Science ou finance ?
Si les résultats des différentes études sont contradictoires, les assureurs eux ne se posent plus la question : depuis 2003 ils excluent les risques liés à ces ondes. Voici quelques conseils pratiques pour vous protéger.
Plus de 800 études ont été réalisées, ou sont en cours, sur les effets sanitaires des ondes électromagnétiques . Mais la plupart étant largement financées par les opérateurs téléphoniques quelle confiance accorder à leurs conclusions?
L’analyse de 59 publications sur le sujet (Huss et al, 2006) apporte la réponse en démontrant le lien entre la source de financement et les résultats obtenus. Ainsi, comme par hasard, les études exclusivement financées par l’industrie font état de 0% d’effets négatifs sur la santé, alors que 36% des études financées par des fonds publics ou des ONG relèvent des effets néfastes.
En pratique, c’est l’OMS (organisation mondiale de la santé) qui détermine la ligne de conduite des opérateurs, fabricants de téléphones portables et pouvoirs publics. Et ses recommandations sont très claires : » Il n’existe aucun élément scientifique probant confirmant d’éventuels effets nocifs des stations de base et des réseaux sans fil pour la santé « . Elles s’appuient sur un projet international pour l’étude des champs électromagnétiques (ou » projet CEM « ) lancé en 1996 et coordonné par M. Repacholi (physicien et docteur en biologie). Or, selon Andrew Marino, professeur de biologie cellulaire au Centre des sciences de la santé de l’université de Louisiane (Etats-Unis), » le projet CEM était corrompu dès le départ. M.Repacholi était connu depuis plus de six ans comme consultant rémunéré et porte-voix des compagnies responsables de générer de la pollution électromagnétique « .
Santé en danger ?
Le rapport » BioInitiative » publié en 2007 par un groupe de scientifiques indépendants, prouve la toxicité pour la santé de la téléphonie mobile : téléphone portable, – Wifi- Wimax- Bluetooth et le téléphone sans fil à base fixe « DECT » (Digital Enhanced Cordless Telephone) que l’on utilise à domicile. Ce rapport a été validé par l’E.E.A., (Agence Européenne de l’Environnement) et le Parlement Européen, et il est la synthèse de 1 500 travaux publiés.
Ces scientifiques concluent à l’inadaptation des normes actuelles qui n’assurent pas la protection de la santé publique et dressent la liste des effets néfastes sur la santé : perturbations du système immunitaire, des fonctions neurologiques, du comportement, développement de tumeurs du cerveau, de neurinomes acoustiques, de cancers chez l’enfant du type leucémie, de maladies d’Alzheimer, de cancers du sein, de stress cellulaire… Pour couronner le tout, les scientifiques prouvent une perturbation de l’ensemble des fonctions vitales au niveau physiologique élémentaire, celui de la cellule. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter les conclusions.
En outre, l’étude Interphone, conduite par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) établit une relation entre certaines tumeurs et l’usage régulier des téléphones mobiles. Des résultats qui doivent encore être confirmés. Mais le risque cancérogène serait » significativement accru » pour ceux qui utilisent un GSM depuis plus de dix ans.
En France, une vingtaine de scientifiques ont lancé un appel à la prudence sur l’utilisation des téléphones portables. Initié en 2008 par David Servan-Schreiber, cet appel a été qualifié de » marketing et de publicité » par l’Académie de médecine. L’Académie serait-elle aussi lente à réagir face à cette affaire que lorsqu’elle dû se prononcer sur l’amiante?
Prévenir plutôt que guérir : les dix commandements
Convaincu ou pas, n’hésitez pas à adopter des précautions simples.
1) Choisissez un appareil ayant la puissance DAS (Débit d’Absorption Spécifique) la plus faible possible en vous référant à la liste des principaux téléphones portables
Le DAS correspond au taux d’irradiation que le corps reçoit lors d’un appel. Ce taux donne la quantité de radiations effectivement absorbée par les tissus humains à proximité du téléphone mobile. Actuellement, les normes du droit en vigueur en France concernant ce taux sont issues de l’ICNIR (International Conference on non-ionizing radiation )en se basant uniquement sur l’effet thermique. De très nombreux scientifiques mondiaux dont ceux de la grande étude de l’Union Européenne REFLEX ou BioInitiative dénoncent cette insuffisance.
2) Une fois l’appareil en main, utilisez un kit main libre ou une oreillette filaire.
3) De manière générale, évitez les communications longues, surtout si la réception est mauvaise.
4) Attendez de voir sur l’écran de votre terminal que la communication est établie avant de coller le téléphone à votre oreille (quelques fractions de secondes).
5) Préservez les jeunes de moins de 15 ans de la téléphonie mobile (leur cerveau étant en pleine croissance).
6) Evitez la proximité avec les femmes enceintes.
7) Evitez de téléphoner à l’intérieur d’un véhicule car la réception et l’émission sont moins bonnes dans un lieu confiné, ce qui oblige le téléphone à émettre plus de puissance.
8) Evitez de téléphoner lors d’un déplacement à grande vitesse (train, voiture) car le changement fréquent de cellule (antenne relais) provoque la répétition de pics de puissance.
9) Concernant la connexion Internet, préférez les câbles au wifi si vous le pouvez : de nombreuses bibliothèques ont renoncé au wifi suite aux témoignages de troubles de la part d’employés (vertiges, malaises..).
10) A l’intérieur de votre domicile, ou lieu de travail, préférez les téléphones avec fils
Pour localiser les ondes et les antennes, vous pouvez consulter la carte de France des antennes relais de l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences). Un clic sur une zone géographique permet d’accéder à l’ensemble des différents champs mesurés : GSM, FM, TV, radars…
Enfin ne jetez pas vos vieux téléphones à la poubelle car ils contiennent des composants toxiques .Portez les dans un magasin qui se chargera de les recycler.
Marion Grizbec