Un film écologiquement engagé
Caméra au poing, Coline Serreau a parcouru le monde pendant près de trois ans à la rencontre de femmes et d’hommes de terrain, penseurs et économistes, qui expérimentent localement, avec succès, des solutions pour panser les plaies d’une terre trop longtemps maltraitée. Pierre Rabhi, Claude et Lydia Bourguignon, les paysans sans terre du Brésil, Kokopelli en Inde, M. Antoniets en Ukraine… tour à tour drôles et émouvants, combatifs et inspirés, ils sont ces résistants, ces amoureux de la terre, dont le documentaire de Coline Serreau porte la voix.
Cette série d’entretiens d’une incroyable concordance prouve un autre possible : une réponse concrète aux défis écologiques et plus largement à la crise de civilisation que nous traversons. Oui, des solutions locales et des alternatives concrètes pour un meilleur partage des avoirs et des savoirs existent !
« Les films d’alertes et catastrophistes ont été tournés. Ils ont eu leur utilité, mais maintenant il faut montrer qu’il existe des solutions, faire entendre les réflexions des philosophes et économistes, qui, tout en expliquant pourquoi notre modèle de société s’est embourbé dans la crise écologique, financière et politique que nous connaissons, inventent et expérimentent des alternatives », explique Coline Serreau.
Au-delà des constats qui dérangent, ce film propose des solutions pour permettre à chacun de faire sa part dans la construction de nouveaux modèles alimentaires. Un rendez-vous à ne pas manquer !
Sortie au cinéma le 7 avril prochain
Découvrez la bande-annonce du film ci-dessus
Coline Serreau s’engage pour un monde plus juste et plus humain
Cinéaste à succès, Coline Serreau s’engage depuis toujours pour un monde plus juste et plus humain. La réalisatrice a démarré sa carrière en 1976 par un documentaire féministe et ponctue depuis sa filmographie de productions militantes. Loin d’un effet de mode, l’environnement, l’écologie et la décroissance constituent les fondements de sa personnalité et de son discours.
En 1996, Coline Serreau nous invitait déjà à une réflexion écologique et sociale avec » La Belle Verte » pour dénoncer les méfaits d’une société de consommation délirante.
La réalisatrice a entamé depuis une profonde réflexion sur la façon même d’exercer son travail. » Solutions locales pour un désordre global « , film documentaire écologiste et engagé, est l’un des aboutissements artistiques et intellectuels de son parcours de cinéaste.
« Je ne voulais pas faire un film qui culpabilise et déprime les gens. En ce moment, chacun se débrouille comme il peut dans cette société malade et, pour la majorité des gens, la question de la survie économique se pose tous les jours : comment vais-je payer mon loyer, trouver un travail ou ne pas me faire licencier, payer les études de mes enfants, manger sainement sans me ruiner, aurai-je une retraite ? Nous avons la responsabilité de changer de système, oui, mais responsabilité n’est pas culpabilité.
Il fallait d’abord mettre des mots vrais sur les chimères dont on nous berce : la réalité c’est qu’un petit nombre concentre chaque jour plus de richesses dans ses mains, tandis que la majorité s’appauvrit inexorablement. Et les problèmes écologiques sont la conséquence de cette organisation de la société qui valorise l’exploitation, la prédation et le profit plutôt que les forces de vie », précise Coline Serreau.
Stella Giani