombreux stagiaires. Par ailleurs, Nicolas Wisser est le maire du village de Bioussac, 1ère commune du département à avoir signé en mai 2009, la charte  » Terre saine-zéro pesticide  » impulsé par Ségolène Royal dans la région Poitou Charentes. Cette charte témoigne et garantit que la commune n’utilise aucun pesticide sur son domaine communal. À ce jour, plus de 120 communes de la région Poitou- Charentes ont signé cette charte unique en France, fondamentale pour la planète et la santé de tous.

BENOÎT BITEAU

Ingénieur agronome de formation, Benoît Biteau a d’abord travaillé dans la fonction publique. Conservateur de patrimoine dans le marais poitevin,il a participé à l’élaboration du projet de territoire pour la labellisation du parc. Ce fils d’agriculteur a ensuite repris l’exploitation familiale de Sablonceaux. Acteur incontournable de l’écologie, son objectif est de proposer des produits sains tout en démontrant que l’on peut cultiver sans inonder les sols de pesticides. Aujourd’hui, il cultive 200 hectares tout en bio avec son frère et deux maraîchers. Sa ferme produit des légumes et des céréales, auxquels s’ajoutent l’élevage de vaches maraîchines, de chèvres poitevines et des races menacées (baudet du Poitou, cheval de trait poitevin). La transformation du domaine familial en agriculture biologique a été couronnée par le Ministère de l’Agriculture comme un exemple de développement durable. Elu local depuis les dernières élections régionales de 2010, Benoît Biteau est un ardent défenseur de l’agriculture biologique.

NICOLAS HULOT

Nicolas Hulot est un reporter et un écrivain français reconnu pour son engagement fort envers l’écologie. Sa carrière débute en tant que photoreporter dans différents pays du monde puis comme journaliste radio sur France Inter. Mais c’est véritablement l’émission  Ushuaïa Nature, diffusée sur TF1, qui va le faire connaître. À la suite de ce programme dont il est le présentateur, il s’engage de plus en plus activement dans la protection de l’environnement et la sensibilisation du grand public sur les questions écologiques. Il crée en 1990 la Fondation Ushuaïa qui devient en janvier 1995 la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme (reconnue d’utilité publique en 1996). Il est l’inspirateur de la nouvelle chaîne Ushuaïa TV, lancée sur le câble en mars 2005 et appartenant au Groupe TF1 et participe à la création du magazine mensuel Ushuaïa qui voit le jour en 2006. Après avoir envisagé d’être candidat à l’élection présidentielle de 2007 (pour que les questions écologiques urgentes pèsent dans la campagne électorale), il se retire en janvier 2007 après la signature du Pacte Écologique par la plupart des candidats des partis du gouvernement. Il est l’auteur de nombreux livres, parmi lesquels États d’âme ou Le syndrome du Titanic dont un second tome paraît en octobre 2009 en même temps que la sortie sur les écrans de cinéma français d’un film documentaire éponyme, Le syndrome du Titanic.

PIERRE RABHI

Pierre Rabhi est l’un des pionniers de l’agriculture biologique. Très tôt confronté à la problématique de l’agriculture intensive et convaincu des impacts de cette pratique sur les écosystèmes, il décide, dans les années soixante, de développer avec sa femme un système expérimental d’agriculture écologique en Ardèche. Depuis 1981, il transmet son savoir-faire partout dans le monde pour redonner une autonomie alimentaire aux plus démunis et les former à la sauvegarde de leur patrimoine nourricier. En 1985, il crée le premier centre de formation à l’agroécologie au Burkina Faso. Il initie le CIEPAD (Carrefour International d’Echanges et de Pratiques Appliquées au Développement) en collaboration avec le Conseil Général de l’Hérault et le préside jusqu’en 1998. Il est aujourd’hui reconnu comme un expert international pour la sécurité alimentaireIl dirige l’association Terre et Humanisme et le mouvement Colibris qui a pour vocation d’encourager, valoriser et relier les solutions qui créent un autre futur. Désireux de partager son expérience, il donne de nombreuses conférences dans le cadre de ces associations et publie de nombreux ouvrages : L’Offrande au crépuscule primé par le Ministère de l’Agriculture français, Graine de possibles co-écrit avec Nicolas Hulot, La part du colibri, Manifeste pour la Terre et l’Humanisme et le dernier en date, La sobriété heureuse.

ONDINE ELIOT

Ondine Eliot est une petite fille passionnée par le milieu aquatique. En 2009, alors âgée de 13 ans,elle découvre les requins dans un magazine et est touchée par la menace qui plane sur ces animaux. Son père,travaillant dans la communication, va l’aider à réaliser des panneaux explicatifs.Ondine s’adresse à Hélène de Tayrac, la commissaire générale du Salon de la Plongée qui va lui permettre d’exposer ses travaux. Son jeune âge ne lui ferme aucune porte, au contraire : elle fait la connaissance de Jean-Michel Cousteau,le fils du célèbre commandant, qu’elle interviewe. En 2010, elle rejoint la Shark Alliance qui regroupe des ONG investies dans la défense des requins et monte l’association Passion des Requins pour collecter des fonds qui serviront à soutenir d’autres associations impliquées dans la même démarche de sauvegarde des requins et du monde marin dans
son ensemble. Ses actions de sensibilisation sur le respect et la protection de la nature et de la planète, le développement durable et la biodiversité font d’elle la digne héritière de Severn.

FAMILLE ARENA

Antoine Arena, avec ses deux fils Jean-Baptiste et Antoine-Marie, se bat pour protéger la biodiversité dans une petite enclave calcaire de l’Ile de Beauté. Ce lieu magnifique abrite le domaine viticole de Patrimonio, l’appellation la plus réputée parmi les vins de Corse. En une trentaine d’années, AntoineArena est parvenu à se hisser parmi les tous meilleurs vignerons de cette appellation reconnue. Convaincu que seule une viticulture naturelle peut mettre en valeur la personnalité des vins corses, Antoine Arena n’a jamais compté ses efforts pour préserver la vie des sols : les vignes sont régulièrement labourées, aucun traitement chimique n’est appliqué et les apports sont naturels (fumier de mouton, marc de raisin). Cette réussite est également celle d’une famille soudée : Antoine a toujours été épaulé de très près par sa femme Marie et maintenant par ses deux fils : Jean-Baptiste s’est beaucoup investi dans le passage du domaine en biodynamie et Antoine- Marie se penche plus sur la vinification. Pour conserver son domaine familial, Antoine Arena prend le meilleur du savoir des anciens pour le conjuguer à la technicité de l’agriculture biologique. Au-delà de faire vivre le patrimoine viticole, Jean- Baptiste Arena entretient la tradition insulaire avec la Confrérie « San- Martinu » de Patrimonio.

Le discours de Severn lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992

Découvrez le discours de Severn lors du premier Sommet de la Terre à Rio en 1992.

Info+

" C'est la première fois dans l'histoire de l'humanité qu'une enfant s'adresse aux responsables de la planète. J'ai reçu en plein coeur le cri d'alarme de Severn. " Jean-Paul  Jaud.

" Je suis très fière de participer à un film sur la conscience environnementale qui trouvera une résonance mondiale. C'est un magnifique film et en être le personnage principal est un honneur. Je pense que les médias ont un rôle très important à jouer dans la manière dont nos sociétés perçoivent les défis et les problèmes auxquels l'humanité doit faire face. Le cinéma, et les films en particulier, ont le pouvoir de provoquer des émotions et de toucher le coeur des gens. " Severn Cullis-Suzuki

Biographie de Jean-Paul Jaud

Passionné par le réalisateur japonais Akira Kurosawa, Jean-Paul Jaud s'est toujours destiné au cinéma. Diplômé de l'école Louis Lumière, il fait un détour par la télévision. Pionnier de la télévision moderne, il a participé à l'aventure de la naissance de Canal +, chaînepour laquelle il a appliqué la grammaire cinématographique à la réalisation des matchs de football et des directs de sport. Rendre à l'écran la justesse d'un geste, l'émotion d'un joueur ou la sincérité d'une action : Jean-Paul Jaud a filmé le football comme un documentaire.

Profondément marqué par la catastrophe de Tchernobyl en 1986, Jean-Paul Jaud prend conscience de l'urgence écologique planétaire. Il décide alors de créer sa propre société de production, J+B SÉQUENCES, au sein de laquelle il réalise des films documentaires dans une totale liberté artistique.

Avec Nos enfants nous accuseront, film documentaire sorti en 2008 et qui a réalisé plus de 300 000 entrées, l'hommage que rend Jean-Paul Jaud à la nature prend un tournant plus militant. Pressé par l'urgence écologique, intimement convaincu que le cinéma a un rôle essentiel à jouer dans la sauvegarde de notre civilisation et de la planète, il a choisi de mettre en exergue des solutions.

Dans Severn, la voix de nos enfants, il écrit et commente en voix off pour la première fois. C'est de loin son film documentaire le plus personnel et le plus libre.

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